ETAT DE LA MIGRATION DANS LE MONDE 2010 - IOM Publications
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Effets de la crise<br />
économique<br />
• Les rapatriements de fonds à destination<br />
de l’Afrique subsaharienne auraient<br />
peu diminué en 2009 (20,7 milliards de<br />
dollars E.-U., contre 21,3 milliards en 2008),<br />
et seraient restés supérieurs au niveau de<br />
2007 (18,7 milliards) (Banque mondiale,<br />
<strong>2010</strong>a). Il est probable, cependant,<br />
qu’une réaction décalée à la faiblesse de<br />
l’économie mondiale se traduise par un lent<br />
redressement en Afrique.<br />
• Les pays les plus fortement intégrés dans le<br />
marché financier mondial, comme l’Afrique<br />
du Sud, ont été les premiers ébranlés par la<br />
crise. Les économies moins mondialisées ont<br />
subi les contrecoups de la situation : baisse de<br />
la demande des principaux produits exportés<br />
(pétrole pour l’Angola, le Gabon et le Nigéria,<br />
produits de base pour le Botswana et la<br />
Zambie, entre autres), fléchissement du<br />
tourisme et diminution de l’aide publique<br />
au développement. On estime globalement<br />
que la progression du PIB en Afrique<br />
subsaharienne s’est ralentie de 4 points de<br />
pourcentage entre 2008 et 2009. Dans les<br />
pays à revenu intermédiaire, tels l’Afrique<br />
du Sud, le Botswana et les Seychelles, la<br />
croissance devrait passer de 0,3 % en 2009<br />
à 3,5 % en <strong>2010</strong> et 4 % en 2011. La reprise<br />
sera favorisée par la hausse de la demande<br />
extérieure et par le regain du tourisme,<br />
ainsi que par l’augmentation des fonds<br />
rapatriés. Les pays exportateurs de pétrole,<br />
comme l’Angola et le Gabon, devraient être<br />
les premiers à renouer avec la croissance, qui<br />
pourrait atteindre 4,9 % en <strong>2010</strong> et 5,3 % en<br />
2011. Le relèvement sera moins rapide dans<br />
les pays à faible revenu car les principaux<br />
secteurs de l’économie auront du mal à se<br />
rétablir. Les Etats fragiles, moins exposés<br />
aux forces économiques mondiales,<br />
jouiront d’une croissance légèrement plus<br />
ferme ; certains bénéficieront aussi des<br />
dividendes de la paix (Banque mondiale,<br />
<strong>2010</strong>b).<br />
• On s’attend à une reprise assez faible dans<br />
l’ensemble, le PIB progressant de 3,8 % en<br />
<strong>2010</strong> et 4,6 % en 2011. Ces estimations<br />
ne se réaliseront que si la situation<br />
s’améliore à l’échelle internationale. Une<br />
solide croissance au sein des principaux<br />
partenaires économiques augmentera la<br />
demande extérieure et les investissements<br />
étrangers directs. Les revenus risquent<br />
de baisser dans les pays tributaires des<br />
fonds rapatriés par les migrants, en<br />
raison essentiellement des taux élevés de<br />
chômage qui perdurent dans les grands<br />
pays de destination du continent et de<br />
l’OC<strong>DE</strong> (Banque mondiale, <strong>2010</strong>b).<br />
• En Espagne, l’entrée de migrants marocains<br />
a moins diminué que les flux, plus récents<br />
et davantage régis par les perspectives<br />
d’emploi, en provenance d’autres pays.<br />
Alors que, d’après l’Institut national<br />
des statistiques espagnol, le nombre de<br />
migrants qui ont quitté le territoire a<br />
doublé entre 2006 et 2008, passant de<br />
120 000 à 232 000, certains éléments<br />
donnent à penser que le gros des migrants<br />
originaires d’Afrique subsaharienne en<br />
situation irrégulière est resté en Espagne,<br />
en raison surtout des piètres conditions<br />
économiques dans leur pays (Fix et al.,<br />
2009).<br />
• La fermeture de mines et de fonderies,<br />
qui ont toujours employé beaucoup de<br />
migrants des pays voisins, a entraîné des<br />
licenciements massifs dans la République<br />
démocratique du Congo (100 000), en<br />
Afrique du Sud (40 000) et en Zambie (3 000)<br />
(Fix et al., 2009).<br />
• Les données de la Banque mondiale<br />
(2009) sur les principaux pays d’origine de<br />
l’Afrique du Nord et de l’Ouest révèlent que<br />
les rapatriements de fonds vers ces pays<br />
ont commencé à diminuer au quatrième<br />
trimestre de 2008 et que le recul s’est<br />
accentué pendant le premier semestre de<br />
2009, pour atteindre près de 20 % au Maroc<br />
et au Nigéria. La croissance interannuelle<br />
négative a faibli au cours du deuxième<br />
semestre de 2009 ; en conséquence, même<br />
si les montants rapatriés continuent de<br />
décroître, on peut penser qu’ils seront en<br />
légère hausse pendant la première moitié<br />
de <strong>2010</strong> par rapport à la même période<br />
de l’année précédente. Soulignons par<br />
ailleurs que les rapatriements de fonds<br />
avaient fortement augmenté avant le<br />
début de la crise et que le déclin survient<br />
dans un contexte de fluctuation monétaire<br />
imputable à l’instabilité généralisée des<br />
marchés financiers.<br />
<strong>ETAT</strong> <strong>DE</strong> <strong>LA</strong> <strong>MIGRATION</strong> <strong>DANS</strong> <strong>LE</strong> MON<strong>DE</strong> <strong>2010</strong> | apErÇu rEGional aFriquE<br />
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