Les défis de l'agriculture mondiale - Vintage

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Les défis de l’agriculture mondiale
plus ; pour l’huile, c’est à peu près la même chose ; quant au lait, il vaut cinquante
ou soixante fois plus (ne retenez pas les chiffres mais les proportions). Pourtant,
les quatre bouteilles se vendent pratiquement au même prix.
C’est que les charges intermédiaires (la mise en bouteille, le transport, les
impôts, la gestion d’entreprise...) entre le pis de la vache, l’olive que l’on presse,
la source où l’on pompe, la vendange que l’on presse, et la caisse du marché ou
du supermarché finissent par être tellement lourdes que finalement, des produits
qui à l’origine ont des valeurs extraordinairement différentes, finissent par être
vendus sur le marché à des prix comparables les uns aux autres.
La dynamique commerciale a incontestablement joué un rôle positif dans
le progrès et la consommation, mais nous sommes en droit de nous interroger
pour savoir si toutes les différences entre le prix d’origine et le prix final qui en
résultent, sont parfaitement fondées et légitimes. J’ai quelques doutes mais je
n’arrive pas à obtenir de réponses suffisantes, sinon sur le prix des bouteilles.
Nous ne pouvons pas mettre en cause le fait que l’agro-business, avec ses trois
familles que je viens d’indiquer, est un élément décisif du progrès de la consommation
et donc, de la production. Toutefois, peut-être faudra-il un jour aller plus
avant et nous interroger pour savoir si la comptabilité que l’on peut faire des
charges intermédiaires, justifie la non-différence entre le prix des bouteilles ou
la différence entre le prix de départ et celui à l’arrivée. C’est une vraie question
et je ne suis pas sûr, pour faire un instant de la politique, que la décision prise
par M. Sarkozy de faire baisser les prix à la consommation se répercutera sur le
prix payé aux agriculteurs et non sur les profits des grandes surfaces. C’est une
autre question mais j’ai quelques raisons de craindre que les agriculteurs paient
finalement les avantages de cette politique.
Le monde agricole
J’ai rêvé que parmi les dynamiques, je le dis après ce que je viens de dire de
l’agro-business, les organisations professionnelles agricoles jouent un rôle. Je
voudrais aborder ce problème sous deux angles tout à fait différents.
Certaines organisations agricoles gèrent des secteurs économiques, d’autres
défendent les intérêts des agriculteurs. Entre une coopérative et un syndicat
d’exploitants agricoles, il y a une différence de fonction, voire même une
différence de philosophie à certains égards.
Lorsque j’étais à l’Agriculture, j’ai essayé de favoriser la naissance d’un
nouveau concept qui a été appelé, dans la loi d’orientation, « les groupements
d’agriculteurs » : la coopérative reçoit un produit, le traite, le vend et paie ses
membres.
Les défis de l’agriculture au XXI e siècle - Leçons inaugurales du Groupe ESA