ETAT DE LA MIGRATION DANS LE MONDE 2010 - IOM Publications
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santé transfrontières ; en effet, les initiatives<br />
bilatérales ou multilatérales ont besoin de fonds<br />
et de temps pour s’assurer la participation des<br />
intéressés et l’engagement politique des Etats.<br />
De nombreux partenariats transfrontières ne<br />
se concrétisent pas, faute de pouvoir traduire<br />
le but du programme en une liste de priorités<br />
réalistes qui reposent sur des faits, et non sur<br />
les intérêts particuliers des partenaires pour le<br />
développement et des donateurs. De surcroît,<br />
le programme doit compléter les mesures<br />
nationales, prolonger les stratégies adoptées par<br />
les pays et montrer clairement l’avantage d’une<br />
approche supranationale. Un grand nombre<br />
d’initiatives régionales déjà financées mettent<br />
trop l’accent sur la coordination nécessaire à<br />
ce niveau, en espérant que les ressources des<br />
pays assureront la soudure, ce qui est rarement<br />
le cas. Les Etats devront disposer de solides<br />
mécanismes de liaison capables de mobiliser<br />
les ressources internes et de les diriger vers la<br />
réalisation d’initiatives coordonnées à l’échelon<br />
de la région.<br />
Il convient, pour terminer, de prêter une attention<br />
particulière aux victimes de la traite car ces<br />
personnes ont des besoins spécifiques sur le plan<br />
des soins médicaux, de l’équilibre psychologique<br />
et affectif, du logement, de la protection, de la<br />
réintégration et, parfois, des moyens juridiques<br />
d’obtenir réparation. Les aspects médicaux<br />
concernent les traumatismes physiques, la santé<br />
en matière de sexualité et de reproduction,<br />
l’invalidité et les maladies infectieuses. Il faut<br />
s’assurer que les systèmes en place fonctionnent<br />
bien et répondent aux besoins des victimes de<br />
la traite sans négliger leurs droits. Les personnes<br />
doivent être orientées avec soin, en respectant<br />
leur choix et leur vie privée. Il est important<br />
que les prestataires de services sociaux et les<br />
forces de l’ordre soient mieux informés des<br />
questions médicales liées à la traite et sachent<br />
comment gérer ces cas particuliers. De même,<br />
les prestataires de soins doivent savoir comment<br />
repérer les victimes, dispenser les soins requis<br />
et diriger les patients vers des spécialistes qui<br />
pourront les aider. Le rapport intitulé Caring for<br />
Trafficked Persons: Guidance for Health Providers<br />
est largement considéré comme un guide de<br />
bonnes pratiques en la matière 122 .<br />
122 OIM/UN.GIFT/LSHTM (2009).<br />
6.9 Encouragement du débat public<br />
Une politique d’intégration n’a pas pour seul but<br />
d’améliorer le sort des migrants. Il en va, en fait,<br />
du bien-être de l’ensemble des résidents d’un<br />
pays. Cette idée doit être au cœur des initiatives<br />
prises en vue d’encourager le débat public et de<br />
favoriser le processus.<br />
La question de l’intégration ne doit pas être<br />
politisée, même si elle bénéficie d’un degré<br />
croissant de priorité. La politisation démontre<br />
que les mesures envisagées font encore l’objet<br />
de luttes partisanes au lieu de susciter un<br />
consensus. Plus les partis politiques s’entendent<br />
sur les objectifs que doit viser l’intégration, plus<br />
il y a de chances que l’action gouvernementale<br />
soit axée sur les besoins des immigrants et de<br />
la société d’accueil. Ainsi, les principaux partis<br />
portugais ont convenu de ne pas politiser la<br />
grande réforme de la législation sur la nationalité<br />
de 2006 ; le Parlement a accepté à l’unanimité<br />
le principe voulant que tous les immigrants,<br />
indépendamment de leur pays d’origine, aient la<br />
même possibilité de devenir Portugais et que les<br />
immigrants de la troisième génération ne soient<br />
plus des étrangers. A l’inverse, plus les partis<br />
exploitent l’intégration pour se démarquer les<br />
uns des autres, plus il y a de chances que la<br />
politique qui en résulte vise à recueillir les voix<br />
de la majorité, des électeurs indécis et, ce qui<br />
est plus préoccupant, de l’extrême droite. La<br />
modification ou non des politiques d’intégration<br />
à des fins électoralistes dépend dans une large<br />
mesure de l’évolution des contextes locaux et<br />
nationaux – et de la manière dont les décideurs<br />
et les personnalités influentes choisissent d’y<br />
réagir.<br />
Les cérémonies de naturalisation sont un bon<br />
moyen d’encourager l’opinion publique à appuyer<br />
l’immigration. Elles existent depuis longtemps<br />
dans les pays d’immigration traditionnels tels que<br />
l’Australie, le Canada, les Etats-Unis d’Amérique<br />
et la Nouvelle-Zélande. Plusieurs pays ont décidé<br />
récemment de les imiter : Autriche, Danemark,<br />
Estonie, France, Norvège, Pays-Bas et Royaume-<br />
Uni. Certains ont renoué avec une pratique<br />
tombée en désuétude, par exemple la Norvège<br />
après trente années d’interruption ; d’autres,<br />
n’ayant aucune tradition en la matière, se sont<br />
surtout inspirés des modèles nord-américains.<br />
Une large participation des futurs nationaux et de<br />
leur famille, de la classe politique, des médias et<br />
du public en font des événements rassembleurs<br />
<strong>ETAT</strong> <strong>DE</strong> <strong>LA</strong> <strong>MIGRATION</strong> <strong>DANS</strong> <strong>LE</strong> MON<strong>DE</strong> <strong>2010</strong> | intEGration 69