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ETAT DE LA MIGRATION DANS LE MONDE 2010 - IOM Publications

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<strong>ETAT</strong> <strong>DE</strong> <strong>LA</strong> <strong>MIGRATION</strong> <strong>DANS</strong> <strong>LE</strong> MON<strong>DE</strong> <strong>2010</strong> | MobilitE dE la Main-d’ŒuvrE<br />

18<br />

3.4 Détermination des conditions<br />

attachées aux permis de travail<br />

Les Etats qui font appel à une main-d’œuvre<br />

étrangère, sur une base temporaire notamment,<br />

doivent prendre des décisions claires et<br />

transparentes quant aux règles imposées, et avoir<br />

les capacités nécessaires pour faire appliquer et<br />

respecter ces règles. Les conditions attachées<br />

aux permis de travail varient sur de nombreux<br />

points : période de validité et possibilité de<br />

reconduction, changement d’emploi, droits du<br />

migrant en cas de licenciement, accès au statut<br />

de résident permanent, regroupement familial<br />

et autres droits sociaux. De manière générale,<br />

des conditions plus avantageuses sont accordées<br />

aux bénéficiaires de programmes d’immigration<br />

fondés sur l’emploi et aux travailleurs qualifiés,<br />

ce qui soulève certaines questions du point de<br />

vue de l’équité.<br />

La période de validité des permis de travail<br />

doit être examinée avec soin en raison des<br />

conséquences importantes qu’elle peut avoir.<br />

Les programmes qui offrent des permis de courte<br />

durée sans possibilité de reconduction risquent<br />

de ne pas attirer beaucoup de travailleurs, même<br />

parmi les moins qualifiés. Les programmes<br />

de migration de main-d’œuvre saisonnière<br />

sont souvent assortis de règles strictes. Ainsi,<br />

les migrants admis au Royaume-Uni en vertu<br />

du Dispositif pour les travailleurs agricoles<br />

saisonniers reçoivent une carte de travail dont<br />

la période de validité va de cinq semaines à six<br />

mois. Si l’autorisation de travailler est accordée<br />

pour moins de six mois, il est possible de<br />

présenter une nouvelle demande à l’expiration<br />

de la première carte, mais la deuxième tiendra<br />

compte du temps déjà accompli en tant que<br />

travailleur saisonnier, et aucune prolongation<br />

n’est accordée au-delà de six mois. Les migrants<br />

peuvent tenter de bénéficier à nouveau du<br />

Dispositif après une période de trois mois, mais ils<br />

ne peuvent rester sur le territoire pendant cette<br />

période. Au contraire, la plupart des programmes<br />

de migration temporaire qui s’adressent à<br />

des travailleurs plus qualifiés comportent des<br />

permis de plus longue durée, une possibilité de<br />

reconduction simple, et souvent aussi une voie<br />

vers la résidence permanente. Les bénéficiaires<br />

reçoivent au départ un permis valide trois ans en<br />

France, cinq ans au Royaume-Uni.<br />

En général, les migrants hautement qualifiés ont<br />

librement accès au marché du travail, que ce soit<br />

dès leur admission ou après un certain nombre<br />

d’années. Les migrants peu qualifiés, quant à<br />

eux, sont souvent liés à un employeur particulier,<br />

que ce soit pendant toute la durée de leur<br />

permis ou pendant une période plus longue que<br />

celle imposée aux travailleurs qualifiés, et sont<br />

astreints à des règles plus strictes concernant<br />

l’accès au travail. La liberté de changer d’emploi<br />

dans le pays de destination est pourtant une<br />

bonne mesure de protection, dans la mesure<br />

où elle permet de quitter un employeur peu<br />

scrupuleux.<br />

Les marchés régionaux du travail, tel celui de<br />

l’UE, prévoient la libre circulation des personnes,<br />

si bien que les ressortissants des Etats membres<br />

peuvent chercher un emploi dans un autre pays<br />

au même titre que les nationaux. D’ordinaire,<br />

les étudiants étrangers, les participants aux<br />

programmes vacances-travail et les autres<br />

migrants dont la présence sur le territoire n’est<br />

pas principalement motivée par le travail ont eux<br />

aussi librement accès aux emplois 33 .<br />

Selon les normes adoptées par l’OIT et par l’ONU,<br />

un migrant qui perd son emploi ne devrait pas<br />

être automatiquement ou immédiatement<br />

obligé de quitter le territoire mais être considéré<br />

comme un membre de la population active. Si un<br />

migrant ne peut plus exercer son emploi à cause<br />

de son état de santé, d’un licenciement ou d’une<br />

faillite de l’employeur, l’article 8 de la Convention<br />

n° 143 de l’OIT dispose que :<br />

1. A la condition qu’il ait résidé légalement<br />

dans le pays aux fins d’emploi, le travailleur<br />

migrant ne pourra pas être considéré en<br />

situation illégale ou irrégulière du fait<br />

même de la perte de son emploi, laquelle<br />

ne doit pas entraîner par elle-même le<br />

retrait de son autorisation de séjour ou, le<br />

cas échéant, de son permis de travail.<br />

2. Il devra, en conséquence, bénéficier d’un<br />

traitement égal à celui des nationaux,<br />

spécialement en ce qui concerne les<br />

garanties relatives à la sécurité de l’emploi,<br />

le reclassement, les travaux de secours et la<br />

réadaptation.<br />

Les migrants devraient disposer d’une période<br />

suffisante (six mois au moins) pour retrouver<br />

un emploi à la suite d’un licenciement ; il s’agit<br />

là d’une protection fondamentale qui devrait<br />

aussi être accordée aux travailleurs temporaires,<br />

afin de préserver leurs droits (dont celui de<br />

33 Martin, P. (2007).

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