ETAT DE LA MIGRATION DANS LE MONDE 2010 - IOM Publications
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<strong>ETAT</strong> <strong>DE</strong> <strong>LA</strong> <strong>MIGRATION</strong> <strong>DANS</strong> <strong>LE</strong> MON<strong>DE</strong> <strong>2010</strong> | MiGration Et dEvEloppEMEnt<br />
52<br />
à faire connaître l’initiative DIAS De Cabo Verde<br />
élaborée par l’OIM afin de mettre le capital<br />
humain, social et professionnel des expatriés<br />
cap-verdiens au service du développement de<br />
leur pays d’origine.<br />
Les initiatives qui s’adressent à la diaspora sont<br />
nombreuses, mais le manque d’engagement<br />
durable des gouvernements reste un problème<br />
majeur 90 . Selon un document préparé pour le<br />
présent rapport 91 , ces mesures sont souvent de<br />
courte durée, alors qu’il faut des années d’essais<br />
et d’erreurs pour maîtriser des techniques<br />
essentielles. Quant aux programmes établis de<br />
longue date, par exemple l’Administration pour<br />
la protection des travailleurs outre-mer aux<br />
Philippines, ils n’ont pas fait l’objet d’un suivi et<br />
d’une évaluation suffisamment poussés.<br />
5.5 Expansion des réseaux du savoir<br />
Vu les difficultés administratives que peut<br />
présenter un simple retour de courte durée,<br />
comme on l’a vu dans la section précédente,<br />
la création de réseaux du savoir est une autre<br />
façon de faire participer les diasporas au partage<br />
des compétences et des connaissances, sans<br />
nécessiter un retour proprement dit (on parle<br />
parfois de « retour virtuel »). Les deux approches<br />
peuvent d’ailleurs se compléter, un réseau du<br />
savoir étant mis sur pied afin de maintenir les<br />
liens après un premier détachement.<br />
L’expansion rapide d’Internet donne plus de<br />
réalité à cette possibilité, bien que plusieurs<br />
réserves de taille s’imposent. Certaines capacités<br />
doivent être présentes dans trois grands<br />
domaines si l’on veut établir et renforcer de<br />
tels réseaux. Premièrement, les membres de la<br />
diaspora doivent exercer des métiers particuliers<br />
dans des secteurs pertinents – ce qui renvoie aux<br />
capacités requises pour faciliter l’intégration,<br />
l’accès au marché du travail et la reconnaissance<br />
des qualifications des migrants. Deuxièmement,<br />
il faut que la technologie permettant de<br />
transférer les connaissances soit disponible dans<br />
les pays d’origine et de destination – ce qui inclut<br />
Internet et la vidéoconférence. Troisièmement,<br />
le pays d’origine doit être en mesure d’exploiter<br />
le savoir transmis, ce qui suppose un personnel<br />
suffisamment formé.<br />
Le Ministère argentin des sciences, des<br />
technologies et de l’innovation a créé en 2007 le<br />
90 Agunias (<strong>2010</strong>).<br />
91 Ibid.<br />
programme RAICES, exemple concret de réseau<br />
du savoir. Son but est de mettre en relation les<br />
scientifiques argentins expatriés et les équipes<br />
de recherche nationales, afin que le pays tire<br />
parti des travaux menés par ses ressortissants<br />
à l’étranger. Le programme procure un appui<br />
sur les questions techniques et électroniques<br />
et conduit des activités de coordination et de<br />
promotion. Il met ses locaux et installations<br />
à disposition pour organiser des réunions et<br />
réaliser des vidéoconférences. Des subventions<br />
sont accordées en vue de financer les réseaux<br />
du savoir et d’organiser des forums, colloques et<br />
ateliers virtuels.<br />
5.6 Resserrement des liens entre le<br />
retour et le développement<br />
Nous avons vu dans la section 3.9 que certaines<br />
capacités sont indispensables pour assurer un<br />
retour durable, par exemple fournir des services<br />
d’orientation professionnelle, de formation et<br />
de placement. Cependant, un retour peut être<br />
définitif sans contribuer au développement,<br />
nuance dont on prend rarement la mesure 92 .<br />
De nombreux pays ont déployé moins d’efforts<br />
encore pour lier le retour et le développement<br />
que pour favoriser un retour durable, objectif<br />
qui a lui-même été difficile à atteindre.<br />
Soutenir la création d’entreprises par les<br />
migrants semble un bon moyen de resserrer<br />
les liens entre le retour et le développement.<br />
Ainsi, l’apport d’anciens expatriés colombiens<br />
aux petites entreprises aurait aidé à éviter la<br />
récession économique dans les années 1990 93 .<br />
Les chercheurs estiment que plusieurs facteurs<br />
sont à même d’aider les travailleurs qui rentrent<br />
chez eux à se lancer en affaires. L’un d’eux<br />
est la possibilité de constituer une épargne<br />
pendant leur séjour à l’étranger 94 . Un autre<br />
est la capacité d’établir des synergies avec le<br />
gouvernement, ce qui est beaucoup plus difficile<br />
pour les investisseurs étrangers qui n’ont aucun<br />
lien avec le pays. Un troisième élément est<br />
l’ampleur des investissements publics et privés<br />
effectués dans le monde des affaires par rapport<br />
au nombre de retours 95 . Citons encore le temps<br />
passé à l’étranger, le sexe, la situation de famille,<br />
92 http://www.iom.int/jahia/Jahia/policy-research/international-dialogue-migration/intersessional-workshops/enhancing-role-of-returnmigration-2008/lang/fr<br />
; http://gfmd.org/fr/gfmd-documents-library/<br />
athens-gfmd-2009/cat_view/932-athenes-fmmd-2009/972-tableronde-2-documents-de-reference.html<br />
93 Black et Castaldo (2009).<br />
94 Ilahi (1999).<br />
95 Ghosh (2000).