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CROUP. 231
un vomitif sans cesser les fomentations froides; il sera répété
toutes les fois qu'une membrane couenneuse nouvelle viendra
gêner la respiration sans que la toux soit assez puissante pour
la rejeter.
Friedrich. — Le tartre stibié joue incontestablement le principal
rôle dans le croup. Outre sa vertu antiphlogistique et
altérante, il a encore celle d'un expectorant et satisfait de
cette manière à plusieurs indications.
Trousseau. — Dans le croup il ne faut pas compter sur
l'action contre-stimulante de la médication vomitive, mais
seulement sur l'action mécanique du médicament. C'est en
débarrassant les voies aérifères des concrétions couenneuses
qui les obstruent qu'ils rendent quelques services; mais
prenez garde qu'en sollicitant trop souvent la nausée, vous ne
jetiez le malade dans un état de débijité telle, qu'il n'ait plus
assez de force pour lutter contre la maladie. Je puis certifier
que les insuccès des vomitifs l'emportent de beaucoup sur les
quelques succès dont j'ai été témoin.
Hufeland avait la plus grande confiance dans les vomitifs.
Sa formule était : Vf tartre stibié 5 centigr., poudre d'ipécacuanha
4.00, sirop de framboises, oxymel scillitique âa 15.00.
M. S. Chaque quart d'heure une cuillerée à café.
Valleix. — Dans 53 cas de croup on a employé 31 fois,
comme médication principale, l'émétique et l'ipécacuanha, et
il y a eu 15 guérisons, c.-à-d. près de la moitié, tandis que
dans les 22 autres, où les vomitifs n'ont été donnés qu'avec
parcimonie, il n'y a eu qu'une seule guérison avec rejet de
fausses membranes. Parmi les 31 sujets qui ont été traités par
les vomitifs énergiques, 26 ont rendu de fausses membranes
dans les efforts de vomissement, et de ce nombre 15 ou près
des trois cinquièmes ont guéri. Les 5 autres, au contraire,
n'ont pas rendu un seul fragment de fausse membrane, et ils
sont tous morts.
Grisolle. — En résumé, la médication vomitive est efficace,
mais il ne faut pas l'appliquer trop tard, car il arrive un
moment où l'organisme affaibli est incapable de toute réaction;
les médicaments ingérés restent alors sans effet. Il ne
faut pas craindre d'en répéter l'emploi plusieurs jours de
suite et même plusieurs fois par jour, vomitifs coup sur coup.
Cette pratique est excellente et elle m'a réussi.
Romberg. — Le traitement usuel du croup dans notre Polyclinique
consistait en émissions sanguines locales répétées et
dans l'usage intérieur de fortes doses de tartre stibié. Le