Les défis de l'agriculture mondiale - Vintage
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Relever ensemble les <strong>défis</strong> écologiques<br />
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ration <strong>de</strong>s mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> combustion, le GIEC a également calculé que l’empreinte<br />
carbone du transport aérien en 2050 serait <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 1,5 milliards <strong>de</strong> tonnes<br />
soit l’équivalent <strong>de</strong>s émissions totales d’un pays comme la Russie en 2002.<br />
A l’instar <strong>de</strong> tous les secteurs économiques totalement dépendants du<br />
pétrole, les réserves s’épuisent… et la consommation augmente. Sur la pério<strong>de</strong><br />
1992-2002, la consommation du fuel s’est accrue <strong>de</strong> 21 %, quand le trafic<br />
aérien passager augmentait <strong>de</strong> 53 %. <strong>Les</strong> prévisions tablent sur une augmentation<br />
régulière <strong>de</strong> 3,8 % <strong>de</strong> fuel par an jusqu’en 2030. Et si la consommation<br />
<strong>de</strong>s avions a été réduite <strong>de</strong> près <strong>de</strong> 70 % <strong>de</strong>puis les années 1960, le contexte<br />
plai<strong>de</strong> plus que jamais pour la naissance d’un carburant susceptible <strong>de</strong> remplacer<br />
celui issu du pétrole. Beaucoup plus que tous les autres mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> transport,<br />
l’avion est pris en tenaille entre la rareté annoncé <strong>de</strong>s carburants fossiles et<br />
la réduction <strong>de</strong>s gaz à effet <strong>de</strong> serre. Une voiture peut compter sur un mix<br />
énergétique « propre », l’avion a une marge <strong>de</strong> manœuvre bien plus réduite en<br />
matière <strong>de</strong> carburant <strong>de</strong> substitution. Une course <strong>de</strong> vitesse est donc engagée. <strong>Les</strong><br />
carburants <strong>de</strong> substitution permettraient <strong>de</strong> produire du kérosène <strong>de</strong> synthèse à<br />
partir <strong>de</strong> gaz naturel, <strong>de</strong> la biomasse ou du charbon. <strong>Les</strong> réserves <strong>de</strong> charbon sont<br />
estimées à plus <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux siècles mais nous avons vu que cette filière va <strong>de</strong> pair<br />
avec <strong>de</strong>s émissions importantes <strong>de</strong> dioxy<strong>de</strong> <strong>de</strong> carbone (CO 2<br />
). En conséquence,<br />
la production industrielle <strong>de</strong> tels carburants <strong>de</strong> synthèse à partir du charbon doit<br />
être associée à la mise en place <strong>de</strong> systèmes <strong>de</strong> récupération <strong>de</strong> CO 2<br />
sur le site<br />
<strong>de</strong> production. Par contre, si la matière première utilisée est la biomasse, le bilan<br />
CO 2<br />
global est alors très favorable. Mais leur coût reste très élevé. Alors à quand<br />
un bio kérosène ? Pas si simple. Il faut s’assurer, lors du passage à la production<br />
industrielle, du caractère reproductible <strong>de</strong>s propriétés et performances mesurées<br />
dans le cadre <strong>de</strong>s programmes <strong>de</strong> recherche. Reste que la production <strong>de</strong> biomasse<br />
est aussi limitée et ne permettra pas <strong>de</strong> satisfaire tous les besoins sur la terre<br />
comme au ciel.<br />
Sur le papier, les avions pourraient donc voler avec <strong>de</strong>s carburants synthétiques<br />
issus du charbon, du gaz, même <strong>de</strong> la biomasse et <strong>de</strong> l’hydrogène. En pratique<br />
les contraintes et les coûts sont immenses. La formulation du carburant pour<br />
les avions est une équation éminemment complexe. Dans l’aviation, le carburant<br />
sert à produire <strong>de</strong> l’énergie, mais pas seulement. Il refroidit l’huile moteur et<br />
sert d’hydraulique pour certains systèmes. D’une manière générale, il doit être<br />
compatible avec les matériaux utilisés dans l’aviation. L’aviation civile est une<br />
industrie internationale où l’obligation <strong>de</strong> trouver n’importe où le même produit<br />
laisse peu <strong>de</strong> place aux carburants spéciaux. Si carburant <strong>de</strong> substitution il y a,<br />
il faut donc que ce nouveau carburant ait <strong>de</strong>s caractéristiques voisines <strong>de</strong> celles<br />
du kérosène. Dernier argument et non <strong>de</strong>s moindres : la sécurité. Certification<br />
oblige, il faut beaucoup <strong>de</strong> temps – quinze à vingt ans au bas mot – pour mettre<br />
<strong>Les</strong> <strong>défis</strong> <strong>de</strong> l’agriculture au XXI e siècle - Leçons inaugurales du Groupe ESA