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ETAT DE LA MIGRATION DANS LE MONDE 2010 - IOM Publications

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légaux, admissibilité des migrants en situation<br />

irrégulière, ampleur des programmes mis en<br />

œuvre, méthodes d’examen des demandes<br />

déposées par les employeurs et exigences à<br />

satisfaire pour obtenir un visa 70 .<br />

Comme on l’a expliqué plus haut, les programmes<br />

de travail légal donnent aux migrants le droit de<br />

séjourner dans le pays pendant une période<br />

plus ou moins longue. Les programmes de type<br />

saisonnier partent du principe que la tâche à<br />

exécuter est temporaire et que les migrants<br />

rentreront chez eux à la fin de la saison. Ils<br />

entraînent souvent des mouvements circulaires,<br />

les travailleurs revenant d’année en année<br />

exercer le même emploi. Les programmes<br />

de type temporaire durent en principe plus<br />

longtemps, mais le retour est également tenu<br />

pour acquis. La durée de séjour peut être de<br />

quelques mois ou de quelques années. Des<br />

problèmes surgissent lorsque des travailleurs<br />

temporaires sont engagés pour occuper des<br />

postes permanents ; ces derniers ne prenant<br />

pas fin d’eux-mêmes, il arrive que des pressions<br />

soient exercées pour dépasser la période de<br />

validité du visa. Les employeurs ne veulent pas<br />

perdre de bons travailleurs, et les migrants ne<br />

souhaitent pas forcément rentrer dans leur pays.<br />

Les visas de travail temporaire tendent à devenir<br />

des visas transitoires qui permettent l’admission<br />

de main-d’œuvre pendant une période d’essai.<br />

Si l’employeur veut garder le travailleur, il<br />

dépose une demande de résidence permanente.<br />

Ou encore, si le visa est reconduit un certain<br />

nombre de fois, et si le migrant démontre qu’il<br />

est en mesure de conserver son emploi, le<br />

gouvernement peut délivrer un permis de travail<br />

permanent. Peu de pays offrent sur-le-champ<br />

aux personnes non qualifiées la possibilité de<br />

s’établir à titre permanent, et les mécanismes de<br />

transition sont rares. Les travailleurs étrangers<br />

dépendent alors du bon vouloir des employeurs<br />

et sont peu enclins à critiquer leur rémunération<br />

et leurs conditions de travail 71 .<br />

Il est parfois nécessaire d’axer les programmes<br />

de travail sur des emplois précis pour mieux<br />

contenir la migration irrégulière. La plupart<br />

des personnes qui travaillent sans autorisation<br />

exercent un nombre limité de métiers dans<br />

un petit nombre de secteurs, qui comptent<br />

rarement une forte proportion de travailleurs<br />

illégaux. Cependant, le recours à la main-d’œuvre<br />

70 Martin, P. (<strong>2010</strong>).<br />

71 Shah (<strong>2010</strong>).<br />

étrangère peut fluctuer rapidement. Ainsi, aux<br />

Etats-Unis d’Amérique, l’industrie alimentaire<br />

faisait surtout appel à des nationaux ; dix ans<br />

plus tard, elle employait majoritairement des<br />

effectifs étrangers.<br />

Le risque, quand on introduit un nouveau<br />

programme d’admission de travailleurs étrangers,<br />

est de voir des secteurs se tourner vers cette<br />

nouvelle offre de main-d’œuvre et les secteurs<br />

qui employaient déjà des personnes sans papiers<br />

continuer à le faire. Le programme d’emploi légal<br />

échoue, dans ce cas, à remplacer la migration<br />

irrégulière. Qui plus est, si la demande excède<br />

l’offre de travailleurs légaux, le programme risque<br />

de stimuler l’afflux de migrants non autorisés<br />

pour combler les postes vacants.<br />

La réglementation et la réforme des régimes<br />

officiels d’immigration peuvent aider à<br />

prévenir la migration irrégulière motivée par<br />

le regroupement familial ou le travail. Aux<br />

Etats-Unis d’Amérique, les conjoints et enfants<br />

mineurs de résidents permanents doivent<br />

souvent attendre cinq ans avant de recevoir leur<br />

carte verte. Le délai est encore plus long pour<br />

les résidents du Mexique. Ces délais sont dus<br />

au plafonnement du nombre de visas délivrés<br />

chaque année au titre du regroupement familial,<br />

ainsi qu’aux retards pris par l’administration dans<br />

le traitement des demandes. En conséquence,<br />

de nombreux conjoints et enfants empruntent<br />

des voies illégales pour raccourcir la durée de la<br />

séparation.<br />

On croit souvent que seuls les pays de destination<br />

souhaitent réduire le nombre de migrants<br />

en situation irrégulière. Or, les Philippines,<br />

par exemple, ont pris des mesures afin de<br />

réduire la probabilité que leurs ressortissants<br />

ne se retrouvent dans une telle situation 72 .<br />

Le Gouvernement a organisé à l’intention des<br />

migrants potentiels des campagnes d’information<br />

sur le recrutement illégal, et a imposé des<br />

amendes aux recruteurs qui enfreignaient la<br />

loi. Il a réussi à réduire le nombre de personnes<br />

qui quittent le pays de manière irrégulière, à<br />

protéger ses ressortissants à l’étranger et, de<br />

manière générale, à gérer les flux de travailleurs.<br />

Les capacités qui doivent être renforcées dans<br />

les pays d’origine concernent notamment les<br />

formalités administratives de sortie du territoire.<br />

Les droits à verser et les démarches à accomplir<br />

72 Skeldon (2008).<br />

<strong>ETAT</strong> <strong>DE</strong> <strong>LA</strong> <strong>MIGRATION</strong> <strong>DANS</strong> <strong>LE</strong> MON<strong>DE</strong> <strong>2010</strong> | MiGration irrEGuliErE 37

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