ETAT DE LA MIGRATION DANS LE MONDE 2010 - IOM Publications
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<strong>ETAT</strong> <strong>DE</strong> <strong>LA</strong> <strong>MIGRATION</strong> <strong>DANS</strong> <strong>LE</strong> MON<strong>DE</strong> <strong>2010</strong> | intEGration<br />
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cotiser au régime public du pays hôte. D’autres<br />
formules novatrices prévoient la mobilisation<br />
d’une partie des fonds rapatriés au profit de la<br />
santé des migrants et de leur famille restée sur<br />
place, ou l’accès simplifié des migrants aux soins<br />
pendant leur séjour à l’étranger, tandis qu’ils<br />
continuent à cotiser au régime public dans leur<br />
pays d’origine.<br />
Un vaste domaine de renforcement des capacités<br />
concerne la création de structures durables<br />
et innovantes qui associent les migrants. Il est<br />
particulièrement important de pouvoir dispenser<br />
les services par le biais de mécanismes accessibles,<br />
abordables et adaptés. L’un des bons moyens d’y<br />
parvenir est de former et d’engager des migrants<br />
dans les organismes gouvernementaux. Les<br />
professionnels de la santé d’origine étrangère,<br />
les volontaires et les traducteurs peuvent<br />
aider à rapprocher les groupes marginalisés<br />
des institutions qui fournissent les services.<br />
Une cartographie des communautés peut être<br />
entreprise conjointement par les prestataires<br />
de soins et les groupes de migrants en vue de<br />
connaître les caractéristiques de la population,<br />
recenser les ressources sociales présentes et<br />
repérer les familles qui pourraient avoir besoin<br />
d’assistance. La préparation de dépliants sur<br />
la santé familiale, l’établissement de dossiers<br />
médicaux mère-enfant bilingues et l’association<br />
des migrants à l’élaboration de matériel éducatif<br />
sont d’autres options déjà mises en œuvre.<br />
Parmi les autres pratiques novatrices figurent<br />
la création de bureaux d’accueil des migrants<br />
dans les hôpitaux, et l’ouverture de cliniques<br />
itinérantes qui parcourent les zones reculées et<br />
de dispensaires dans les communautés d’origine<br />
étrangère. Les professionnels de la santé doivent<br />
avoir une attitude plus ouverte à l’égard des<br />
migrants, autre facette du renforcement des<br />
capacités dans ce domaine. Ils doivent pouvoir<br />
entrer en contact avec cette population de<br />
manière efficace, tout en étant sensibles aux<br />
différences culturelles. Plusieurs mesures peuvent<br />
être envisagées : inclure dans l’enseignement des<br />
cours de sensibilisation, tenir des ateliers sur les<br />
techniques de communication interpersonnelle,<br />
analyser les témoignages des clients, effectuer<br />
des recherches anthropologiques, prévoir<br />
des sessions de compte rendu, organiser des<br />
échanges internationaux, etc.<br />
Par ailleurs, la dimension transfrontière des systèmes<br />
de santé devrait être accentuée, autre grand<br />
domaine qui devrait bénéficier d’un renforcement<br />
des capacités. On pourrait, à cette fin, intensifier<br />
la surveillance et le contrôle des maladies qui<br />
se propagent du fait de la multiplication des<br />
voyages internationaux, au moyen par exemple<br />
d’évaluations de « l’aptitude à voyager » des<br />
futurs migrants, comme le fait l’OIM dans le<br />
cadre de plusieurs programmes gouvernementaux<br />
d’immigration et de réinstallation des réfugiés.<br />
Un autre aspect concerne la consolidation des<br />
systèmes de soins dans les régions frontalières,<br />
où l’infrastructure est souvent minimale, où<br />
prolifèrent les médicaments de contrefaçon,<br />
et où le secteur privé, peu réglementé, comble<br />
le manque de services. Les gouvernements<br />
de pays limitrophes devraient collaborer et<br />
considérer les populations établies à proximité<br />
de leurs frontières comme un seul et même<br />
groupe sanitaire. Cela suppose le renforcement<br />
de la coopération en matière de santé et de<br />
maladie, la définition de procédures communes<br />
d’intervention et la focalisation de programmes<br />
sur ces groupes hétérogènes. Un troisième<br />
élément touche aux capacités à détenir pour<br />
que les populations très mobiles (camionneurs,<br />
travailleurs de l’industrie du sexe, marins<br />
pêcheurs, nomades, etc.) puissent obtenir les<br />
services voulus au moment et à l’endroit où ils<br />
en ont besoin. Les dossiers médicaux doivent<br />
pouvoir être consultés aux principales escales des<br />
grands axes de transport, par le biais de cartes à<br />
puce ou d’une autre technologie, ou être en la<br />
possession des voyageurs, comme un « passeport<br />
sanitaire ». Il faut que les pays harmonisent<br />
leurs directives concernant les traitements<br />
médicaux, afin de faciliter le renouvellement des<br />
ordonnances. Les stratégies de communication<br />
et les mécanismes de suivi et d’évaluation des<br />
programmes doivent englober les voies de<br />
migration et ne plus se limiter aux territoires<br />
nationaux ou relever du domaine exclusif des<br />
organisations non gouvernementales.<br />
Il est important, pour mieux aborder la<br />
dimension transfrontière de la santé, d’améliorer<br />
les capacités de collaboration au sein des<br />
communautés économiques régionales et des<br />
instances intergouvernementales. Il faudra<br />
notamment affecter davantage de personnel et<br />
de ressources techniques à la promotion des<br />
programmes et à la mobilisation des organismes<br />
nationaux. Il y aurait lieu aussi d’examiner de<br />
plus près la façon dont les bailleurs de fonds, les<br />
partenaires internationaux et les gouvernements<br />
travaillent avec les parties prenantes pour<br />
faciliter l’élaboration de programmes de