Les défis de l'agriculture mondiale - Vintage

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Les défis de l’agriculture mondiale
passer dans ce siècle à une valeur comprise entre 540 et 970 parties par millions
(ppm), ce qui aura des répercussions énormes sur le fonctionnement des
écosystèmes terrestres et du climat. Cette augmentation n’est pas une hypothèse
d’école. Elle est certaine. Seule son ampleur reste à déterminer. Elle dépendra
des efforts faits pour réduire les émissions de CO ²
provenant de la combustion
du carbone fossile et de l’utilisation de sources alternatives d’énergie. Avec une
concentration actuelle de 389 ppm de CO 2
, nous sommes pour la première fois
depuis 400 000 ans entrés dans l’inconnu, puisque cette situation est inédite.
Nous atteindrons le seuil critique estimé entre 400 et 450 ppm d’ici 2030.
Sur le front des températures, nous constatons une augmentation de la
température moyenne récente, déjà nettement marquée par rapport à une
tendance générale qui était stable, voire en très léger refroidissement. Toutefois
l’amplitude de ce réchauffement étant du même ordre de grandeur que l’incertitude
liée aux méthodes d’estimation pour les années anciennes, certains s’autorisent
à évoquer la possibilité d’une seule variabilité « naturelle ».
Tout ce qui peut être affirmé avec certitude est la constatation suivante :
à aucun moment de l’histoire, nous n’avons relevé un accroissement de la
température moyenne aussi rapide dans le temps, et a fortiori avec 7 milliards de
personnes réclamant, en toute légitimité, le droit à une existence de confort.
Une machine déréglée
De fait, nous sommes donc déjà entrés dans une ère totalement nouvelle
où nous assistons à une élévation jamais égalée de la concentration de gaz
carbonique durant le règne humain, accompagnée d’un changement climatique
caractérisé par une élévation rapide des températures. Nous ignorons des pans
entiers du fonctionnement du moteur climatique et jouons aux apprentis sorciers,
manipulant des substances potentiellement explosives pour l’avenir de l’homme
sur la planète, dans l’amateurisme et le désordre les plus complets.
A ce jour, les experts du GIEC ont travaillé sur pas moins de quarante
scénarios regroupés en quatre grandes familles, extrêmement complexes à
modéliser. Que nous disent les conclusions du dernier rapport du GIEC, publié
en février 2007 et accessible à tous sur Internet ?
• Le réchauffement du système climatique est sans équivoque, comme en
attestent, au plan mondial, l’augmentation observée des températures
moyennes de l’air et des océans, la fonte généralisée de la neige et des glaces
et l’élévation du niveau des mers.
• Il est « fort probable » que l’augmentation des émissions anthropiques de
gaz à effet de serre soit responsable, dans une large mesure, de la hausse des
températures moyennes mondiales depuis le milieu du XX e siècle.
Les défis de l’agriculture au XXI e siècle - Leçons inaugurales du Groupe ESA