ETAT DE LA MIGRATION DANS LE MONDE 2010 - IOM Publications
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<strong>ETAT</strong> <strong>DE</strong> <strong>LA</strong> <strong>MIGRATION</strong> <strong>DANS</strong> <strong>LE</strong> MON<strong>DE</strong> <strong>2010</strong> | MiGration irrEGuliErE<br />
38<br />
pour obtenir un passeport jouent un grand<br />
rôle. De plus, les migrants potentiels doivent<br />
généralement obtenir un document attestant<br />
qu’ils n’ont pas de casier judiciaire, et passer<br />
un examen médical avant même de contacter<br />
une agence de recrutement ou un consulat<br />
pour obtenir un visa de travail. Ces règles sont<br />
imposées par les pays d’accueil, mais la plus ou<br />
moins grande facilité d’obtenir les documents<br />
requis, à l’exception de ceux délivrés par les<br />
consulats, dépend largement de la bureaucratie<br />
locale. Vu les droits demandés par l’Etat, et la<br />
difficulté de se frayer un chemin dans un dédale<br />
administratif où la corruption est parfois la<br />
règle, il peut être long et très coûteux d’obtenir<br />
une simple autorisation de quitter le territoire.<br />
On peut alors décider de s’adresser à un<br />
intermédiaire qui obtiendra tous les documents<br />
exigés, peut-être de manière frauduleuse mais<br />
plus rapidement. Dans certains cas, le trafic de<br />
migrants et la migration irrégulière résultent<br />
autant d’un problème bureaucratique dans les<br />
pays d’origine que d’un échec des politiques<br />
migratoires dans les pays de destination.<br />
4.6 Renforcement des capacités dans<br />
les Etats de transit<br />
Un nombre grandissant de migrants passent par<br />
des Etats de transit, où il n’est pas rare qu’ils<br />
se trouvent en situation de détresse 73 . Cette<br />
situation appelle à un renforcement des capacités<br />
de ces pays, de récentes études ayant révélé<br />
que les lois et politiques sont fréquemment<br />
inadaptées ou mal appliquées. Qui plus est,<br />
l’évolution des courants et des politiques en<br />
matière de migration internationale multipliera<br />
sans doute le nombre d’Etats par lesquels<br />
transiteront les migrants dans un proche avenir.<br />
Si les instruments internationaux et régionaux<br />
relatifs aux droits de l’homme, au statut de<br />
réfugié, à la criminalité et au travail forment<br />
une base solide pour élaborer, mettre en œuvre<br />
et étoffer les cadres législatifs à l’échelle des<br />
pays et des régions, il reste difficile d’appliquer<br />
concrètement ces normes dans les situations<br />
complexes que créent la migration irrégulière au<br />
sein des Etats de transit. Les principes d’égalité<br />
et de non-discrimination sont les piliers de tout<br />
cadre juridique, et l’OIM s’emploie avec les<br />
gouvernements et les autres parties prenantes,<br />
dans diverses parties du globe, à lutter contre la<br />
73 Crisp et Rossi (<strong>2010</strong>).<br />
discrimination et la xénophobie qui s’exercent à<br />
l’endroit des migrants. En Ukraine, par exemple,<br />
le projet « Initiative de la diversité » cherche à<br />
promouvoir une attitude plus positive envers<br />
la population migrante ; il épaule les activités<br />
menées par le Gouvernement et les organismes<br />
apparentés pour favoriser le dialogue entre les<br />
cultures et mettre en place des stratégies et lois<br />
efficaces 74 .<br />
La formulation de politiques cohérentes et<br />
l’adoption de textes législatifs et de programmes<br />
adaptés, aussi louables et novatrices que<br />
puissent être ces mesures, ne suffisent pas, et<br />
doivent être complétées par un renforcement<br />
des capacités. Il est particulièrement important<br />
que les fonctionnaires reçoivent une formation<br />
qui leur fasse saisir la complexité de la migration<br />
irrégulière et des mouvements composites, et<br />
qui les aide à identifier les éventuels réfugiés<br />
et demandeurs d’asile (en étant attentifs à<br />
la protection des personnes lors du passage<br />
des frontières, par exemple) ; ils doivent aussi<br />
connaître les besoins des migrants extrêmement<br />
vulnérables, tels les victimes de la traite, les<br />
mineurs non accompagnés ou séparés de leur<br />
famille et les femmes qui ont subi une violence<br />
fondée sur le sexe. L’OIM dispense dans diverses<br />
régions du monde des formations sur le droit<br />
international de la migration, la lutte contre la<br />
traite des personnes et la gestion des frontières,<br />
qui exposent les problèmes complexes et délicats<br />
posés par les flux composites et rappellent les<br />
droits humains et les besoins des migrants. Ses<br />
activités de renforcement des capacités visent<br />
aussi les parties prenantes du secteur privé et<br />
de la société civile. En Inde, l’OIM d’Hyderabad<br />
invite les entreprises à offrir une formation et<br />
des perspectives d’emploi aux victimes de la<br />
traite ; dans la Jamahiriya arabe libyenne, ces<br />
activités s’adressent à la société civile et portent<br />
sur la lutte contre la traite des personnes, les<br />
flux composites et la fourniture des premiers<br />
secours.<br />
Il est également important que les Etats de<br />
transit puissent éloigner les migrants en situation<br />
irrégulière. L’OIM gère un certain nombre de<br />
programmes d’aide au retour volontaire et à la<br />
réintégration destinés à renforcer ces capacités,<br />
notamment en Europe de l’Est, en Méditerranée,<br />
en Asie du Sud-Est et dans les Amériques. Les<br />
pays de destination fournissent parfois des<br />
fonds et des services d’experts à l’appui de<br />
74 http://www.iom.int/jahia/Jahia/pid/2026