ETAT DE LA MIGRATION DANS LE MONDE 2010 - IOM Publications
ETAT DE LA MIGRATION DANS LE MONDE 2010 - IOM Publications
ETAT DE LA MIGRATION DANS LE MONDE 2010 - IOM Publications
You also want an ePaper? Increase the reach of your titles
YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.
<strong>ETAT</strong> <strong>DE</strong> <strong>LA</strong> <strong>MIGRATION</strong> <strong>DANS</strong> <strong>LE</strong> MON<strong>DE</strong> <strong>2010</strong> | MobilitE dE la Main-d’ŒuvrE<br />
24<br />
pour envoyer des travailleurs à l’étranger à un<br />
moment où d’autres pays, à plus bas salaires,<br />
intensifient grandement leurs démarches. Par<br />
ailleurs, les sommes en jeu pourraient rendre<br />
difficile l’application d’un tel dispositif dans<br />
d’autres pays en développement.<br />
Une autre formule a été proposée par un grand<br />
pays d’origine, le Bangladesh, pour réduire le<br />
coût des emprunts contractés par les migrants<br />
avant le départ. Le Gouvernement a suggéré,<br />
lors du Forum mondial sur la migration et le<br />
développement tenu à Bruxelles en 2007, que<br />
les donateurs envisagent d’élargir l’accès des<br />
travailleurs qui partent à l’étranger au micro-crédit,<br />
un secteur dynamique dans le pays. Des prêts<br />
seraient consentis avant-tout aux migrants de<br />
sexe masculin avant qu’ils quittent leur village ; les<br />
rapatriements de fonds et le retour de travailleurs<br />
ayant acquis une expérience à l’étranger seraient<br />
les grands avantages d’un tel système. Selon l’une<br />
des propositions, un partenariat regroupant des<br />
banques désireuses d’élargir leur clientèle et<br />
des ONG présentes dans les villages d’origine<br />
des migrants pourrait évaluer les risques,<br />
consentir les prêts à faible coût et garantir le<br />
remboursement 44 .<br />
3.8 Renforcement et mise en œuvre<br />
d’accords bilatéraux sur la<br />
mobilité de la main-d’œuvre<br />
Les accords bilatéraux sur la mobilité de la<br />
main-d’œuvre pourraient être un moyen<br />
intéressant de garantir que les bienfaits de<br />
la migration iront aux pays d’origine et de<br />
destination, ainsi qu’aux migrants eux-mêmes 45 .<br />
Certains Etats procèdent au recrutement<br />
sur la base de mémorandums d’accord – tels<br />
que les programmes établis entre l’Espagne et<br />
les principaux pays d’origine des migrants qui<br />
séjournent sur le territoire (Colombie, Equateur,<br />
République dominicaine, etc.) ou l’accord<br />
germano-polonais qui instaure un régime<br />
particulier pour les travailleurs sous contrat 46 . La<br />
plupart des pays s’appuient aujourd’hui sur des<br />
accords bilatéraux plus officiels, juridiquement<br />
contraignants.<br />
Le nombre d’accords a augmenté de manière<br />
sensible ces dernières années : en 2004, les pays<br />
de l’OC<strong>DE</strong> avaient signé 176 accords bilatéraux<br />
44 Martin, P. (<strong>2010</strong>).<br />
45 World Economic Forum (<strong>2010</strong>).<br />
46 OECD (2004).<br />
sur la main-d’œuvre. Si ces instruments se<br />
multiplient, c’est parce qu’ils constituent un<br />
moyen efficace de régir le recrutement et<br />
l’embauche de travailleurs étrangers, permettent<br />
aux Etats d’intervenir davantage dans le<br />
processus migratoire, peuvent être adaptés aux<br />
paramètres de l’offre et de la demande dans<br />
les pays d’origine et de destination, et peuvent<br />
comporter des mécanismes de protection des<br />
migrants.<br />
Les pays d’accueil décident de conclure des<br />
accords avec les pays de départ pour différentes<br />
raisons 47 . Certains veulent améliorer la gestion<br />
des flux migratoires en demandant aux pays<br />
d’origine de signer, en contrepartie, des accords<br />
de réadmission des migrants en situation<br />
irrégulière ; des accords de ce genre existent<br />
entre l’Italie et la Roumanie, entre l’Espagne<br />
et le Maroc. D’autres cherchent à favoriser la<br />
création de liens économiques particuliers ou à<br />
étendre l’intégration économique dans la région,<br />
comme l’a fait l’Allemagne avec plusieurs Etats<br />
d’Europe centrale et orientale. Un autre objectif<br />
peut être de resserrer les liens culturels avec les<br />
pays partenaires, ce qui est le cas du programme<br />
vacances-travail australien. Enfin, quelques pays<br />
tentent ainsi de prévenir un recrutement non<br />
sélectif dans certains secteurs, notamment celui<br />
de la santé ; c’est l’objet des accords signés entre<br />
le Royaume-Uni et diverses nations de l’Afrique<br />
subsaharienne. L’efficacité des accords bilatéraux<br />
est difficile à mesurer étant donné la variété des<br />
buts poursuivis, qui sont parfois inconciliables ;<br />
elle dépend alors du poids affecté à chacun des<br />
objectifs 48 .<br />
L’OIT a dressé la liste de 24 éléments qui<br />
doivent impérativement faire partie des accords<br />
bilatéraux sur la main-d’œuvre, tandis que l’OIM,<br />
l’Organisation pour la sécurité et la coopération<br />
en Europe (OSCE) et l’OIT ont établi un recueil de<br />
bonnes pratiques en la matière 49 .<br />
Il arrive que des mémorandums d’accord ou<br />
des accords bilatéraux soient signés entre<br />
le gouvernement d’un pays d’origine et les<br />
représentants d’un secteur précis d’emploi dans<br />
un pays de destination. Certains énoncent les<br />
mesures que devront prendre à plus long terme<br />
les employeurs du secteur visé pour combler<br />
les pénuries de main-d’œuvre sans s’adresser<br />
à l’extérieur. Ils autorisent donc l’entrée de<br />
migrants temporaires pendant une courte<br />
47 Ibid.<br />
48 Ibid.<br />
49 http://www.iom.int/jahia/Jahia/pid/2056