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Les défis de l'agriculture mondiale - Vintage

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De nouvelles politiques agricoles<br />

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les infrastructures écologiques nécessaires pour une saine gestion <strong>de</strong> l’environnement<br />

et <strong>de</strong>s écosystèmes.<br />

<strong>Les</strong> efforts à consentir au niveau <strong>de</strong>s exploitations<br />

Cela pose la question du niveau <strong>de</strong>s efforts qui <strong>de</strong>vront être consentis par les<br />

agriculteurs pour assurer ses services. Tout d’abord les efforts à consentir seront<br />

très différents d’une région à l’autre et d’un système <strong>de</strong> production à l’autre<br />

(régions <strong>de</strong> montagne ou régions <strong>de</strong> plaine, région <strong>de</strong> gran<strong>de</strong> culture ou régions<br />

<strong>de</strong> maraîchage ou d’arboriculture, etc.). L’intensité <strong>de</strong> l’effort sera variable en<br />

fonction <strong>de</strong>s enjeux environnementaux tels qu’ils se présentent, et <strong>de</strong> la capacité<br />

<strong>de</strong> valorisation qui pourrait être obtenue par <strong>de</strong>s mécanismes <strong>de</strong> marché (marché<br />

du carbone, rémunération <strong>de</strong>s services fournis en matière <strong>de</strong> biodiversité). <strong>Les</strong><br />

zones à environnement fragile <strong>de</strong>vraient se voir reconnaître <strong>de</strong>s financements<br />

plus élevés que les zones où les écosystèmes sont peu menacés. <strong>Les</strong> zones où<br />

les contraintes <strong>de</strong> réhabilitation sont importantes <strong>de</strong>vraient faire l’objet <strong>de</strong><br />

financement différencié par rapport à celles où la réhabilitation est limitée.<br />

Avec les nouvelles techniques, une partie <strong>de</strong>s coûts <strong>de</strong> production traditionnellement<br />

à la charge <strong>de</strong>s producteurs <strong>de</strong>vrait aussi produire <strong>de</strong>s effets positifs<br />

sur les ren<strong>de</strong>ments et les revenus : par exemple, une meilleure gestion <strong>de</strong> l’eau<br />

dans les sols peut faire reculer les risques <strong>de</strong> sécheresse, un meilleur stockage<br />

du carbone et <strong>de</strong> la matière organique dans les sols peut assurer un meilleur<br />

ren<strong>de</strong>ment, le recours à <strong>de</strong>s techniques <strong>de</strong> fertilité par « l’intensification<br />

écologique » permet <strong>de</strong> réduire le montant <strong>de</strong>s charges. D’une certaine façon, les<br />

producteurs et la société peuvent être tous les <strong>de</strong>ux gagnants. Mais il ne faut pas<br />

oublier qu’il y a <strong>de</strong>s coûts et <strong>de</strong>s risques associés à la transition pour passer du<br />

système conventionnel au nouveau système. Quant au nouveau système, il n’est<br />

pas encore stabilisé et peut révéler <strong>de</strong>s risques inattendus. Par ailleurs, il suppose<br />

plus <strong>de</strong> travail, plus d’attention, plus <strong>de</strong> connaissances, donc <strong>de</strong>s coûts nouveaux.<br />

Ceci doit donc être reconnu.<br />

La question <strong>de</strong> la légitimité d’un financement public est d’ailleurs souvent<br />

posée. Dans <strong>de</strong>s situations équivalentes (l’application d’une technique gagnant –<br />

gagnant), <strong>de</strong>s entreprises industrielles ne solliciteraient sans doute pas <strong>de</strong>s ai<strong>de</strong>s<br />

publiques. Plus encore, certains raisonnements considèrent que l’agriculture<br />

ayant été polluante dans le passé, c’est à elle qu’il revient <strong>de</strong> payer – selon<br />

le principe pollueur payeur – les coûts d’adaptation à un nouveau système.<br />

Appliquer ce principe reviendrait attribuer l’erreur à ceux qui ont appliqué<br />

<strong>de</strong>s techniques qui étaient pourtant unanimement reconnues comme efficaces<br />

à l’époque pendant laquelle il fallait accroître rapi<strong>de</strong>ment la production pour<br />

répondre aux besoins <strong>de</strong>s populations. Appliquer le principe pollueur payeur<br />

reviendrait donc à définir rétroactivement une « faute » qui était antérieurement<br />

<strong>Les</strong> <strong>défis</strong> <strong>de</strong> l’agriculture au XXI e siècle - Leçons inaugurales du Groupe ESA

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