Actes de la Conférence des Nations Unies sur le commerce ... - unctad

Annexe III
ALLOCUTIONS PRONONCÉES À LA CÉRÉMONIE INAUGURALE, LE 7 MAI 1979
A. — Allocution de bienvenue de S. E. Mme Imelda Romualdez Marcos,
première dame et ministre des établissements humains de la République des Philippines,
gouverneur du Grand Manille
C'est pour moi un honneur et un plaisir de vous
souhaiter la bienvenue dans notre ville.
Manille est une ville ancienne, plusieurs fois centenaire,
sur laquelle quatre drapeaux souverains ont flotté en quatre
siècles, et qui a accueilli des voyageurs et des commerçants
du monde entier.
Aujourd'hui, elle vous accueille, vous, représentants de
toutes les nations. Mais Manille est aussi une ville jeune, une
ville qui grandit, comme il convient à la capitale d'un jeune
pays en développement. C'est une ville riche et une ville
pauvre.
Elle est pauvre tant elle compte de logements misérables.
Mais, dans les limites de nos ressources, c'est avec satisfaction
que nous les éliminons à jamais, dans un grand
effort commun pour donner à nos pauvres des moyens
d'existence et pour donner aux nécessiteux, aux mal logés,
des habitations dignes de leur qualité d'êtres humains.
Nous avons le désir de reconstruire notre ville pour en
faire la Ville de l'Homme. En effet, Manille est aussi une
ville riche, riche par ses habitants. Car Manille est avant tout
la ville du peuple.
Lorsque vos lourdes tâches vous laisseront quelque loisir,
oubliez les soucis de votre conférence et allez à la rencontre
du peuple de Manille, dans la rue, les échoppes, les écoles et
les églises, les bureaux et les terrains de jeu. Nous ne
pouvons pas nous glorifier d'avoir beaucoup de gratte-ciel,
de palais et de supermarchés, certes, mais nous sommes fiers
de notre peuple. C'est un peuple qui, dans la lutte
commune pour la survie et le progrès, n'a pas perdu la
faculté de sourire et de plaire.
Tel est d'ailleurs l'esprit qui caractérise les relations
sociales aux Philippines; quelles que soient nos différences,
et, parfois, elles sont nombreuses, notre sourire donne le
sentiment que rien n'est insurmontable quand le bien
commun est en jeu. C'est le sentiment qui anime chaque
Philippin tout au long de son existence.
Je souhaite vivement que cet esprit se retrouve dans
votre conférence, que les représentants à la cinquième
session de la Conférence des Nations Unies sur le commerce
et le développement y trouvent une atmosphère propice à la
créativité et à des échanges fructueux, où l'on perçoive chez
son prochain la sincérité, la justice et la fraternité, et où
notre humanisme puisse l'emporter pour que l'humanité
survive.
LA SURVIE DE L'HOMME, NOTRE CAUSE COMMUNE
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En effet, je suis convaincue que cette conférence
concerne par-dessus tout les gens, plus encore que les
produits de base, les accords, les préférences tarifaires, les
fluctuations de taux de change et d'autres questions
d'importance. La CNUCED est pour le peuple, pour les
êtres humains.
Elle est pour le peuple de tous nos pays, mais plus
immédiatement pour les défavorisés, pour les pays en
développement. Elle est pour le paysan qui peine sous le
soleil et qui doit recevoir en échange de son labeur une
rémunération juste et équitable.
Elle est pour les femmes des usines et des ateliers, dont
les produits ne doivent pas être évincés du marché; et,
par-dessus tout, elle est pour les enfants, qui sont notre
avenir.
Cette année a été proclamée Année internationale de
l'enfant. La CNUCED doit faire en sorte que les enfants du
monde aient un avenir meilleur, une culture où ils puissent
grandir, travailler, vivre dans la dignité et l'épanouissement.
Notre réunion revêt donc un caractère particulièrement
urgent, qui demande une action éclairée de la part de ceux
qui ont beaucoup et du courage de la part de ceux qui n'ont
pas assez.
Le courage et l'esprit de solidarité peuvent nous aider
grandement à surmonter les problèmes que l'humanité doit
affronter. Car ce sont eux qu'il nous faut affronter, au lieu
de nous affronter les uns les autres.
Nous, les nations pauvres, avons besoin de temps et de
conditions favorables; beaucoup de nos problèmes remontent
loin dans l'histoire et demandent de la compréhension
chez les riches. Mais nous ne sommes pas pour autant
inconscients des difficultés des nations riches.
Il ne serait pas raisonnable de dire que les problèmes qui
découlent de ces difficultés peuvent être résolus sans
quelques sacrifices. Mais si nous appartenons tous à l'espèce
humaine, nous devons tous faire des sacrifices pour le bien
commun.
La capacité de voir loin chez les uns et une volonté plus
résolue chez les autres peuvent faire avancer le dialogue
entre les riches et les pauvres car, quels que soient nos
différends, nous avons tous en vue le même but : la survie
de l'homme.