Les défis de l'agriculture mondiale - Vintage
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Biotechnologies, progrès<br />
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faire. On prend une plante, on la cultive, on choisit les meilleurs <strong>de</strong>scendants, et<br />
ainsi <strong>de</strong> suite. Sans connaître la génétique, on sait <strong>de</strong>puis longtemps que lorsque<br />
l’on part <strong>de</strong>s espèces parentales mâles et femelles, chez les végétaux comme<br />
chez les animaux, on obtient par croisement une diversité <strong>de</strong> produits possibles.<br />
Parmi ceux-ci, on choisit les meilleurs spécimens, en fonction <strong>de</strong> ce que l’on<br />
veut en faire, bien sûr. On s’en sert comme parents <strong>de</strong> la génération ultérieure<br />
et, <strong>de</strong> fil en aiguille, <strong>de</strong> générations en générations, on assure une amélioration<br />
progressive <strong>de</strong>s races animales et <strong>de</strong>s espèces végétales. Le bon sens populaire se<br />
limite à l’observation évi<strong>de</strong>nte que bon sang ne saurait mentir et que <strong>de</strong>s chiens<br />
ne donnent pas <strong>de</strong>s chats, ce qui n’empêche pas les agriculteurs et les éleveurs<br />
d’accroître peu à peu la qualité et la quantité <strong>de</strong> leur production.<br />
Le Darwinisme, une clé <strong>de</strong> voûte du développement<br />
<strong>de</strong>s recherches du 19 e siècle<br />
Au 19 ème siècle, tout commence à se transformer en profon<strong>de</strong>ur. En 1800, le<br />
grand naturaliste Jean-Baptiste Lamarck invente l’idée <strong>de</strong> la transformation. Un<br />
principe « transformiste » selon lequel toutes les espèces végétales et animales ne<br />
sont pas telles que Dieu les a créées, mâle ou femelle, mais semblent dériver les<br />
unes <strong>de</strong>s autres par un processus <strong>de</strong> transformation. Quelque 37 ans plus tard,<br />
Charles Darwin, qui revient d’un long voyage autour du mon<strong>de</strong> sur un navire<br />
du roi d’Angleterre, The Beagle, rapporte <strong>de</strong>s séries d’observations d’une diversité<br />
et d’un intérêt considérables. Il s’essaie à une théorie expliquant le mécanisme<br />
engendrant les diversités <strong>de</strong>s formes <strong>de</strong> vie. Ce qu’il a observé, c’est que lorsque<br />
l’on s’intéresse à une famille <strong>de</strong> végétaux ou d’animaux, si l’on prend en compte<br />
aussi bien les espèces vivantes que les espèces mortes, on a l’impression d’un<br />
buissonnement, d’une efflorescence d’espèces. Et puis tout se passe comme si,<br />
dans cette efflorescence, certains rameaux, certains bourgeons étaient à l’origine<br />
<strong>de</strong> lignages qui avaient remporté la victoire dans la lutte pour la vie. Darwin ne<br />
comprend pas bien ce mécanisme et se <strong>de</strong>man<strong>de</strong> ce qu’il peut être. Il puisera<br />
son inspiration à trois sources qui joueront un grand rôle dans l’élaboration <strong>de</strong><br />
l’hypothèse <strong>de</strong> la sélection naturelle, base du Darwinisme.<br />
La première d’entre elles, sans doute la plus importante, est la pratique<br />
multimillénaire d’amélioration <strong>de</strong>s espèces végétales et <strong>de</strong>s races animales par<br />
les agriculteurs. Comment fonctionne ce processus ? Selon sa volonté et ses<br />
buts, l’agriculteur exerce une pression <strong>de</strong> sélection qui revient à ne reproduire<br />
que les individus les plus aptes à donner les <strong>de</strong>scendants dotés <strong>de</strong>s qualités<br />
agronomiques désirées. Après être passé par une pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> découragement car<br />
il craignait <strong>de</strong> retomber sur les hypothèses <strong>de</strong> Lamarck, Darwin se <strong>de</strong>man<strong>de</strong> si la<br />
Nature n’agirait pas <strong>de</strong> la même manière que le sélectionneur, faisant peser elle<br />
aussi une pression <strong>de</strong> sélection sur les êtres, mais <strong>de</strong> nature différente <strong>de</strong> celle<br />
<strong>Les</strong> <strong>défis</strong> <strong>de</strong> l’agriculture au XXI e siècle - Leçons inaugurales du Groupe ESA