Les défis de l'agriculture mondiale - Vintage

De nouvelles politiques agricoles
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géologique (le sous-sol), la carte topographique (le relief), la carte pédologique
(le sol) et celle de la qualité des sols, la carte hydrographique (l’eau) et celle
des masses d’eau souterraines (en trois dimensions), la carte du parcellaire et
celle de la propriété, la carte des zones protégées (parc régionaux, zones Natura
2000, réseau européen de sites naturels ou semi-naturels ayant une grande
valeur patrimoniale), la carte des zones de décisions d’aménagement (SCOT,
PLU, ZNIEFF… etc.). Tout cela doit se traduire par une carte des priorités,
par exemple pour la localisation des bandes enherbées, la plantation d’arbres
et de haies, la rectification du parcellaire et des zones d’accès en fonction de
la topographie et des courbes de niveau, l’installation de zones humides et
de réserves d’eau, les contraintes techniques (peuplement végétal) liées aux
champs captants, etc. Pour raisonner à l’échelle des paysages locaux il sera donc
nécessaire de disposer d’outils performants pour visionner les contraintes et
choisir les opportunités. Les systèmes d’information géographique (représentation
en trois dimensions) et les bases de données devront être généralisées
et mises à la disposition des parties prenantes, en particulier les exploitants
agricoles et les communes rurales. Un nouveau métier -sans doute d’agronome
écologue- pourrait ainsi se généraliser pour aider à l’aménagement de l’espace
et aux choix techniques multifonctionnels afin de prendre en compte toutes les
données qui sont nécessaires, et afin d’offrir la gamme la plus large possible de
possibilités techniques pour des finalités productives et de gestion environnementale
du milieu.
Une complexité croissante de la décision publique
Une agriculture à haute valeur environnementale poursuit donc plusieurs
objectifs. Elle intéresse aussi plusieurs acteurs. Ceux-ci peuvent être très
nombreux : tout d’abord les exploitants agricoles, mais aussi les sociétés de
chasse et de pêche, les cueilleurs habituels et du dimanche, toutes les associations
à caractère environnemental (la Ligue de protection des oiseaux), les
nombreux utilisateurs du paysage (les marcheurs quelquefois organisés en
associations), les utilisateurs de l’eau (les entreprises), les communes, les agences
publiques(les agences de bassin) et l’ensemble des collectivités publiques que
sont les communes, les associations de communes, les districts, les pays, les parcs
régionaux, les Conseils généraux, les Conseils régionaux et l’État. Leurs intérêts
peuvent converger pour définir et projeter des territoires futurs qui satisfassent
l’intérêt général, mais le plus souvent les intérêts sont divergents. Les agriculteurs
peuvent s’opposer à ceux qui souhaitent multiplier les haies et bosquets pour
assurer l’habitat du gibier. Les pêcheurs peuvent s’opposer aux agriculteurs sur
le sujet de l’aménagement des rivières, les marcheurs et les agriculteurs ne font
pas toujours bon ménage, de même que les marcheurs et les chasseurs, l’intérêt
général en matière de qualité de l’eau peut s’opposer à la liberté des agriculteurs
Les défis de l’agriculture au XXI e siècle - Leçons inaugurales du Groupe ESA