Les défis de l'agriculture mondiale - Vintage
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<strong>Les</strong> <strong>défis</strong> <strong>de</strong> l’agriculture <strong>mondiale</strong><br />
Le transport aérien, un produit <strong>de</strong> luxe<br />
Le transport aérien est face à un casse tête géant, sans aucune commune mesure<br />
avec les autres mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> transports. La situation est tellement complexe que l’on<br />
peut se <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r si ceux qui annoncent le taux <strong>de</strong> croissance pharamineux du<br />
transport aérien vivent bien sur la même planète que nous ou dans un mon<strong>de</strong><br />
imaginaire sans contraintes. <strong>Les</strong> estimations <strong>de</strong>s organismes institutionnels parient<br />
sur un doublement du transport aérien entre 2005 et 2020. La croissance du<br />
trafic sur les 10 <strong>de</strong>rnières années a profité à l’Amérique du Nord et à l’Europe.<br />
Aujourd’hui, le taux d’accroissement du trafic dans la zone Asie-Pacifique est<br />
toutefois supérieur à celui <strong>de</strong> l’Europe et cette région pourrait <strong>de</strong>venir la <strong>de</strong>uxième<br />
du classement. Le trafic chinois, relativement faible aujourd’hui, a un taux <strong>de</strong><br />
croissance tel qu’il pourrait à lui seul modifier certaines prévisions. Une synthèse<br />
<strong>de</strong>s prévisions <strong>de</strong> croissance <strong>de</strong> l’Organisation <strong>de</strong> l’aviation civile internationale<br />
(OACI) et <strong>de</strong> l’Airports Council International (ACI) à l’horizon <strong>de</strong> 2020 constate<br />
que ces prévisions s’établissent en moyenne à 4,5 % d’augmentation par an pour le<br />
trafic mondial. Donc, en 2007, plus <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux milliards <strong>de</strong> personnes sont montés<br />
dans un avion et on envisage d’atteindre 8 milliards en 2020. Mais ce qui pourrait<br />
passer pour une nouvelle enthousiasmante pour les constructeurs d’avions et les<br />
compagnies aériennes peut tourner rapi<strong>de</strong>ment au cauchemar.<br />
Toujours plus <strong>de</strong> croissance aérienne<br />
Voici un secteur confronté à une triple augmentation, celle du trafic, du coût<br />
du kérosène et <strong>de</strong>s émissions <strong>de</strong> gaz à effet <strong>de</strong> serre. Comment dans ces conditions<br />
assurer la croissance d’un mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> transport au cœur <strong>de</strong> notre mobilité ? L’avion<br />
est un produit <strong>de</strong> gran<strong>de</strong> consommation, <strong>de</strong>viendra-t-il <strong>de</strong>main un produit <strong>de</strong><br />
luxe pour nantis ?<br />
Exclu à l’origine, grâce à un lobbying efficace, du champ du protocole <strong>de</strong><br />
Kyoto, le transport aérien doit à présent y négocier son entrée et ses futurs quotas<br />
<strong>de</strong> CO 2<br />
. Ce secteur est un gros contributeur <strong>de</strong> gaz à effet <strong>de</strong> serre. Un long<br />
courrier actuel transportant 400 passagers sur 15 000 kilomètres consomme<br />
près <strong>de</strong> 500 litres par passager et rejette 330 kilos d’équivalent carbone, et le<br />
double si on ajoute les autres gaz à effet <strong>de</strong> serre hors CO 2<br />
tels que le monoxy<strong>de</strong><br />
ou le dioxy<strong>de</strong> d’azote. Au bout <strong>de</strong> compte on peut considérer que la quantité <strong>de</strong><br />
gaz à effet <strong>de</strong> serre par passager est i<strong>de</strong>ntique à celle rejetée au cours d’un trajet<br />
en grosse cylindrée. Cependant les avions ont rarement un taux <strong>de</strong> remplissage <strong>de</strong><br />
100 % et étant <strong>de</strong> plus en plus nombreux, ils parcourent un nombre plus élevé<br />
<strong>de</strong> kilomètres. L’avion est donc le mo<strong>de</strong> transport le plus émetteur <strong>de</strong> gaz à effet<br />
<strong>de</strong> serre au mon<strong>de</strong>. L’empreinte carbone du transport aérien, selon le rapport<br />
du GIEC, serait <strong>de</strong> l’ordre du 3,5 % <strong>de</strong>s émissions générales produites par les<br />
activités humaines. En tenant compte <strong>de</strong> l’augmentation du trafic et <strong>de</strong> l’amélio-<br />
<strong>Les</strong> <strong>défis</strong> <strong>de</strong> l’agriculture au XXI e siècle - Leçons inaugurales du Groupe ESA