Les défis de l'agriculture mondiale - Vintage
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<strong>Les</strong> <strong>défis</strong> <strong>de</strong> l’agriculture <strong>mondiale</strong><br />
<strong>de</strong>uxième et le troisième niveau seraient à définir. Chaque région, et même<br />
chaque type <strong>de</strong> paysages et d’écosystème <strong>de</strong>vrait donc se voir reconnaître <strong>de</strong>s<br />
critères spécifiques exprimant dans les conditions locales ce qu’est la valeur<br />
environnementale. Par ailleurs, il ne faudrait pas fixer définitivement ces critères ;<br />
ils <strong>de</strong>vraient être révisables en fonction <strong>de</strong> la progression <strong>de</strong> l’expérience et <strong>de</strong>s<br />
connaissances.<br />
L’autre formule est celle du contrat. Elle a déjà été expérimentée avec les<br />
CTE (Contrats territoriaux d’exploitation) et les CAD (Contrats d’agriculture<br />
durable). L’idée fondamentale du contrat et <strong>de</strong> convenir entre les agriculteurs et les<br />
pouvoirs publics <strong>de</strong> plans d’amélioration donnant lieu à subventions et qui sont<br />
vérifiables. D’un point <strong>de</strong> vue général, on peut considérer qu’entre les agriculteurs<br />
et la société, c’est bien un nouveau contrat qui est nécessaire, et que ce nouveau<br />
contrat social pourrait se décliner sous la forme <strong>de</strong> contrats à différents niveaux,<br />
entre l’agriculteur et <strong>de</strong>s collectivités publiques, ou entre <strong>de</strong>s groupes d’agriculteurs<br />
et les collectivités publiques. Mais il y a toujours le risque dans un contrat,<br />
qu’il y ait une asymétrie entre les parties, et que, notamment, les pouvoirs publics<br />
imposent <strong>de</strong>s cahiers <strong>de</strong>s charges qui ne correspon<strong>de</strong>nt pas à la compréhension, aux<br />
intérêts, et à la vision pratique <strong>de</strong>s agriculteurs concernés. Une nouvelle formule<br />
pourrait donc être admise : que les agriculteurs proposent eux-mêmes les mesures<br />
à appliquer dans le contexte local, ceci dans le cadre <strong>de</strong> cahiers <strong>de</strong>s charges à<br />
caractère plus général intervenant aussi comme gui<strong>de</strong>s pour l’action. Qui en effet<br />
mieux que les agriculteurs, dès lors qu’ils ont accepté <strong>de</strong> contribuer à l’amélioration<br />
<strong>de</strong> la qualité environnementale d’un lieu donné, peuvent savoir quelles sont les<br />
techniques qui sont les plus appropriées ? Des formations complémentaires ou<br />
<strong>de</strong>s séances d’information seraient certes sans doute très utiles. Mais le réalisme<br />
veut, dans un souci d’efficacité, que ce soient d’abord les connaissances locales qui<br />
s’imposent. On peut par ailleurs imaginer <strong>de</strong> combiner la notion <strong>de</strong> contrat et <strong>de</strong><br />
certification : dans ce cas le contrat serait la formule qui donnerait lieu au paiement<br />
<strong>de</strong> subventions, et la certification le signal i<strong>de</strong>ntifiable par le consommateur afin<br />
d’exprimer ses préférences sur le marché.<br />
Prendre en compte la complexité technique<br />
à l’échelle <strong>de</strong>s territoires<br />
S’il faut, à différentes échelles emboîtées, respecter un certain nombre<br />
d’impératifs environnementaux tout en maximisant la production agricole, il ne<br />
s’agit donc pas simplement <strong>de</strong> prendre <strong>de</strong>s décisions au niveau <strong>de</strong> la parcelle et<br />
<strong>de</strong> l’exploitation, mais aussi aux différentes échelles où les problèmes environnementaux<br />
prennent un sens. Il faut donc prendre en compte un grand nombre<br />
<strong>de</strong> données dont beaucoup s’expriment en termes géographiques. L’optimisation<br />
du nouvel « écosystème productif » doit en effet prendre en compte la carte<br />
<strong>Les</strong> <strong>défis</strong> <strong>de</strong> l’agriculture au XXI e siècle - Leçons inaugurales du Groupe ESA