Les défis de l'agriculture mondiale - Vintage

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Les défis de l’agriculture mondiale
pourra trouver de l’eau ! La désalinisation des eaux de l’océan n’est probablement
pas pour demain, son prix et la consommation d’énergie (autre manque !) étant
extrêmement élevés.
En Chine, 80 % de l’eau potable disponible est aujourd’hui utilisée pour
l’irrigation en agriculture.
Si l’on retient le fait qu’il faut multiplier par trois la production agricole et
tous les chiffres que je viens de donner, le jour où l’on sera obligé de fermer
quelques robinets menace d’advenir. Ce seront peut-être des robinets agricoles
ou la mise en place de disciplines beaucoup plus strictes dans l’utilisation de
l’eau domestique ou industrielle. Ce pourra être aussi la nécessité de traiter l’eau
pour que les effluents soient utilisables pour l’irrigation et non pour la consommation
elle-même, par exemple.
Le progrès scientifique et technique et son évaluation
Un troisième facteur manifeste que nous pouvons connaître également des
problèmes dans ce domaine : l’agriculture est devenue une industrie lourde, très
lourde. La création d’un emploi en agriculture est presque aussi chère que celle
d’un emploi en sidérurgie ou en automobile. Le besoin en capitaux est donc
colossal.
La Chine (j’y reviens souvent parce qu’elle me paraît dominer notre avenir)
se trouve confrontée simultanément à des problèmes d’irrigation, d’implantation
dans les villes, de création d’usines, etc. L’argent risque de manquer pour
faire face à l’ensemble des développements jumelés de l’évolution d’une société
mondiale.
Cependant, tous les facteurs ne sont pas négatifs. Certains facteurs de
production ont une évolution positive.
• Il y a d’abord la diffusion du progrès. Une partie du monde cultive encore
selon des modes anciens et elle ne tire pas de la terre sans la violenter, sans
la blesser, ce qu’elle pourrait donner. J’aborderai ultérieurement le problème
du développement : comment permettre que par la diffusion du progrès,
l’ensemble des agricultures du monde deviennent productives et contribuent
à la satisfaction des besoins alimentaires du monde ?
• Il y a aussi les nouveaux progrès. Je vais évoquer « la préhistoire ». Quand
j’ai été nommé préfet en Haute-Loire, il y a cinquante-huit ans, la production
moyenne par vache était de 600 litres. Aujourd’hui, dans les régions bien
menées, elle est parfois au-dessus de 6 000 litres, voire même 10 000 litres
dans certaines exploitations. Et il est vrai que le lait est d’une qualité égale à
celle d’autrefois.
Les défis de l’agriculture au XXI e siècle - Leçons inaugurales du Groupe ESA