Les défis de l'agriculture mondiale - Vintage

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Les défis de l’agriculture mondiale
D’autres technologies pourraient cependant émerger se substituant aux
insecticides chimiques : les insecticides naturels, déjà largement utilisés dans
certains pays en développement comme l’Inde, et des insecticides de nouvelle
génération issus du biomimétisme. Le biomimétisme est une pratique scientifique
qui s’inspire des phénomènes naturels et de molécules existantes pour les
imiter afin de maîtriser leur processus productif et de les utiliser en situation
adéquate. C’est le cas par exemple de molécules favorisant la stimulation de
réaction de défense naturelle chez les plantes en cas d’attaque de champignons de
virus ou des bactéries (priming). C’est le cas aussi pour des hormones sexuelles
permettant d’attirer les ravageurs dans des lieux donnés où l’on peut pratiquer
leur extermination massive (killing zones). Mais ce n’est pas parce que l’on
imiterait des molécules existantes que cela garantirait l’absence de problème
environnemental. Tout principe actif toxique, quand il est utilisé en grandes
quantités peut devenir « environnementalement gênant ». Il faut chercher dans
la réduction des doses et dans la diversification des produits des solutions de
complémentarité avec la lutte biologique et les résistances génétiques.
Le contrôle de la méso faune et de la grande faune n’est pas non plus à
négliger. De la même façon les techniques pouvaient être l’introduction ou
l’installation de prédateurs dans des habitats qui conviennent, le recours à la
chasse contrôlée (pratique habituelle), ou l’utilisation de plantes répulsives ou de
nouvelles molécules létales par biomimétisme.
L’adaptation génétique des variétés cultivées
Les plantes cultivées résultent d’une évolution historique qui n’était bien
évidemment pas destinée à fournir une alimentation adéquate aux humains et
aux animaux, mais procèdent d’un processus de survie darwinien. Les besoins
alimentaires « idéaux » pour les humains et des animaux d’élevage ne nous sont
d’ailleurs pas bien connus, mais ils le seront de mieux en mieux, ouvrant de
nouvelles possibilités d’adaptation des plantes alimentaires. De même que seront
mieux connues les raisons qui font que certaines plantes sont consommées
préférentiellement par certains animaux et certains ravageurs. Cette connaissance
fine résulte des progrès de la génomique qui permettent d’associer un à plusieurs
gènes à des fonctionnalités des plantes et des animaux.
On peut donc espérer une amélioration sensible de l’adaptation des espèces
aux besoins des sociétés, pas seulement pour les besoins alimentaires, ou même
énergétiques, mais aussi pour une meilleure gestion des écosystèmes. On peut
penser dans le domaine alimentaire par exemple à des oléagineux renforcés
en Oméga 3 permettant d’améliorer l’alimentation humaine ou la production
d’animaux présentant des graisses animales de meilleure qualité nutritionnelle,
ou à des céréales sans gluten pour certains régimes. On peut aussi penser, dans
Les défis de l’agriculture au XXI e siècle - Leçons inaugurales du Groupe ESA