ETAT DE LA MIGRATION DANS LE MONDE 2010 - IOM Publications
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et expérimenter l’intérêt des nouvelles<br />
technologies, comme l’utilisation des téléphones<br />
mobiles. Ainsi, les Centres d’information des<br />
travailleurs philippins outre-mer recueillent<br />
des renseignements sur les moyens les moins<br />
coûteux de rapatrier les fonds, recensent les<br />
agences locales de transfert et entrent en contact<br />
avec celles-ci en vue de faire baisser les frais et<br />
accélérer les virements. Grâce à leurs liens avec<br />
le Gouvernement, ils peuvent négocier des<br />
accords bilatéraux de réduction de coût avec les<br />
fournisseurs de services. Certains pays auront<br />
besoin de nouveaux cadres juridiques pour<br />
simplifier et garantir les transferts de fonds au<br />
moyen des nouvelles technologies. L’OIM a mis<br />
sur pied, en collaboration avec l’Union postale<br />
universelle, une filière officielle de rapatriements<br />
de fonds entre la République-Unie de Tanzanie<br />
et l’Ouganda 86 , qu’elle envisage d’étendre à<br />
d’autres pays.<br />
5.3 Renforcement des incidences<br />
des fonds rapatriés sur le<br />
développement<br />
Il ne faut pas perdre de vue que les fonds<br />
rapatriés sont des capitaux privés et qu’il est<br />
tout à fait normal que l’Etat ait un pouvoir limité<br />
quant à leur affectation. Il est néanmoins possible<br />
d’encourager leur investissement dans des<br />
projets qui concourent au développement et qui<br />
ont un impact au-delà des premiers bénéficiaires<br />
(voir l’encadré 7 sur l’Initiative conjointe pour<br />
la migration et le développement, qui aide les<br />
organisations de la société civile et les autorités<br />
locales à lier ces deux domaines).<br />
Dans la République de Moldova, l’Etat<br />
examine une proposition concernant l’octroi<br />
de conditions de faveur aux entreprises<br />
dont le capital provient de rapatriements de<br />
fonds, par exemple l’exonération temporaire<br />
de toute taxe et la suspension des contrôles<br />
gouvernementaux. Selon une autre initiative<br />
à l’étude dans ce pays, les familles de migrants<br />
pourraient bénéficier d’un régime spécial de<br />
prêt, dans lequel les fonds rapatriés serviraient<br />
de garantie de remboursement. En Colombie,<br />
l’OIM a collaboré avec la Chambre de commerce<br />
de la ville d’Armenia afin que les migrants<br />
présents en Espagne aient plus aisément accès<br />
86 http://www.iom.int/jahia/webdav/shared/shared/mainsite/activities/countries/mi/tanzania.pdf<br />
au micro-crédit, grâce aux rapatriements de<br />
fonds (MICROS). Elle a également soutenu<br />
l’action du Fonds de micro-crédit de l’AESCO,<br />
qui s’adresse aux familles de migrants restées<br />
en Colombie et utilise les fonds rapatriés pour<br />
assurer le remboursement de prêts destinés à<br />
l’éducation et à des projets productifs.<br />
De telles initiatives présentent un intérêt<br />
limité si les expéditeurs et les destinataires des<br />
fonds ignorent leur existence ou ne peuvent<br />
en bénéficier. Dans plusieurs pays, les centres<br />
d’information des migrants facilitent l’utilisation<br />
des rapatriements aux fins de développement<br />
en diffusant des informations sur les possibilités<br />
d’investissement. Aux Philippines, ils donnent<br />
aux migrants et à leur famille des renseignements<br />
très complets sur les projets philanthropiques<br />
auxquels ils peuvent contribuer ; ils ont aussi<br />
incité les travailleurs temporaires sous contrat à<br />
mettre en commun leurs moyens pour financer<br />
la construction d’écoles dans leur région<br />
natale. De même, la Maison des Congolais de<br />
l’étranger et des migrants indique aux rapatriés<br />
et aux migrants quelles sont les possibilités<br />
d’investissement dans le monde des affaires.<br />
L’OIM a mis au point avec certaines communautés<br />
de Colombie des programmes de formation avant<br />
le départ qui expliquent aux futurs migrants<br />
comment établir un plan d’affaires et orienter<br />
les fonds rapatriés vers des activités génératrices<br />
de revenus et productives. Au Tadjikistan, les<br />
Centres d’information et de ressources pour les<br />
travailleurs migrants font connaître les projets<br />
de l’OIM qui encouragent à investir les fonds<br />
rapatriés dans l’infrastructure sociale.<br />
Un volet crucial du renforcement des capacités<br />
requises pour soutenir de telles initiatives est la<br />
création d’un environnement économique et d’un<br />
système bancaire qui stimulent l’investissement.<br />
A cet égard, le mieux est d’adopter une<br />
approche globale et intégrée qui crée un climat<br />
propice pour toutes les entreprises, puisque<br />
favoriser un secteur au détriment d’un autre<br />
ne ferait qu’introduire de nouvelles distorsions.<br />
Le Ministère moldove de l’économie et du<br />
commerce a étudié les modèles et politiques<br />
en matière de rapatriements de fonds mis en<br />
place avec succès dans d’autres pays, avant<br />
d’élaborer des propositions concrètes pour<br />
leur application sur le territoire national. Une<br />
première proposition vise à instituer un cadre<br />
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