S-380565_COMPLETO.pdf

418
GANGRÈNE NOSOCOMIALE.
cère était torpide, fongueux, nous préférions une légère couche
de pierre en poudre. Si néanmoins le mal progressait, ou
si la forme pulpeuse se déclarait, la couche de poudre de
Hesselbach devait être faite plus épaisse.
Si nous avions affaire à des ulcères caverneux, profonds,
sinueux, avec sécrétion abondante, il a fallu les bourrer de
charpie enduite de poudre de Hesselbach, ou d'une solution
concentrée de ce sel et les couvrir d'une couche épaisse de^
charbon. Après 6,* 4, 2 heures le pansement fut renouvelé. Cependant
la poudre de Hesselbach causait aux malades des douleurs
atroces durant 1/2, 1,2 heures. On frémissait à la vue
de la poudre jaune, et cela nous a engagé à faire le premier
pansement avec poudre d'opium, 2, 4, 8 grammes et égale
quantité de poudre de charbon. Ce n'est qu'au deuxième pansement,
et s'il n'y avait pas d'amélioration, que j'ai eu recours
à la poudre de Hesselbach suivie de celle de charbon.
Il faut remarquer que cette énorme dose d'opium appliquée
localement n'a jamais produit d'intoxication.
Delpech est du même avis que moi, qu'il faut absolument et
à chaque pansement enlever de force la matière pulpeuse,
gangreneuse, quelque cruelle que soit cette opération.
Dans la forme ulcéreuse des fomentations avec sublimé corrosif
5 centigr., eau distillée 150-180.00, alcool rectifié 30-
60.00, m'ont très-bien réussi. Parfois cette solution était encore
trop irritante et il fallait ajouter de l'eau. L'usage interne
de cette solution, à une cuillerée matin et soir, était réservé
pour des cas plus tenaces.
La diarrhée fut combattue par une mixture gommeuse
120.00, tannin 15-30 centigr. et des lavements d'une décoction
d'écorce de chêne, de racine de tormentille. Ces moyens devaient
être continués des semaines entières.
Vidal. — Les tampons de charpie imbibée d'acide nitrique
concentré, sont bourrés dans la partie gangrenée.
Velpeau. — Saupoudrer la surface avec de l'alun en poudre.
Panser deux fois par jour avec de la charpie imbibée de :
Vf acide nitrique 10.00, eau 20.00. M. nitrate acide de mercure,
le fer rougi à blanc, si les premiers agents ne suffisent
pas. Les acides végétaux paraissent supérieurs aux acides
minéraux, au quinquina et au charbon.
Demarquay. — Glycérine.
Payan d'Aix. — Cataplasmes vineux. Du pain commun est
dépecé dans un poêlon, et par-dessus on verse du vin ordinaire.
Quand le pain est bien imbibé de ce liquide, on expose