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ALIÉNATION MENTALE AlGUE.
l'opium, et j'ai même remarqué que le poids du corps a augmenté
de 15-20 livres.
L'effet sédatif de cet agent sur le système nerveux n'est pas
à méconnaître. Les idées tristes, les angoisses diminuent, le malade
devient plus tranquille et un sommeil réparateur, qui a fait
défaut depuis si longtemps, survient, ne durât-il au commencement
que quelques heures. La crainte d'une congestion cérébrale
provoquée par l'opium est toute chimérique ; car je
l'ai maintes fois employé dans des cas de congestion cérébrale,
et ce avec plein succès, alors que tout l'appareil antiphlogistique
m'avait abandonné.
L'action de l'opium n'est jamais plus éclatante que dans la
mélancolie dite active. Le malade est abattu et se sent malheureux,
il se croit le sujet le plus abject, il s'accuse. Ses pensées,
il les flétrit ; ses actions, il les condamne. Le moindre
trait de sa vie est sujet à reproche. A cela se joint l'anxiété
précordiale.
Il n'y a nul doute que si des cas de l'espèce sont soumis à
temps au traitement par l'opium, plus vite et plus facilement ils
guérissent. Il est à remarquer que les effets de l'opium sont
plus sensibles et plus prompts chez les femmes que chez les
hommes, elles le supportent en général mieux.
L'opium a été sans effet,
1) Dans la mélancolie passive ou sans excitation. Le malade
est morne, insensible au monde extérieur: il y a relâchement
de la fibre musculaire : il faut un moyen un peu plus
violent pour pousser à une action, à un mouvement, à la parole;
2) Dans les hallucinations ;
3) Dans la folie gaie, dans celle où les idées de grandeur
jouent le principal rôle.
Brosius. — Quelques praticiens considèrent l'opium comme
un spécifique dans la folie en général, et notamment dans la
mélancolie. Dans ces dernières années il n'est pas entré d'aliéné
dans mon établissement, qui n'ait d'abord été traité soit
par l'opium, soit par la morphine.
Nous ne savons pas de quelle manière il agit, quels changements
il provoque dans l'organisme, et en particulier dans le
cerveau et dans le système nerveux. Je ne saurais dire si dans
l'aliénation mentale en général l'opium est en état d'améliorer
et de diminuer le parcours, la durée ordinaire de la maladie
; du moins mon expérience est stérile sur ce point. Je
ne l'ai remarqué ni dans mon asile, ni dans celui des autres,
où je l'ai vu employer.