S-380565_COMPLETO.pdf

ÉRYSIPÈLE. 328
ployer les émissions sanguines générales, les saignées locales
sont mauvaises. L'indication de ces émissions générales est
assez rare.
Rien n'est plus dangereux que les émissions sanguines dans
le délire nerveux de la brûlure; il en est de même dans l'érysipèle
compliqué de délire.
Les saignées locales à l'aide de sangsues (Lawrence, Lisfranc),
les scarifications (Stoll, Freind, Hutchinson), ne seront
employées que pour remédier à la suppression d'une hémorrhagie
habituelle qui aurait été suivie d'une affection érysipélateuse.
Gintrac. — Dans les cas moins graves, j'ai recours très-souvent
à l'application de sangsues à l'anus.
Froid. — Niemeyer. — Un des moyens antiphlogistiques les
plus puissants contre l'érysipèle consiste dans l'application
sur la partie affectée du froid sous forme de compresses trempées
dans de l'eau froide et recouvertes ensuite d'une vessie
remplie à moitié de glace. On continue de cette façon jour et
nuit, jusqu'à ce que la tension, la rougeur, la chaleur cessent,
ce qui a lieu ordinairement endéans 48-96 heures. Il n'y a pas
lieu de craindre une métastase.
Oppolzer. — Le moyen symptomatique le plus puissant à
opposer à l'érysipèle, restera toujours le froid.
Hebra. — Nous ordonnons l'application de compresses froides
à la glace sur l'érysipèle, et jamais nous n'avons vu celui-ci
disparaître promptement ou se porter sur un autre organe
par voie métastatique. Toujours nous avons appris par les
malades eux-mêmes le sentiment de bien-être que leur causaient
ces compresses, la cessation de la tension douloureuse
de la peau et de la chaleur.
Souvent nous avons employé avec succès, conjointement
avec l'eauf froide, les frictions mercurielles, surtout dans l'érysipèle
dit erratique (ou migrans des Latins). Nous pouvons
donc, continue Hebra, recommander cette méthode en toute
conscience. Jamais elle n'a été nuisible, mais toujours bienfaisante.
Évacuants. — Gintrac. — On ne doit purger que sur des
indications précises, et non par une sorte de routine. C'est
surtout lorsque la langue est couverte d'un enduit blanchâtre
épais, la bouche pâteuse ou amère et lorsque l'épigastre
n'est pas sensible à la pression, que les évacuants
sont indiqués. Un assez grand nombre de malades ont usé du
tarlre stibié à la dose de 15 centigr., étendu dans 3-4 verres