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ALIÉNATION MENTALE AlGUii.
tions du tube intestinal n'en seront que plus régulières dans
la suite. En un mot l'opium agit dans les maladies mentales
à l'instar de la quinine dans les maladies intermittentes.
Albers, professeur à Bonn. — Dans les temps les plus anciens,
on n'ignorait pas l'influence qu'exerce l'opium sur les maladies
mentales, sans qu'on ait pu déterminer au juste, même dans
les temps les plus récents, l'époque et le mode de son application.
Quant à moi, je crois que l'époque actuelle, qui porte
éminemment le caractère nerveux, est très-favorable à son
emploi ; de même les causes endémiques qui produisent le
typhus et la fièvre intermittente. On pourrait dire en général
que l'opium est indiqué dans l'état de fatigue accompagné
d'irritation par suite de travaux corporels trop prolongés et
trop durs, ou par des éludes trop assidues. Cet état d'irritation
peut se trouver aussi bien dans la manie avec exaltation que
dans celle avec dépression; dans les deux cas l'opium est le
vrai remède., de même au début de la souffrance psychique.
Pour qu'il soit efficace, il faut que l'état du malade soit débarrassé
de toute complication, qu'il soit en un mot réduit à
son état de simplicité, dont voici les caractères : insomnie ou
sommeil souvent interrompu par des rêves violents; l'aberration
n'est pas encore continue, les idées du malade vont jusqu'à
l'extrême, mais ne tiennent pas, leur cours est rapide et
Ja connexion entre elles quelquefois géniale, mais non continue,
sans action vers le dehors. Les sensations venant de
l'extérieur suscitent l'imagination avec une volubilité extrême,
et de là aux hallucinations il n'y a qu'un pas ; on remarque
de même un état de spasme des muscles de la face. Les battements
du cœur sont fréquents et accélérés; il en est de
même du pouls. La digestion, les évacuations alvines deviennent
irrégulières, l'urine et les autres excrétions changent
souvent de qualité et de quantité, la chaleur animale est variable.
Ces symptômes cèdent déjà en 2-3 jours sous l'emploi
de l'opium, quelquefois plus tard; mais il n'y a pas encore de
stabilité, il y a tantôt augmentation, tantôt diminution de
l'affection morbide. Ce n'est qu'après quelques semaines que
l'on peut espérer une guérison définitive. A cet effet on
donne l'opium à 2 1/2 centigr. par jour, mais le plus souvent
il faut une dose de 5-10 centigr. 2 fois par jour, et ce pendant
quelques semaines.
L'opium en substance est préférable à la morphine, parce
que celle-ci provoque plus facilement le vomissement et des