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ETAT DE LA MIGRATION DANS LE MONDE 2010 - IOM Publications

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changé de manière notable, alors que l’on<br />

s’attendait à une augmentation d’un million<br />

de personnes (Fix et al., 2009).<br />

• Le recul de la migration irrégulière est dû<br />

au ralentissement économique conjugué<br />

au renforcement de la lutte contre le travail<br />

illégal (Martin, 2009). Outre une réduction<br />

sensible de la demande de main-d’œuvre<br />

dans les secteurs qui ont toujours fait<br />

appel aux non-nationaux, de nombreux<br />

pays ont durci les sanctions imposées aux<br />

employeurs qui embauchent des migrants<br />

en situation irrégulière ; ils ont aussi<br />

recouru plus largement aux programmes de<br />

retour, appliqué avec rigueur les lois sur le<br />

droit de résidence et intensifié les contrôles<br />

aux frontières (Fix et al., 2009).<br />

Retour<br />

• La crise n’a pas donné lieu à un retour massif<br />

de travailleurs originaires de l’Amérique<br />

latine et des Caraïbes (Awad, 2009). Les flux<br />

migratoires sont encore positifs dans de<br />

nombreux pays, même s’ils ont été ralentis<br />

par la crise financière et par l’affaissement<br />

du marché du travail dans les pays de<br />

destination.<br />

• La migration de retour est plus souvent<br />

liée aux conditions présentes dans le pays<br />

d’origine que dans le pays de destination<br />

(Papademetriou et Terrazas, 2009).<br />

• Selon des enquêtes conduites en 2008, 10 %<br />

seulement des migrants qui résidaient aux<br />

Etats-Unis d’Amérique pensaient rentrer<br />

chez eux, et aucun d’eux n’envisageait<br />

un retour dans les douze mois suivants<br />

(Orozco, 2009a).<br />

• Les flux nets de Mexicains quittant les<br />

Etats-Unis d’Amérique ont chuté de plus de<br />

50 % entre août 2007 et août 2008 (INEGI,<br />

cité dans Awad, 2009). De même, l’étude<br />

réalisée par le Gouvernement du Mexique<br />

sur le franchissement de la frontière<br />

Nord montre que la migration de retour a<br />

diminué ces dernières années. Quelque<br />

210 000 migrants sont rentrés chez eux au<br />

cours du premier trimestre 2007, 199 000 à<br />

la même période de 2008, et 166 000 une<br />

année plus tard. Davantage de Mexicains<br />

(240 000) seraient revenus dans leur pays<br />

d’origine lors de la récession de 2001 (Fix et<br />

al., 2009).<br />

• La crise a aussi réduit l’arrivée d’immigrants<br />

en Espagne, mais la grande majorité<br />

des ressortissants latino-américains<br />

semblent être restés sur place, par<br />

suite essentiellement de la faiblesse de<br />

l’économie dans leur pays d’origine (Fix et<br />

al., 2009).<br />

• On ne s’attend pas à un déclin marqué de<br />

la migration intrarégionale, par exemple<br />

au sein de l’Amérique centrale. Les grands<br />

secteurs d’exportation (café, sucre, fruits)<br />

auront toujours besoin de main-d’œuvre<br />

étrangère. Ce sont les principales industries<br />

agroalimentaires de la sous-région et<br />

d’importants secteurs d’emploi pour les<br />

travailleurs migrants (OIT, 2009).<br />

• Les pays de destination ont adopté une<br />

panoplie de mesures visant essentiellement<br />

trois objectifs : protéger l’emploi des<br />

nationaux, restreindre l’entrée de migrants<br />

et encourager les départs.<br />

Mesures politiques<br />

• Plusieurs grands pays de destination des<br />

migrants d’Amérique latine et des Caraïbes<br />

ont mis en œuvre des politiques qui rendent<br />

plus difficile l’embauche de non-nationaux.<br />

Aux Etats-Unis d’Amérique par exemple,<br />

l’ensemble d’incitatifs financiers limite la<br />

possibilité de recruter des étrangers quand<br />

il existe une main-d’œuvre nationale. Pour<br />

sa part, entre 2008 et 2009, l’Espagne a<br />

diminué de 90 % les contingents fixés pour le<br />

recrutement de travailleurs non saisonniers<br />

à l’étranger (OIM, <strong>2010</strong>). Le Canada n’a<br />

pas changé ses objectifs d’immigration<br />

permanente et temporaire mais a imposé<br />

des règles plus strictes concernant les<br />

avis de recrutement, en particulier pour<br />

les postes n’exigeant pas ou exigeant peu<br />

de qualifications (Awad, 2009). Ce genre<br />

de mesures contribue au ralentissement<br />

actuel des migrations motivées par le travail<br />

(OC<strong>DE</strong>, 2009b).<br />

• Bien que les Etats-Unis d’Amérique n’aient<br />

pas modifié le nombre de permis de<br />

travail temporaire délivrés ces dernières<br />

années, les procédures que doivent suivre<br />

les employeurs sont plus strictes et les<br />

mécanismes de contrôle plus étroits, tel le<br />

système E-Verify qui permet de connaître<br />

le statut des nouveaux employés au regard<br />

de l’immigration. Il est aussi moins facile<br />

de faire renouveler les permis de travail<br />

temporaire (OC<strong>DE</strong>, 2009a).<br />

• Ces dispositions ont abaissé de 16 % le<br />

nombre de visas H-1B (principal visa de<br />

<strong>ETAT</strong> <strong>DE</strong> <strong>LA</strong> <strong>MIGRATION</strong> <strong>DANS</strong> <strong>LE</strong> MON<strong>DE</strong> <strong>2010</strong> | apErÇu rEGional aMEriquES<br />

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