Les défis de l'agriculture mondiale - Vintage
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<strong>Les</strong> <strong>défis</strong> <strong>de</strong> l’agriculture <strong>mondiale</strong><br />
au moins profon<strong>de</strong> selon son poids. La métaphore <strong>de</strong> l’empreinte nous ai<strong>de</strong> à<br />
visualiser ce que la civilisation humaine prélève et rejette dans la nature. Nous<br />
pouvons y voir une représentation du développement durable, c’est-à-dire la<br />
compatibilité <strong>de</strong>s ressources <strong>de</strong> la planète avec les différents mo<strong>de</strong>s d’organisation<br />
économique et sociale <strong>de</strong> l’homme : tant que l’offre est supérieure à la <strong>de</strong>man<strong>de</strong>,<br />
la compatibilité est assurée. Quand la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> dépasse l’offre, le capital <strong>de</strong> la<br />
planète est entamé. Pour Darwin, l’humanité se comporte, pour ce qui concerne<br />
la reproduction et la consommation, comme toutes les espèces animales. Ainsi<br />
les effectifs et les prélèvements augmentent jusqu’à l’épuisement <strong>de</strong>s ressources<br />
disponibles. Le moment est-il arrivé ? Selon une métho<strong>de</strong> développée par l’organisation<br />
non gouvernementale WWF, World Wildlife Fund, notre empreinte<br />
écologique se mesure en hectares.Prenons un exemple concret : pour consommer<br />
un kilo <strong>de</strong> pain, on a besoin d’une certaine surface <strong>de</strong> sol pour faire pousser du<br />
blé (et construire la boulangerie), <strong>de</strong> l’énergie pour le cuire, et le transporter.<br />
La planète offre une certaine biocapacité, c’est-à-dire ce qu’elle peut produire<br />
biologiquement. Sont pris en compte dans le calcul <strong>de</strong> l’empreinte l’utilisation<br />
<strong>de</strong> l’espace pour les cultures, l’élevage, les forêts pour le bois d’œuvre ou le bois<br />
<strong>de</strong> chauffage, la pêche, le foncier, les routes et la production <strong>de</strong> l’énergie.<br />
La moyenne <strong>mondiale</strong> <strong>de</strong> l’empreinte écologique est <strong>de</strong> 2,2 hectares par<br />
terrien. Il faut tout d’abord remarquer une gran<strong>de</strong> diversité entre les pays :<br />
l’empreinte écologique varie <strong>de</strong> 0,8 hectares par habitant en In<strong>de</strong> à 9,6 h aux<br />
Etats Unis ; les Emirats Arabes Unis sont à plus <strong>de</strong> 10 hectares par habitant : en<br />
effet, ils <strong>de</strong>ssalent l’eau <strong>de</strong> mer en utilisant du pétrole. Dans les pays développés,<br />
l’énergie représente 60 % <strong>de</strong> cette empreinte écologique. Si on n’en tenait pas<br />
compte, une seule planète est suffisante. C’est bien la question <strong>de</strong> l’énergie et<br />
donc <strong>de</strong> nos mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> production et <strong>de</strong> consommation, toute notre mobilité,<br />
qui rend notre empreinte si forte. Si l’ensemble <strong>de</strong>s habitants <strong>de</strong> la planète vivait<br />
comme un américain en 2008, il faudrait à l’humanité cinq planètes <strong>de</strong> rechange<br />
pour garantir le même niveau <strong>de</strong> vie.<br />
Bien qu’imparfaite, la métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’empreinte écologique est une remarquable<br />
visualisation <strong>de</strong> notre « droit au sol » réparti entre tous les habitants <strong>de</strong> la Terre.<br />
Vers 1985, selon le mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> calcul <strong>de</strong> l’empreinte écologique, la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> a<br />
dépassé l’offre, autrement dit nous vivons à crédit et accumulons une <strong>de</strong>tte<br />
écologique.<br />
La capacité <strong>de</strong> la Terre à entretenir notre espèce est largement entamée. Nos<br />
échappatoires sont réduites. Si dans un mouvement <strong>de</strong> folie, (ou <strong>de</strong> sagesse ?)<br />
le mon<strong>de</strong> entier acceptait <strong>de</strong> <strong>de</strong>venir végétarien et <strong>de</strong> ne laisser que peu ou rien<br />
à l’élevage, l’actuel 1,4 milliard d’hectares <strong>de</strong> terre arable pourrait entretenir<br />
environ 10 milliards d’habitants. Si l’homme utilisait comme nourriture toute<br />
l’énergie captée par la photosynthèse réalisée par les végétaux, tant terrestres que<br />
<strong>Les</strong> <strong>défis</strong> <strong>de</strong> l’agriculture au XXI e siècle - Leçons inaugurales du Groupe ESA