Les défis de l'agriculture mondiale - Vintage

De nouvelles politiques agricole
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aussi, un régime de subventions publiques. Rappelons rapidement quelques
éléments récents d’histoire générale de ces agricultures.
De l’intervention publique à l’ajustement structurel
et la libéralisation
Partout dans le monde, dès les années 60, les agricultures ont fait l’objet de
politiques d’intervention publique fondées sur des subventions destinées à faire
acquérir au monde agricole des techniques de production permettant d’accroître
les rendements et la productivité du travail. Le grand modèle général de politique
de soutien n’aura été finalement qu’une sorte d’imitation du plan Marshall en
Europe et des méthodes d’intervention publique musclées de MacArthur au
Japon 170 . Aussi lorsque s’est développé le modèle Révolution Verte, les politiques
agricoles d’accompagnement, un peu partout dans le monde, ont été conçues
sur un modèle standard : subventions pour l’achat d’engrais, de semences, de
produits phytosanitaires, subventions pour l’achat de matériel agricole, recours
au crédit, achat garanti des productions agricoles par des offices publics, prix
agricoles garantis, stabilisation des prix lorsqu’il s’agissait de produits d’exportation,
mise en place d’office de vulgarisation, etc. Ce modèle de stimulation
de la productivité s’est développé aussi bien dans les pays liés à l’Occident que
dans les pays liés à l’ancien bloc soviétique, ces derniers connaissant en plus un
système spécifique en ce qui concerne la propriété de la terre et la collectivisation
des moyens de production.
Ce régime mondial a permis dans les premiers temps et dans de nombreux pays,
un décollage spectaculaire de la production et de la productivité agricole. Puis le
mécanisme s’est enrayé. Dans les pays d’agriculture collectiviste, la planification
et la répression de l’esprit d’entreprise n’a pas permis de soutenir de manière
durable la motivation au travail et les progrès de productivité. Dans les pays en
développement l’endettement de l’État combiné à la faible efficacité routinière
des administrations et des offices publics, a généralement débouché sur des coûts
de fonctionnement beaucoup trop élevés pour le budget de l’État et sur des
déficits publics insoutenables. Il en est résulté l’intervention du Fonds Monétaire
International puis de la Banque mondiale. Les politiques qui en sont résultées, sous
l’influence du « consensus de Washington » ont imposé une réduction drastique
des dépenses de l’État notamment dans l’agriculture, et une libéralisation du secteur
(liquidation des systèmes de crédit agricole quelquefois en faillite, suppression des
offices publics d’achat et des garanties d’achat, privatisation des offices d’approvisionnement
en intrants, suppression des caisses de stabilisation des cours, etc.).
L’installation progressive d’un nouveau régime de fonctionnement a toujours été
170 Le général américain Douglas MacArthur, vainqueur de la 2 e guerre mondiale, mit tout en œuvre pour protéger l’empereur du Japon
des procès de l’après guerre, doter le pays d’une constitution démocratique, et le reconstruire le plus rapidement possible ainsi que
son agriculture, le transformant ainsi très rapidement en une nouvelle grande puissance économique, et alliée.
Les défis de l’agriculture au XXI e siècle - Leçons inaugurales du Groupe ESA