Les défis de l'agriculture mondiale - Vintage
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<strong>Les</strong> <strong>défis</strong> <strong>de</strong> l’agriculture <strong>mondiale</strong><br />
montrent que leur exploitation est donc un jeu à somme nulle si on tient compte<br />
<strong>de</strong>s dégâts écologiques et <strong>de</strong> toute l’énergie consommée pour l’extraction.<br />
L’exploitation <strong>de</strong> ces sources non conventionnelles ne retar<strong>de</strong>ra pas l’arrivée du<br />
pic mondial, mais ne fera que freiner le déclin.<br />
Enfin, la date du pic est sensible à <strong>de</strong>s facteurs non géologiques. Si l’offre est<br />
insuffisante par rapport à la <strong>de</strong>man<strong>de</strong>, le pic va avancer ; si la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> est trop<br />
faible il va reculer. Le rythme <strong>de</strong> consommation actuel est <strong>de</strong> 32 milliards <strong>de</strong> barils<br />
par an. <strong>Les</strong> compagnies pétrolières n’avancent généralement pas <strong>de</strong> prévisions car il<br />
est délicat pour elles d’évoquer les surévaluations <strong>de</strong>s réserves <strong>de</strong> l’OPEP, mais un<br />
nouveau consensus gagne progressivement du terrain. Il leur parait difficilement<br />
tenable <strong>de</strong> maintenir un cap <strong>de</strong> production à 100 millions <strong>de</strong> barils par jour à<br />
l’horizon 2030 en raison <strong>de</strong> l’épuisement progressif <strong>de</strong>s grands champs et du<br />
coût environnemental croissant. La compagnie Total annonce un pic vers 2025.<br />
L’estimation avancée par le centre indépendant, l’Association for the Study of Peak<br />
Oil, (ASPO), semble la plus robuste. Le pic se situerait entre 2010 et 2020. Un<br />
certain nombre d’experts, géologues, pensent que nous y sommes déjà.<br />
Quoiqu’il en soit, une hausse <strong>de</strong> la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> au rythme <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> 1,5 %<br />
par an n’est absolument pas soutenable d’un point <strong>de</strong> vue environnemental.<br />
Nous serons, à l’horizon 2030, entrés dans une phase <strong>de</strong> rareté <strong>de</strong> l’offre. Ni<br />
<strong>de</strong>s prix élevés du pétrole, ni les avancées technologiques ne permettront jamais<br />
<strong>de</strong> stopper le déclin et <strong>de</strong> relancer la croissance <strong>de</strong> la production une fois le pic<br />
franchi. Ce pic sera largement franchi bien avant 2030.<br />
Le gaz naturel : une énergie ni propre ni abondante<br />
Quand le pétrole viendra à manquer, pourrions nous donc par un effet d’escalier,<br />
monter sur la marche du gaz naturel afin <strong>de</strong> nous mettre au sec et <strong>de</strong> gagner un peu<br />
<strong>de</strong> répit ? Le gaz naturel est une énergie familière, il est utilisé dans l’industrie afin <strong>de</strong><br />
produire <strong>de</strong> la chaleur (chauffage, fours, etc.) et <strong>de</strong> l’électricité. En 2006, au niveau<br />
mondial, plus <strong>de</strong> 20 % <strong>de</strong> l’électricité est produite à partir <strong>de</strong> gaz naturel, et cette<br />
part ne cesse d’augmenter. Chez les particuliers, le gaz naturel est utilisé pour le<br />
chauffage, l’eau chau<strong>de</strong> et la cuisson <strong>de</strong>s aliments. Le gaz naturel est aussi la matière<br />
première d’une bonne partie <strong>de</strong> l’industrie chimique et pétrochimique : il est présent<br />
dans la production d’hydrogène, <strong>de</strong> méthanol et d’ammoniac, trois produits <strong>de</strong> base,<br />
qui à leur tour servent dans diverses industries dont celle <strong>de</strong>s engrais. Cependant, les<br />
énergies ne se substituent aussi facilement pas les unes aux autres. Nous ne pouvons<br />
espérer nous replier sur le gaz naturel quand le pétrole entrera dans une phase <strong>de</strong><br />
rareté. Le gaz naturel est aussi un combustible fossile, il s’agit d’un mélange d’hydrocarbures<br />
trouvé naturellement sous forme gazeuse. Comme toute énergie fossile,<br />
son stock est par nature pré déterminé. Au passage, même si cette énergie est moins<br />
polluante, le gaz naturel émet aussi <strong>de</strong>s gaz à effet <strong>de</strong> serre.<br />
<strong>Les</strong> <strong>défis</strong> <strong>de</strong> l’agriculture au XXI e siècle - Leçons inaugurales du Groupe ESA