Les défis de l'agriculture mondiale - Vintage

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Les défis de l’agriculture mondiale
parcourus quelques 880 milliards de kilomètres répartis entre le transport aérien
pour 2 %, le train 10 % et la route 88 % (dont 83 % en voiture) ; c’est dire à
quelque point la voiture est chevillée à notre corps.
« II faut adapter la ville à l’automobile » déclarait Georges Pompidou, ancien
président de la République Française, en 1971. L’usage de la voiture en milieu
urbain, encouragé dans les années 1970, est devenu en moins de trente ans un
véritable casse tête pour les pouvoirs publics qui ne trouvent pas de solution
pour la remplacer et la bouter hors des murs de nos cités. La multiplication des
contraintes sur la circulation automobile en ville ne se solde pas forcément par
un effet positif sur les émissions de gaz à effet de serre et un renforcement de la
fréquentation des transports en commun. Vue l’importance du parc automobile,
il parait tout autant judicieux d’améliorer les performances environnementales
des véhicules.
Une première observation de la politique de transport montre en effet que
le fameux report « modal », qui consiste à migrer d’un mode de transport à un
autre, surtout de la voiture vers les transports en commun, a un gain limité en
matière de lutte contre l’effet de serre. Le financement des projets d’infrastructures
alternatifs qui permettent la construction de voies fluviales ou le ferroutage,
représentent des sommes astronomiques par rapport au volume d’émissions
évitées. Ainsi, pour économiser 1 million de tonnes de CO 2
sur les 140 millions
émises par l’ensemble des transports par an en France, il faudrait augmenter le
fret ferroviaire de 40 % par rapport à son niveau de 2005. La mise en place de
trois autoroutes ferroviaires de 600 km ne ferait qu’économiser 0.5 millions de
tonnes de CO 2
par an pour chacune d’entre elles. A titre de comparaison, la mise
aux normes du parc de véhicules automobiles à 120 grammes de CO 2
par km/
an ferait économiser 35 millions de tonnes ! Il semble évident que les véritables
gisements se trouvent dans l’amélioration de la motorisation de l’ensemble du
parc automobile, les poids lourds étant compris dans cet effort.
Le levier semble beaucoup plus efficace sur la motorisation des véhicules
que sur le financement des projets d’infrastructures très lourds et produisant des
effets faibles sur l’effet de serre, et en outre différé dans le temps (le temps de
la construction est un temps long). Pour autant, cela ne doit pas nous dispenser
d’une réflexion en profondeur sur l’usage de la voiture en milieu urbain. La
voiture existera toujours, au grand regret de certains qui souhaitaient la reléguer
au magasin des accessoires du XX e siècle. Les sommes engagées en faveur des
transports collectifs n’ont pas fondamentalement changé la donne en ville même
si l’on peut observer une amélioration du confort, de l’accessibilité et de la
qualité de vie urbaine. Pourquoi des résultats si faibles ? L’urbanisation croissante
gomme tous les bénéfices de la mise en service de transports collectifs. Il est très
rare de trouver un travailleur suffisamment audacieux pour se lancer en transport
Les défis de l’agriculture au XXI e siècle - Leçons inaugurales du Groupe ESA