Les défis de l'agriculture mondiale - Vintage

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Les défis de l’agriculture mondiale
Les modifications qui ont intéressé les biotechniciens sont de plusieurs types :
• Les agrochimistes ont cherché à vendre des « packages » d’un herbicide
avec la plante résistante à cet herbicide. L’idée est de désherber des champs
de plantes transgéniques avec le produit auquel elles sont génétiquement
résistantes. Une autre application est le semis sans labour. Un champ
récemment récolté est désherbé avec un herbicide total, hersé, puis ressemé
avec des graines résistantes. Ces stratégies sont en particulier mises en avant
pour les plantes résistantes au Round up ou glyphosate, l’un des herbicides
les plus utilisés dans le monde. Aujourd’hui, plus de 50 % du soja cultivé
dans le monde est du soja transgénique résistant au glyphosate.
• Un autre type de plantes transgéniques sont celles résistantes à des pestes.
L’exemple le mieux connu en est la résistance à la pyrale et à d’autres insectes,
conférée par un transgène codant la toxine de la bactérie tellurique (Bacillus
thuringiensis). Cela fait très longtemps que l’on mène une lutte biologique
contre certaines maladies des plantes de grandes cultures comme le maïs, le
coton ou le soja. On utilise en particulier pour ce faire, des préparations de
toxine Bt ou de la bactérie la produisant. La technique de génie génétique a
consisté ici à intégrer le gène bactérien codant la toxine Bt dans le génome
des plantes à protéger. C’est le cas du végétal transformé sans doute le plus
célèbre : le maïs transgénique « Bt » résistant à la pyrale.
• D’autres modifications génétiques de plantes ont pour but de modifier telle
et telle caractéristiques alimentaires. Par exemple, on a réussi à augmenter
la synthèse de précurseurs de la vitamine B1 dans le riz. L’idée est de faire
en sorte que les régimes alimentaires à base presque exclusive de riz blanc
décortiqué, dépourvu de cette vitamine, entraînent moins de béribéri,
maladie carentielle liée à une avitaminose B1.
• On a également commencé à modifier dans les végétaux l’équilibre entre des
acides gras saturés et insaturés de manière à augmenter leur qualité sanitaire.
Les acides gras insaturés, en particulier les « Omega 3 », sont réputés
prévenir le développement de maladies dégénératives et d’athérosclérose.
Concrètement, il y a aujourd’hui 90 millions d’hectares cultivés en plantes
transgéniques dans le monde, c’est-à-dire 5 à 6 % de la surface totale cultivée sur
le globe terrestre, ou encore l’équivalent de la totalité des surfaces cultivées dans
l’Europe des 15 ! Pour le soja, cela représente plus de 50 % de la production.
Pour le maïs, on doit être entre 20 et 25 % de plants transgéniques.
Un fort mouvement d’opposition en Europe
Dès 1996, en France et en Europe, un violent mouvement d’opposition s’est
déclenché contre l’introduction des plantes transgéniques en agriculture. Il a
Les défis de l’agriculture au XXI e siècle - Leçons inaugurales du Groupe ESA