Patrimoni de marjades a la mediterrània occidental: una proposta ...

lieres» dont I'usage etait lie au paiement d'une taxe qui fut
source de contestation entre Ie seigneur et la communaute.
Une solution fut trouvee a la fin du xveme siecle (Transaction
des terres gastes, 1474), periode propice aux
repeuplements et aux concessions.
('est du XVleme siecle (1583) que date I'autorisation et
meme I'incitation a y planter des vignes (1588, exemption
du droit de tasque). II n'est question a cette epoque ni
d'oliviers ni de moulins a huile. II est tentant de penser que
beaucoup d'amenagements realises pour la plantation
d'oliviers datent de la periode ulterieure, c'est-a-dire les
Temps Modernes. ('est d'ailleurs pendant la Revolution
Fran~aise que Ie nombre de parcelles s'accrolt surtout et,
parallelement, avec la culture des oliviers, comme I'attestera
plus loin la comparaison de matrices cadastrales de
1680, 1734, 1820 a Sargier et Camp SoubeYrou.
Au dela, sur les hauteurs, s'etendait Ie Devens ou Deffends
(agrandi en 1559) ou des cultures furent faites a titre
precaire, ce qui pourrait expliquer I'amenagement sommaire
en epierrements alignes ou eparpilles.
Au cours du XIXeme siecle, les «terres gastes» furent
encore cultivees (ble, orge, legumineuses) et les bois difficilement
defendus. Les oliviers remplacerent de plus en plus
la vigne. L'ager continua d'etre laboure puis, les consequences
humaines des deux guerres mondiales fossiliserent
Ie systeme.
Ainsi certains des secteurs Ie plus intensement amenages
et Ie plus tardivement complantes en oliviers, reussissent
a conserver leur vocation agricole. Les raisons en sont
simples: qualite des amenagements et de I'exposition, de
la permanence de I'occupation et de la mise en culture par
les descendants de generations d'agriculteurs, mais aussi
de la viabilite des acces dont ne dispose pas I'adret des
gorges (voir ci-dessous).
La figure 305 montre que I'espace amenage en terrasses
couvre 62,5% de I'aire A. Ce taux important est lie avant
tout aux pentes douces bien exposees, comprises dans
I'etage mediterraneen. Elles permettaient des cultures de
valeur telles que la vigne et I'olivier a proximite du marche
de Grasse, ville occupant elle meme une situation de carrefour
et de contact entre littoral et montagne.
Aire d'etude
Aire amenagee en terrasses
Superficie (Km 2 )
5,848
3,650
L'etat de conservation se calque lui aussi sur Ie dispositif
d'ensemble de I'aire (fig. 305)
La quasi-majorite des terrasses en bon etat (45,6%) ne
s'explique pas seulement par la faiblesse des pentes (6 a
10%) de I'oliveraie productive. L'abondance de debris cal-
caires a perm is de construire d'epais et solides murs-clapiers.
Le caractere karstique du relief a favorise I'infiltration des
pluies qui tom bent pourtant parfois en averses violentes.
Superficie (Km 2 ) %
Bon etat 1,729 47,36
Mauvais etat 1,334 36,54
Detruites 0,587 16,08
Total 3,650 99,99
258. Saint-Cezaire-sur-Siagne. L'Adret (A). Etat de conservation
des terrasses.
259. Saint-Cezaire-sur-Siagne. L'Adret (A). Etat de conservation
des terrasses.
Par contre 37,7% des terrasses sont en mauvais etat,
aussi bien en raison du raidissement de la pente que du
caractere moins intensif de I'amenagement, a la peripherie
du terroir central, dans une zone de front de mise en
culture au depens d'espaces traditionnellement patures.
L'abandon a ete plus precoce, en raison de la faible profondeur
des sols et donc du deficit de la reserve d'eau.
L'expert du cadastre de 1820 decrivait cette situation. On
lui doit un expose prophetique de I'exode rural massif qui
allait se realiser apres 1850 : « .. Ie bled et Ie vin ne suffisent
pas au besoin de I'habitation pour trois mois de
I'annee ». Le handicap du caractere rocheux etait quantifie
: « La troisieme c1asse(de terres labourables) est de
mauvaise qualite, couverte de pierres et eloignee de I'habitation.
Des tetes de rochers se montrent de distance en
distance au dessus du sol. La quatrieme classe se trouve
sur les collines. Des rochers occupent la moitie de la surface
et I'on trouve a peine quelques pouces de terre dans
la partie cultivee».
Non
reconnaissables
64%
Cultures
Jardins maraicheres
1% 1%