Actes de la Conférence des Nations Unies sur le commerce ... - unctad

132 Annexes
leur indépendance économique et politique et l'élévation du
niveau de vie des masses. L'édification du nouvel ordre
économique international, qui doit mener à des relations
d'égalité et d'équité, au respect du droit de chaque nation
de disposer entièrement de ses richesses nationales et de les
valoriser en parfaite concordance avec ses intérêts, à la
liquidation résolue de la politique impérialiste et colonialiste,
ainsi qu'au renforcement de l'appui accordé par les
Etats développés sur le plan économique aux peuples en
développement, revêt par ailleurs une importance de premier
ordre.
Partant de ces considérants, la Roumanie a toujours agi
pour la mise en oeuvre des programmes établis aux réunions
internationales des dernières années du Groupe des
Soixante-Dix-Sept, ainsi qu'aux précédentes sessions de la
Conférence qui envisageaient des mesures mettant les
relations économiques internationales sur des bases plus
équitables et contribuant à la liquidation du sousdéveloppement
et à l'accélération du progrès socioéconomique
des pays en développement. Nous estimons
que l'ordre du jour de l'actuelle session de la Conférence est
particulièrement important, permettant la discussion des
problèmes fondamentaux du nouvel ordre économique
international et l'adoption de mesures pour la liquidation
plus rapide des décalages entre les pays développés et les
pays en développement.
J'estime qu'il est de la plus grande importance que la
Conférence, à la session en cours, élabore un ensemble de
mesures concrètes et pratiques en vue de résoudre certains
problèmes aigus de la vie économique internationale et
d'accélérer le développement socio-économique des pays en
développement en mettant un accent tout particulier sur les
mesures suivantes :
1. L'élaboration d'un programme de longue durée —
jusqu'en l'an 2000, avec une première étape jusqu'en 1990
— contenant des mesures pour un développement plus
intense de l'économie des Etats en développement.
Dans ce cadre, il importe d'élaborer un programme
spécial pour le développement de l'agriculture, sur la base
de l'extension des systèmes d'irrigation, de l'amélioration
des sols et de la mécanisation des travaux, à même d'assurer
la satisfaction des besoins de consommation des masses,
l'approvisionnement approprié de ces peuples. De même,
j'envisage l'élaboration d'un programme pour le développement
de l'industrie, tout particulièrement de l'industrie
alimentaire et de l'industrie textile, ainsi que d'autres
branches pour lesquelles les pays respectifs disposent des
matières premières nécessaires. L'élaboration et l'application
d'un programme de développement des voies de
communication, spécialement des voies ferrées et des
transports sur les voies fluviales intérieures, auraient une
très grande importance pour le progrès économique des
pays en développement.
2. La Roumanie propose également l'adoption d'un
programme pour le développement de l'enseignement, la
formation de cadres nationaux dans tous les domaines
d'activité, conformément aux exigences du progrès multilatéral
de ces pays.
3. Vu la grande diversité des problèmes nouveaux auxquels
les pays en développement sont confrontés, la
Roumanie estime nécessaire qu'on crée des organismes
d'études et de recherche, par régions géographiques, afin
d'analyser les tâches et les objectifs économiques et sociaux
spécifiques de ces pays et de présenter des solutions
concrètes à ces problèmes.
4. Etant donné la nécessité que les pays en développement
reçoivent un appui matériel plus substantiel et concret
dans leurs efforts pour réduire les décalages socioéconomiques,
nous proposons la constitution urgente d'un
fonds international de développement, qui devrait être
formé par la participation des pays industrialisés au moyen
de la réduction des dépenses militaires.
La Roumanie propose la réduction de ces dépenses, par
tous les Etats, de 10 à 15 p. 100, dont la moitié serait mise
à la disposition des pays moins développés. Ce fonds devrait
être mis à la disposition des pays en développement ayant
un revenu national annuel allant jusqu'à 500 ou 600 dollars
par habitant et il devrait être utilisé effectivement pour la
réalisation des programmes de développement de l'industrie,
de l'agriculture, des voies de communication et des
autres branches de l'économie nationale.
De même, l'appui doit être accordé tout premièrement
aux pays qui allouent eux-mêmes une grande partie du
revenu national, au moins 20 p. 100, à leur propre
développement et qui ne dépensent pas en armements plus
de 4 ou 5 p. 100 du revenu national. Cela exige sans doute
la renonciation à toute forme de recours ou menace de
recours à la force dans la vie internationale et l'octroi de
garanties fermes, y compris dans l'Organisation des Nations
Unies, pour que les pays qui, se consacrant à leur propre
progrès socio-économique et n'augmentant pas leurs dépenses
militaires, ne soient les victimes d'aucune agression,
d'aucune ingérence extérieure, que leur souveraineté et leur
indépendance nationale soient rigoureusement respectées. Il
importe également qu'on définisse et qu'on mette en œuvre
le plus tôt possible le programme intégré pour les produits
de base et qu'on accélère la constitution du fonds commun
de financement de ce programme.
5. La liquidation du sous-développement réclame l'établissement
ferme et urgent de rapports justes entre les prix
des matières premières et ceux des produits industrialisés,
entre les coûts des combustibles et de l'énergie et ceux des
autres produits, pour éviter tout arbitraire dans ce domaine
et l'apparition de difficultés économiques qui éprouvent
finalement les pays en développement.
De même, il faut convenir de mesures permettant le
développement sans entrave des exportations de produits
industrialisés et d'autres produits des pays en développement
sur le marché mondial à des prix avantageux.
6. Le déroulement vertigineux de la révolution technicoscientifique
mondiale impose comme exigence fondamentale
pour la liquidation des grands décalages économiques
par les pays en développement qu'on leur ouvre un large
accès aux technologies modernes. Il faut adopter à cet égard
des mesures visant à l'intensification de l'assistance technique
prêtée par les pays développés, l'accès aux nouvelles
découvertes scientifiques et techniques dans des conditions
avantageuses, qui permettent aux nations en développement
d'avancer plus rapidement sur la voie de leur progrès
économique et social.
7. La Roumanie estime qu'une juste réglementation des
conditions dans lesquelles les compagnies étrangères