ETAT DE LA MIGRATION DANS LE MONDE 2010 - IOM Publications
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<strong>ETAT</strong> <strong>DE</strong> <strong>LA</strong> <strong>MIGRATION</strong> <strong>DANS</strong> <strong>LE</strong> MON<strong>DE</strong> <strong>2010</strong> | GouvErnancE En MatiErE MiGratoirE<br />
94<br />
Encadré 14 : L’observatoire des migrations au sein de l’aCP<br />
Les débats récents sur la migration et le développement ont surtout porté sur les mouvements Sud Nord,<br />
négligeant l’importance des flux Sud-Sud. La très grande majorité de ces derniers ont lieu à l’intérieur<br />
d’une même région, y compris dans le groupe des Etats d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (ACP). Il<br />
faut, pour réunir des connaissances solides et fiables sur la migration et le développement dans cette<br />
partie du monde, renforcer les capacités et recueillir un plus grand volume de données comparables.<br />
Les rares informations disponibles ne circulent pas bien entre les parties prenantes et ne font pas l’objet<br />
d’une analyse assez poussée. A l’évidence, les membres de l’ACP ont besoin d’assistance pour étoffer leurs<br />
réseaux de recherche, former des experts, favoriser une meilleure gestion des données et informations<br />
sur les migrations intrarégionales et tisser des liens avec les responsables de l’élaboration des politiques.<br />
Afin d’étendre les capacités de recherche, le secrétariat de l’ACP et la Commission européenne ont demandé<br />
à l’OIM et à un consortium de 19 établissements de recherche d’établir un Observatoire des migrations au<br />
sein de l’ACP. Il s’agit de l’une des trois composantes d’un mécanisme plus vaste, destiné à renforcer les<br />
capacités des institutions et de la société civile. Le but ultime est d’intégrer les questions migratoires dans<br />
les stratégies nationales et régionales de développement. Des observatoires seront mis sur pied dans les<br />
six régions de l’ACP : Afrique de l’Ouest, Afrique centrale, Afrique de l’Est, Afrique australe, Caraïbes et<br />
Pacifique. Ce réseau permettra à l’Observatoire central de fournir aux décideurs, à la société civile et à la<br />
population des données fiables et harmonisées, grâce à la recherche appliquée et à la prise de mesures<br />
fondées sur de solides études dans le domaine des migrations intrarégionales.<br />
Les observatoires régionaux devront réunir les données existantes, préciser les lacunes, définir des<br />
méthodes communes, entreprendre des projets de recherche, faciliter l’échange d’expertise et de données<br />
et contribuer à former, appuyer et rapprocher les spécialistes et experts multidisciplinaires du Sud ; ces<br />
derniers seront chargés de recueillir, d’analyser et de diffuser les informations sur la mobilité humaine au<br />
sein de l’ACP qui présentent un intérêt pour les politiques, en se centrant sur les liens entre la migration et<br />
le développement. Les observatoires transmettront largement les informations aux milieux universitaires,<br />
à la société civile et aux décideurs et offriront des formations sur le recueil et l’exploitation de données<br />
harmonisées.<br />
Les activités du programme seront lancées à titre expérimental dans douze pays : Angola, Cameroun, Haïti,<br />
Kenya, Lesotho, Nigéria, Papouasie–Nouvelle Guinée, République démocratique du Congo, République-<br />
Unie de Tanzanie, Sénégal, Timor-Leste et Trinité-et-Tobago. On pense étendre ensuite le projet aux autres<br />
pays de l’ACP intéressés.<br />
Source : Texte préparé par le siège de l’OIM, <strong>2010</strong>.<br />
8.5 Evaluation des politiques<br />
L’évaluation des politiques est essentielle à une<br />
bonne gouvernance, y compris dans le domaine<br />
des migrations, et il est important de montrer<br />
à la population que l’action engagée porte des<br />
fruits. Le gouvernement doit garder la confiance<br />
du public dans son intervention en général et<br />
dans sa capacité de gérer les migrations, d’autant<br />
que le sujet suscite un intérêt grandissant dans<br />
la classe politique et les médias. En outre, il est<br />
bon de tirer les enseignements des politiques<br />
précédentes quand on élabore des approches<br />
pour l’avenir. Une étude a été entreprise<br />
récemment sur les mesures adoptées au XXe<br />
siècle en réponse aux crises financières et<br />
économiques. Elle a révélé que nombre des<br />
répercussions de la dernière crise mondiale sur<br />
la migration étaient semblables à celles déjà<br />
observées, et que les pouvoirs publics n’avaient<br />
pas systématiquement tenu compte, dans les<br />
solutions mises en œuvre, des erreurs commises<br />
par le passé 160 .<br />
On n’est pas toujours certain de ce qu’implique<br />
une évaluation. Une étude consacrée aux<br />
méthodes d’évaluation des coûts et des<br />
effets des politiques migratoires propose la<br />
définition suivante : « Exercice relativement<br />
figé et systémique qui examine la pertinence,<br />
l’efficacité, l’utilité, la cohérence interne et<br />
externe, les synergies, l’incidence, la valeur<br />
ajoutée et la viabilité des politiques ou des<br />
programmes 161 ». Selon cette définition,<br />
l’évaluation d’une politique publique en matière<br />
migratoire présente au moins trois dimensions.<br />
D’abord, elle sert à estimer l’impact sur les<br />
160 OIM (2009a).<br />
161 Ardittis et Laczko (2008).