Les défis de l'agriculture mondiale - Vintage
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Relever ensemble les <strong>défis</strong> écologiques<br />
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Assurément, la plus gran<strong>de</strong> <strong>de</strong>s menaces à vingt ans n’est pas l’avènement du<br />
pic pétrolier qui est déjà amorcé, mais bien celle <strong>de</strong> la relance du charbon partout<br />
dans le mon<strong>de</strong>. Cette relance va accroître la teneur en gaz carbonique <strong>de</strong> l’air.<br />
Nous avons vu que nos émissions <strong>de</strong> gaz carbonique ont atteint 7,9 milliards <strong>de</strong><br />
tonnes <strong>de</strong> carbone en 2005, et ne cessent d’augmenter. Cette croissance risque<br />
<strong>de</strong> se poursuivre durant plusieurs décennies, en raison <strong>de</strong>s gigantesques réserves<br />
<strong>de</strong> charbon. Si rien n’est fait, le développement du système énergétique mondial<br />
conduira à une raréfaction progressive du pétrole et du gaz et donc à un grand<br />
retour du charbon, qui soutiendra le doublement <strong>de</strong>s émissions d’ici 2050. Seules<br />
<strong>de</strong>s politiques très vigoureuses <strong>de</strong> réduction <strong>de</strong>s émissions permettront donc au<br />
système énergétique mondial d’éviter <strong>de</strong> tomber <strong>de</strong> Charyb<strong>de</strong> en Scylla : du risque<br />
d’épuisement du pétrole dans le risque <strong>de</strong> dérèglement climatique massif.<br />
V. <strong>Les</strong> énergies renouvelables et l’énergie nucléaire :<br />
panacée ou mirage<br />
L’être humain est un prédateur. Son rapport à la nature est un rapport <strong>de</strong><br />
prédation ; lui serait-il possible <strong>de</strong> migrer progressivement vers un modèle<br />
collaboratif, tirant parti du formidable potentiel d’énergie présent à l’état<br />
naturel dans notre environnement ? Dans la nature tout est énergie. <strong>Les</strong> êtres<br />
vivants transforment l’énergie qui les anime. <strong>Les</strong> végétaux transforment l’énergie<br />
rayonnante du soleil en énergie chimique par la réduction du gaz carbonique et la<br />
formation <strong>de</strong>s sucres, amidon, fécule, cellulose, etc.. L’énergie chimique accumulée<br />
dans les molécules végétales est transformée et rendue au mon<strong>de</strong> extérieur par<br />
toutes les manifestations <strong>de</strong> la vie : travail mécanique, chaleur, lumière, électricité,<br />
etc. Le mon<strong>de</strong> pourrait-il tourner <strong>de</strong>main aux énergies renouvelables ? Cette<br />
perspective formidable nous ramènerait à une vision rousseauiste du mon<strong>de</strong><br />
où l’homme, définitivement en harmonie avec les éléments, coulerait <strong>de</strong>s jours<br />
paisibles partageant les ressources <strong>de</strong> la planète dans un jeu <strong>de</strong> régulations<br />
subtiles, faisant intervenir l’ensemble <strong>de</strong>s acteurs <strong>de</strong> la biosphère au sein <strong>de</strong><br />
réseaux invisibles. Hélas, nous sommes encore très loin <strong>de</strong> cet E<strong>de</strong>n.<br />
<strong>Les</strong> capacités <strong>de</strong> substitution limitées <strong>de</strong>s énergies renouvelables<br />
Aujourd’hui, le pétrole et le gaz sont encore relativement bon marché. C’est<br />
le principal obstacle au développement <strong>de</strong>s énergies renouvelables, qui sont plus<br />
chères. Avec le temps, le prix <strong>de</strong>s énergies fossiles <strong>de</strong>vrait augmenter et concomitamment<br />
celui <strong>de</strong>s énergies renouvelables <strong>de</strong>vrait diminuer, principalement grâce<br />
aux progrès techniques. Le plus tôt serait le mieux.<br />
Ces énergies représentent une vraie rupture qu’il convient d’encourager dans<br />
notre rapport à l’énergie et à la nature. Elles sont inépuisables et neutres en<br />
carbone, c’est-à-dire qu’elles n’émettent pas <strong>de</strong> gaz à effet <strong>de</strong> serre. <strong>Les</strong> coûts<br />
<strong>Les</strong> <strong>défis</strong> <strong>de</strong> l’agriculture au XXI e siècle - Leçons inaugurales du Groupe ESA