31.07.2013 Views

ETAT DE LA MIGRATION DANS LE MONDE 2010 - IOM Publications

ETAT DE LA MIGRATION DANS LE MONDE 2010 - IOM Publications

ETAT DE LA MIGRATION DANS LE MONDE 2010 - IOM Publications

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

<strong>ETAT</strong> <strong>DE</strong> <strong>LA</strong> <strong>MIGRATION</strong> <strong>DANS</strong> <strong>LE</strong> MON<strong>DE</strong> <strong>2010</strong> | intEGration<br />

62<br />

similaire peut être revendiqué par la troisième<br />

génération issue de l’immigration dans des pays<br />

tels que la Belgique, l’Irlande, les Pays-Bas, le<br />

Portugal et, depuis 2009, le Luxembourg. En ce<br />

qui concerne la deuxième génération, les pays<br />

européens ont toutefois opté pour un droit du<br />

sol conditionnel. L’acquisition de la nationalité<br />

n’est possible qu’un certain nombre d’années<br />

après la naissance (France) et/ou que pour les<br />

enfants d’un résident en situation régulière<br />

(Allemagne, Belgique, Irlande). L’opportunité et<br />

l’efficacité des approches générationnelles font<br />

l’objet de débats récurrents dans les Etats baltes,<br />

en Grèce, en Italie et en Suisse. Cette question<br />

risque également de prendre de l’ampleur dans<br />

les nouveaux pays de destination.<br />

La tendance mondiale à tolérer plusieurs<br />

nationalités (en totalité ou en partie) élimine<br />

l’un des principaux obstacles à la naturalisation.<br />

Elle découle du fait que la mondialisation<br />

conduit de plus en plus de gens à résider dans<br />

différents pays au cours de leur existence : nés<br />

ici, poursuivant leurs études ailleurs, habitant<br />

et travaillant parfois dans un troisième pays et<br />

prenant leur retraite dans leur région natale ou<br />

ailleurs encore. La majorité des Etats membres<br />

de l’UE n’exigent plus que les demandeurs<br />

renoncent à leur nationalité antérieure ; ceux<br />

qui l’exigent ne le font généralement qu’en<br />

raison de circonstances exceptionnelles. Les<br />

pays d’origine reconnaissent eux aussi les<br />

avantages de la double nationalité ; la Loi sur la<br />

citoyenneté adoptée par le Ghana en 2001, par<br />

exemple, énonce qu’un ressortissant du Ghana<br />

peut posséder la nationalité de n’importe quel<br />

autre pays, en plus de celle du Ghana (Partie III,<br />

article 16.1) 114 .<br />

De manière générale, il convient de déterminer<br />

à intervalles réguliers si les principes énoncés<br />

et les conditions fixées pour la naturalisation<br />

sont effectivement propices à l’intégration.<br />

Ainsi, l’introduction en Australie de l’examen de<br />

citoyenneté s’est soldée par une chute rapide<br />

du nombre de demandes et un taux supérieur<br />

d’échec parmi les personnes qui migrent pour<br />

des raisons humanitaires ; l’étude réalisée sur<br />

la question a recommandé que l’examen porte<br />

essentiellement sur les obligations juridiques<br />

de base, que la présentation soit simple et les<br />

questions faciles à comprendre. Par ailleurs,<br />

les conditions imposées quant aux ressources<br />

économiques devraient être évaluées en fonction<br />

114 http://www.unhcr.org/refworld/pdfid/3eda135a2.pdf<br />

du marché du travail et des implications pour la<br />

démocratie. Le Portugal, par exemple, a éliminé<br />

en 2006 l’exigence de détenir des moyens de<br />

subsistance. Il a décidé, plutôt, que les personnes<br />

dont le revenu était égal ou inférieur au salaire<br />

minimum n’auraient aucun droit à verser pour<br />

tout enregistrement et déclaration concernant la<br />

nationalité, ainsi que pour toute demande d’acte<br />

auprès de l’état civil.<br />

6.4 Migration familiale<br />

Il est largement admis que le droit au<br />

regroupement familial et le droit de fonder une<br />

famille sont des facteurs d’intégration essentiels.<br />

On dénombre au moins quatre catégories de<br />

mouvements de cette nature : le regroupement<br />

familial, la formation d’une famille (ou la<br />

migration par mariage), la migration de<br />

l’ensemble de la famille et le parrainage de<br />

membres de la famille. On trouvera au chapitre 6<br />

du dernier rapport de l’OIM Etat de la migration<br />

dans le monde (2008) la description de chacune<br />

d’elles et des tendances, modalités et politiques<br />

actuelles 115 .<br />

Nous examinerons ici quatre aspects de la<br />

migration familiale qui s’insèrent dans le thème<br />

du présent rapport, le renforcement des capacités<br />

face à l’avenir. Le premier concerne les failles<br />

des instruments internationaux et régionaux<br />

en vigueur. Deux conventions sur les droits de<br />

l’homme sanctionnent le droit au regroupement<br />

familial : la Convention relative aux droits de<br />

l’enfant (en particulier l’article 9), adoptée par<br />

les Nations Unies en 1989, et la Convention<br />

internationale sur la protection des droits de tous<br />

les travailleurs migrants et des membres de leur<br />

famille (en particulier l’article 44), adoptée en<br />

1990. On a déjà mentionné que relativement peu<br />

d’Etats, et aucun grand pays de destination dans<br />

le monde industrialisé, n’ont ratifié ce dernier<br />

texte. Au sein de l’UE, la Directive du Conseil<br />

relative au droit au regroupement familial des<br />

ressortissants de pays tiers résidant légalement<br />

sur le territoire des Etats membres n’a toujours<br />

pas été transposée dans toutes les législations<br />

nationales et laisse à chaque pays une grande<br />

latitude quant à son application. Par comparaison,<br />

l’Accord sur la résidence des nationaux des Etats<br />

parties au MERCOSUR, de la Bolivie et du Chili,<br />

adopté le 6 décembre 2002, institue le droit au<br />

regroupement familial et l’égalité de traitement<br />

115 OIM (2008).

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!