ETAT DE LA MIGRATION DANS LE MONDE 2010 - IOM Publications
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de plus en plus nombreux à saisir l’importance<br />
que revêt la participation des diasporas, tous<br />
ne sont toutefois pas en mesure d’élaborer des<br />
politiques efficaces et de les mettre en œuvre<br />
avec profit 87 .<br />
Les enseignements tirés des initiatives en<br />
place, comme le programme Migrations pour<br />
le développement en Afrique (MIDA) de<br />
l’OIM, soulignent la nécessité de renforcer un<br />
ensemble de capacités 88 . On a, par exemple,<br />
besoin de mécanismes qui permettent de mettre<br />
en rapport les migrants désireux de rentrer chez<br />
eux pendant une brève période et les possibilités<br />
d’emploi sur place. Pour cela, le pays d’origine<br />
doit déterminer et classer par ordre de priorité<br />
les secteurs dans lesquels les migrants sont<br />
susceptibles de travailler. Les embauches par le<br />
biais du MIDA se font également dans le secteur<br />
privé, sous réserve d’une définition précise des<br />
attributions et d’une surveillance par l’institution<br />
hôte. Enfin, il est important que ce genre de<br />
placements s’inscrivent dans les stratégies de<br />
développement et de reconstruction.<br />
De même, les membres des diasporas doivent<br />
connaître les possibilités de retour, ce qui<br />
suppose une diffusion de l’information. Des<br />
visites préparatoires sont parfois nécessaires<br />
pour s’assurer que l’institution hôte est<br />
effectivement en mesure de procéder à<br />
l’embauche. Si le migrant a quitté son pays<br />
depuis de nombreuses années ou est né à<br />
l’étranger, il peut être bon qu’il reçoive une<br />
préparation culturelle concernant, par exemple<br />
le mode de fonctionnement du secteur dans<br />
lequel il compte travailler. Les réseaux virtuels<br />
et les systèmes de téléconférence sont utiles<br />
pour nouer les premiers liens entre le migrant et<br />
l’institution, avant même le retour, et pour rester<br />
en contact et poursuivre le transfert de savoir<br />
après la période de détachement.<br />
L’une des grandes difficultés rencontrées<br />
lorsqu’on souhaite mobiliser les diasporas<br />
est la diversité des parties prenantes : les<br />
gouvernements des pays d’origine et d’accueil<br />
s’occupent en principe des questions juridiques,<br />
comme la délivrance des visas, et accordent<br />
souvent une subvention ; l’employeur du<br />
migrant dans le pays d’accueil doit autoriser<br />
un congé d’une certaine durée, tandis que<br />
l’institution hôte dans le pays d’origine doit être<br />
87 Agunias (<strong>2010</strong>).<br />
88 http://www.iom.int/jahia/webdav/site/myjahiasite/shared/shared/<br />
mainsite/microsites/mida/global_strat_mida.pdf<br />
en mesure de profiter pleinement de l’occasion<br />
qui lui est offerte ; les associations de migrants<br />
dans le pays de destination contribuent de<br />
façon décisive en diffusant l’information, tandis<br />
que les organisations internationales telles que<br />
l’OIM proposent leur expérience sur le plan de<br />
la logistique et de la coordination. Il est donc<br />
important de pouvoir définir clairement les<br />
responsabilités institutionnelles et de mettre<br />
sur pied les mécanismes de coordination requis.<br />
Plusieurs recommandations ont été formulées à<br />
la suite d’une étude interne du programme MIDA<br />
réalisé dans le secteur de la santé au Ghana, à<br />
savoir : faire passer la responsabilité de l’OIM<br />
au Ministère de la santé selon un échéancier<br />
soigneusement défini ; multiplier les contacts<br />
avec les entreprises et d’autres organismes<br />
de développement au Ghana et à l’étranger,<br />
afin d’obtenir des ressources financières et<br />
matérielles pour exécuter des projets précis ;<br />
organiser chaque année une rencontre des<br />
parties prenantes en vue de mesurer les<br />
progrès accomplis, notamment le personnel<br />
des hôpitaux universitaires, les directeurs des<br />
services hospitaliers, les responsables régionaux<br />
de la santé, les représentants des principaux<br />
établissements médicaux et les organismes<br />
donateurs.<br />
Les organismes de la société civile, dans les pays<br />
d’origine surtout, ne déploient pas encore tous<br />
les efforts requis pour mobiliser les diasporas,<br />
en raison notamment de la coordination, et donc<br />
des moyens financiers, que cela implique. Le<br />
renforcement des capacités est particulièrement<br />
important dans ce domaine. Il existe quelques<br />
exemples de bonnes pratiques. En septembre<br />
2009, le Centre d’information et de gestion<br />
des migrations établi au Mali a lancé une série<br />
de mesures pour faire participer les expatriés à<br />
des projets de co-développement, dans le cadre<br />
d’un programme de mobilisation des diasporas<br />
financé par la Commission européenne. Pour sa<br />
part, la Maison des Congolais de l’étranger et des<br />
migrants entretient des liens étroits avec diverses<br />
associations d’expatriés, dont l’ONG basée en<br />
Belgique Entreprendre-CEDITA ; ils ont organisé<br />
ensemble, en août 2009, le Forum économique<br />
de la diaspora congolaise, dans le but de<br />
promouvoir le dialogue entre le Gouvernement<br />
et quelque 400 ressortissants prêts à investir dans<br />
leur pays d’origine 89 . La société civile intervient<br />
aussi dans les pays de destination. Au Portugal,<br />
le Centre national d’appui aux immigrants a aidé<br />
89 Allafrica.com (2009).<br />
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