Les défis de l'agriculture mondiale - Vintage

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Les défis de l’agriculture mondiale
sont accessibles concernant certaines d’entre elles comme la biomasse et l’énergie
éolienne ; et elles peuvent se développer partout dans le monde, garantissant
parfois des formes réelles d’autonomie pour des petits pays. La plus grande
partie des énergies renouvelables sert à la production d’électricité, à commencer
par la principale : l’hydroélectricité (2,2 % de la production mondiale). Ces
énergies peuvent-elles remplacer à terme les énergies fossiles ?
La biomasse-bois, utilisée intensivement à la place du charbon, du pétrole et
du gaz, conduirait à la déforestation certaine et rapide de l’Europe. Le charbon
a au moins un avantage, il a sauvé nos forêts européennes d’une exploitation
intensive et non soutenable ! On pourrait envisager de produire en masse de
l’énergie solaire photovoltaïque ou éolienne connectée au réseau. Cependant,
comme la production est intermittente, on ne peut pas envisager un système
100% solaire photovoltaïque ou éolien sans stockage ou sans moyen complémentaire.
Lorsque l’intermittence est très forte, c’est-à-dire quand il n’y a pas
du tout de soleil ou de vent, les moyens complémentaires sont… les énergies
fossiles, ce qui nous ramène directement à la case départ. Mais, pour l’heure, c’est
le stockage qui constitue encore le point le plus faible de ces alternatives, surtout
pour alimenter en continu un site industriel. L’hydroélectricité peut délivrer de
fortes puissances et permet d’alimenter une usine sans problème, mais les sites
sont limités et soumis à des problèmes de saisonnalité. Quant aux biocarburants
comme le biodiesel et l’éthanol, issus de l’extraction de l’huile végétale et de
la fermentation des sucres, leur production est de fait limitée mais aussi très
contestée. En effet, toute culture intensive a recours à une utilisation massive
d’engrais, de pesticides, au renforcement de l’irrigation, etc. Résultat : une
nuisance majeure sur la qualité des sols, la biodiversité et les ressources en eau.
Les biocarburants actuels ne sont donc certainement pas la solution miracle tout
comme les biogaz qui sont issus de la décomposition de nos déchets organiques.
Enfin, la matière première pour la chimie que constituent les énergies fossiles ne
pourrait pas facilement être remplacée par des matières naturelles. Les applications
sont infiniment plus limitées.
A moyen terme, aucune de ces énergies renouvelables, seule, ou en bouquet, ne
peut se substituer aux multiples usages des énergies fossiles pour éclairer, chauffer,
propulser, transformer et faire tourner le monde. Nous pouvons objecter que
toutes ces limites techniques évoquées seront surmontables un jour.
Mais en rêvant que tous les obstacles soient surmontés par la Fée Technologie
aidée par la main brusquement devenue verte du marché, et que nous nous
engagions massivement dans cette voie, toute la surface de la terre n’y suffirait
pas. Les limites des énergies renouvelables sont aussi tout simplement des limites
physiques. La construction de ces installations consomme beaucoup d’énergie et
de matières premières. Les sols sont déjà mis en concurrence entre l’urbanisation,
Les défis de l’agriculture au XXI e siècle - Leçons inaugurales du Groupe ESA