ETAT DE LA MIGRATION DANS LE MONDE 2010 - IOM Publications
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<strong>ETAT</strong> <strong>DE</strong> <strong>LA</strong> <strong>MIGRATION</strong> <strong>DANS</strong> <strong>LE</strong> MON<strong>DE</strong> <strong>2010</strong> | cartES<br />
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Le départ d’un grand nombre de professionnels<br />
de la santé (médecins et infirmières) est<br />
particulièrement notable en Afrique, ce qui a de<br />
lourdes répercussions sur l’état de santé de la<br />
population.<br />
Selon les chiffres donnés par Clemens et<br />
Pettersson (2007), les taux d’émigration sont<br />
en général plus élevés parmi les médecins que<br />
parmi les infirmières. Les pays les plus affectés<br />
par le départ des médecins sont le Mozambique<br />
(75 % ont quitté le pays), la Guinée-Bissau (71 %),<br />
l’Angola (70 %), la Guinée équatoriale (63 %), le<br />
Libéria (63 %) et Sao-Tomé-et-Principe (61 %) ;<br />
près de 50 % des diplômés de plusieurs autres<br />
pays se sont également établis à l’étranger.<br />
L’émigration des infirmières touche particulièrement<br />
le Libéria (81 % des diplômées<br />
travaillent à l’étranger), le Burundi (78 %), la<br />
Gambie (66 %), Maurice (63 %), la Sierra Leone<br />
(49 %), Sao-Tomé-et-Principe (46 %), le Cap-Vert<br />
(41 %), la Guinée équatoriale (38 %) et l’Erythrée<br />
(38 %). Les chiffres sont inférieurs à 30 % dans<br />
tous les autres pays du continent africain, qui<br />
sont donc moins touchés par le phénomène.<br />
Le Libéria est le pays qui présente les plus hauts<br />
taux d’émigration de médecins et d’infirmières<br />
(63 % et 81 % respectivement) ; il est suivi par la<br />
Gambie (53 % et 66 %), le Burundi (37 % et 78 %),<br />
Maurice (46 % et 63 %), Sao-Tomé-et-Principe<br />
(61 % et 46 %), la Guinée équatoriale (63 %<br />
et 38 %), la Guinée-Bissau (71 % et 25 %), le<br />
Mozambique (75 % et 19 %), le Cap-Vert (51 % et<br />
41 %) et la Sierra Leone (42 % et 49 %).<br />
Il convient d’examiner le rapport entre<br />
le nombre d’infirmières et la population<br />
totale d’un pays pour avoir une idée juste de<br />
l’incidence réelle de l’exode des compétences<br />
médicales (insuffisance de professionnels de<br />
la santé pour prodiguer les soins requis). En<br />
effet, le nombre d’infirmières varie de manière<br />
sensible d’un pays à l’autre, indépendamment<br />
du nombre total d’habitants. Selon les données<br />
extraites du Cycle 2000 des recensements en<br />
Afrique, 258 infirmières ont été formées en<br />
Guinée équatoriale contre 7 192 à Maurice,<br />
ce dernier pays ne comptant que deux fois plus<br />
d’habitants que le premier. Autrement dit, la<br />
Guinée équatoriale risque de souffrir davantage<br />
que Maurice du départ de ses infirmières, même<br />
si le taux d’émigration de cette catégorie de<br />
personnel y est plus faible ; il ne reste que 160<br />
infirmières dans le pays, contre 2 661 à Maurice.