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ETAT DE LA MIGRATION DANS LE MONDE 2010 - IOM Publications

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<strong>ETAT</strong> <strong>DE</strong> <strong>LA</strong> <strong>MIGRATION</strong> <strong>DANS</strong> <strong>LE</strong> MON<strong>DE</strong> <strong>2010</strong> | MobilitE dE la Main-d’ŒuvrE<br />

12<br />

le monde, les pays de destination et les pays<br />

d’origine doivent être en mesure d’évaluer avec<br />

soin les besoins de travailleurs étrangers sans<br />

porter atteinte aux effectifs nationaux, de définir<br />

les règles d’admission et de garantir le respect des<br />

droits des migrants. Il faudra élargir la formation<br />

offerte aux migrants, étoffer et appliquer les<br />

accords bilatéraux et autres sur la mobilité<br />

de la main-d’œuvre et étendre les capacités<br />

en matière de retour et de réintégration. De<br />

surcroît, les régimes de libre circulation des<br />

travailleurs risquent de rendre plus difficile<br />

la gestion des mouvements par l’adoption de<br />

politiques migratoires. L’inadéquation de l’offre<br />

et de la demande pourrait amplifier la migration<br />

irrégulière, le trafic illicite de migrants, la traite<br />

des personnes et les flux composites. Les moyens<br />

nécessaires pour relever efficacement ces défis<br />

sont examinés dans la section 4.<br />

Bien que certaines capacités requises pour<br />

gérer ces changements ne relèvent pas à<br />

proprement parler de la formulation des<br />

politiques migratoires (passage de la scolarité au<br />

monde du travail, promotion de l’emploi parmi<br />

la main-d’œuvre nationale, etc.), elles auront<br />

cependant une incidence directe sur l’aptitude à<br />

gérer les migrations. Il pourrait être nécessaire<br />

de renforcer les capacités dans dix domaines<br />

essentiels :<br />

1. Définition des buts de la politique<br />

migratoire ;<br />

2. Evaluation du marché du travail sous l’angle<br />

de la migration ;<br />

3. Réglementation des admissions et<br />

sélection des travailleurs migrants ;<br />

4. Détermination des conditions attachées<br />

aux permis de travail ;<br />

5. Formation des migrants et services de<br />

placement ;<br />

6. Protection des droits des travailleurs<br />

migrants ;<br />

7. Réduction du coût de la migration des<br />

travailleurs ;<br />

8. Renforcement et mise en œuvre d’accords<br />

bilatéraux ou autres sur la mobilité de la<br />

main-d’œuvre ;<br />

9. Retour et réintégration des migrants ;<br />

10. Mise en œuvre.<br />

3.1 Définition des buts de la<br />

politique migratoire<br />

Lorsque la demande de main-d’œuvre étrangère<br />

évolue ou lorsqu’apparaît une demande<br />

nouvelle, les décideurs doivent commencer<br />

par déterminer quel est le but premier des<br />

programmes de migration, puisque cet élément<br />

dictera l’approche politique la plus adaptée et,<br />

par voie de conséquence, les capacités à détenir.<br />

Ce but est souvent l’allègement d’une pénurie de<br />

main-d’œuvre, mais d’autres objectifs peuvent<br />

s’y ajouter. Ainsi, la lutte contre la migration<br />

irrégulière fait partie des grands objectifs de<br />

nombreux accords bilatéraux de recrutement,<br />

tels ceux conclus entre l’Espagne et la Corée du<br />

Sud. Les programmes vacances-travail institués<br />

par l’Australie, l’Irlande, la Nouvelle-Zélande<br />

et le Royaume-Uni cherchent à promouvoir<br />

des rapports politiques ou post-coloniaux<br />

particuliers et à favoriser les liens et les échanges<br />

culturels. Un autre but peut être la protection<br />

des travailleurs nationaux, en restreignant la<br />

migration dans certains segments du marché du<br />

travail, comme le font les régimes de migration<br />

de main-d’œuvre peu qualifiée non agricole<br />

aux Etats-Unis d’Amérique. Pour leur part, les<br />

programmes de migration circulaire ont pour<br />

objectif annexe d’accélérer le développement<br />

dans les pays d’origine ; les Pays-Bas et d’autres<br />

membres de l’Union européenne (UE) sont en<br />

train d’expérimenter ce genre de régimes. Du<br />

point de vue des pays d’origine, le but peut être de<br />

protéger les droits des ressortissants à l’étranger<br />

ou d’accroître l’apport du processus migratoire au<br />

développement national (l’encadré 2 présente la<br />

politique nationale mise en place à Sri Lanka).<br />

Il convient également de décider assez tôt si<br />

l’on privilégiera la migration de main-d’œuvre<br />

temporaire ou les régimes qui confèrent le<br />

statut de résident ou autorisent une installation<br />

définitive. De manière très générale, les pays<br />

d’immigration classiques tels l’Australie, le<br />

Canada et les Etats-Unis d’Amérique estiment<br />

qu’un certain volume d’immigration permanente<br />

est nécessaire pour assurer l’essor économique<br />

et maintenir les prestations sociales de base.<br />

La plupart des pays européens, pour leur part,<br />

continuent à favoriser la migration temporaire,<br />

même si les Pays-Bas, le Royaume-Uni et plusieurs<br />

autres adoptent des politiques censées accorder<br />

plus facilement le statut de résident permanent<br />

aux travailleurs étrangers. Les effets de la crise<br />

démographique en Europe pourraient exiger<br />

un infléchissement en faveur de l’immigration<br />

permanente au cours des prochaines années.<br />

Les programmes de migration temporaire<br />

peuvent présenter des avantages considérables<br />

pour les pays de destination : compenser une<br />

croissance démographique faible ou négative et

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