ETAT DE LA MIGRATION DANS LE MONDE 2010 - IOM Publications
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<strong>ETAT</strong> <strong>DE</strong> <strong>LA</strong> <strong>MIGRATION</strong> <strong>DANS</strong> <strong>LE</strong> MON<strong>DE</strong> <strong>2010</strong> | MiGration Et dEvEloppEMEnt<br />
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développement que ceux qui transitent par des<br />
filières officieuses. En outre, les migrants et les<br />
bénéficiaires risquent moins d’être trompés<br />
par des réseaux clandestins de blanchiment de<br />
capitaux. On connaît déjà les meilleures façons<br />
d’optimiser les rapatriements de fonds : réduire<br />
le coût et accroître la vitesse et la fiabilité<br />
des transferts, par exemple en favorisant la<br />
concurrence entre les fournisseurs de services ;<br />
indiquer aux migrants et aux bénéficiaires quelles<br />
sont les possibilités de passer par des voies<br />
officielles et quels sont les risques associés aux<br />
filières officieuses ; inculquer des connaissances<br />
en matière financière ; et promouvoir la mise au<br />
point de nouvelles technologies (par exemple<br />
l’utilisation des téléphones mobiles). Ces<br />
objectifs ne seront atteints que si l’on renforce<br />
considérablement les capacités dans les pays<br />
d’origine et de destination, ainsi qu’au sein<br />
d’un large éventail de parties prenantes. Les<br />
paragraphes qui suivent décrivent quelques<br />
initiatives originales à cet égard.<br />
L’une des premières capacités requises consiste<br />
à pouvoir évaluer la proportion de transferts<br />
officieux, quelle que soit la filière choisie, et<br />
d’en comprendre les raisons. Au Tadjikistan, les<br />
centres d’information et de ressources pour les<br />
travailleurs migrants sont des établissements de<br />
collecte de données et de recherche créés par<br />
une organisation de la société civile. Ils recueillent<br />
systématiquement des renseignements et<br />
diffusent des informations sur les rapatriements<br />
de fonds, par exemple en abordant ces questions<br />
dans les brochures et dépliants qu’ils distribuent<br />
aux migrants.<br />
L’Albanie s’est dotée d’un plan national d’action<br />
sur les rapatriements de fonds 85 qui montre<br />
parfaitement comment les pays d’origine<br />
peuvent renforcer les incidences de la migration<br />
sur le développement. Ce plan global prévoit<br />
des mesures spécifiques pour améliorer la<br />
collecte de données, étendre les services<br />
bancaires, encourager les partenariats entre les<br />
banques albanaises et celles des grands pays de<br />
destination (la Grèce et l’Italie, en particulier),<br />
consolider les institutions de micro-crédit sur le<br />
territoire, faire connaître aux migrants et à leur<br />
famille les voies officielles de transfert, faciliter<br />
l’accès à celles-ci et resserrer les liens entre le<br />
gouvernement et la diaspora. Dans la République<br />
de Moldova, l’OIM et l’OIT mettent au point avec<br />
85 http://www.iomtirana.org.al/Remitance/en/NAP%20on%20Remit-<br />
tances.pdf<br />
des partenaires locaux une vaste campagne<br />
d’information publique sur les rapatriements de<br />
fonds et les systèmes financiers, qui fera appel à<br />
la télévision et la radio, à un réseau de bénévoles<br />
pour la sensibilisation sur le terrain, et au Service<br />
des douanes pour la distribution de documents<br />
aux points de contrôle.<br />
Le renforcement des capacités cible depuis<br />
quelque temps les associations d’employeurs<br />
et de travailleurs dans les sociétés d’accueil. Les<br />
employeurs peuvent, par exemple, regrouper<br />
les opérations bancaires afin de réduire les frais<br />
et virer directement les fonds sur un compte<br />
ouvert par l’employé dans son pays d’origine,<br />
afin de garantir la sécurité et l’efficacité des<br />
rapatriements. Il est aussi possible de prélever<br />
les sommes sur le salaire, afin d’obtenir<br />
des rabais sur le coût du transfert. Certains<br />
employeurs offrent des services financiers sur<br />
place, par le biais de guichets automatiques ou<br />
d’unités bancaires itinérantes ; de cette manière,<br />
la rémunération ne s’effectue plus au moyen<br />
de chèques, qu’il est très onéreux d’encaisser<br />
quand on ne dispose pas de compte bancaire.<br />
La méconnaissance des mécanismes abordables<br />
de virement de fonds affecte surtout la capacité<br />
de rapatriement des femmes (qui tendent à<br />
envoyer moins d’argent mais plus souvent que<br />
les hommes) ; les associations de travailleurs<br />
et les organismes de la société civile peuvent<br />
jouer un rôle utile en offrant une formation sur<br />
les questions financières aux migrantes dans les<br />
pays d’accueil.<br />
De manière générale, il existe une corrélation<br />
entre le degré d’intégration des migrants dans la<br />
société d’accueil et leur propension à rapatrier<br />
des fonds, d’où l’importance de renforcer les<br />
capacités dans le domaine de l’intégration si<br />
l’on veut resserrer les liens entre la migration<br />
et le développement. Le statut juridique d’un<br />
migrant, par exemple, détermine dans une<br />
bonne mesure l’ampleur de la contribution qu’il<br />
fera au développement de son pays d’origine.<br />
La question du renforcement des capacités en<br />
matière d’intégration est analysée plus avant<br />
dans la prochaine section.<br />
Il convient de former, entre les pays d’origine et<br />
de destination, des partenariats qui ne reposent<br />
pas seulement sur des accords bilatéraux entre<br />
gouvernements, mais qui associent aussi le<br />
secteur privé et la société civile, si l’on veut<br />
établir une infrastructure physique qui facilite<br />
les rapatriements par des voies officielles