Les défis de l'agriculture mondiale - Vintage

Relever ensemble les défis écologiques
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Vous avez dit 20 ans, mais cela n’est pas raisonnable, pourquoi pas cinquante
ans, ou cent ans ? Dans cent ans, nous serons capables de solutionner cette
équation sans difficulté grâce à la fée Technologie...
Comme cela a déjà été dit, la meilleure façon de ne rien faire est surement de
viser une échéance de temps trop lointaine. C’est la démobilisation assurée.
Cependant, qu’il soit clair qu’il ne s’agit pas au cas présent d’utiliser ce
subterfuge pour combattre notre inertie naturelle. Non, le temps nous est
vraiment compté. Il est tellement limité (et de ce fait, précieux) que nous
allons devoir l’économiser, ne pas en gaspiller une minute, bref le considérer lui
aussi comme une ressource rare et avoir pour souci principal de l’optimiser au
maximum. Nous verrons dans le détail que chaque année va compter dans cette
course inédite. In fine, si nous n’utilisons pas tout de suite intelligemment ce
capital, il risque de nous manquer une petite poignée d’années pour passer, sans
crise majeure, le chas de l’aiguille.
A propos de crise majeure, soulignons que les premières manifestations
dramatiques du réchauffement climatique ne seront pas d’ordre environnemental,
mais bien social. A titre d’exemple, l’augmentation du baril de pétrole et la part
croissante de l’énergie dans le budget des ménages aura dans un premier temps
des conséquences plus dévastatrices que quelques degrés de plus. La mobilité
sera davantage contrainte tout en restant incompressible pour aller travailler, le
parc immobilier sera réévalué à l’aune de sa performance énergétique avec des
mises aux normes coûteuses, sans compter l’augmentation des matières premières
répercutées dans le panier de la ménagère. Il y aura ceux qui pourront suivre et les
autres. De cette crise énergétique et climatique, nous devons donc plus que tout
redouter le chaos social, l’instabilité politique et l’augmentation des conflits.
La convergence des analyses scientifiques sur le réchauffement climatique et
ses conséquences sur la planète ne permet plus de différer les efforts pour réduire
substantiellement nos émissions de gaz à effet de serre. Par où commencer ?
Même si devenions très rapidement des citoyens exemplaires dotés des meilleures
technologies en matière d’optimisation énergétique, rien ne sera gagné si les
efforts réalisés à un endroit de la planète sont effacés par l’insouciance, le laisseraller
voire l’impéritie à un autre endroit. Une tonne de gaz carbonique expédiée
dans l’atmosphère à Singapour compte également pour un habitant de la Suisse.
C’est cruel, mais les gaz à effet de serre ne sont pas comme ce que l’on a dit du
nuage de Tchernobyl pour nous endormir. Ils ne font demi-tour aux frontières
et ils accablent tout le monde.
Sous cet angle, cet objectif de réduction paraît un exercice complexe, car
battu en brèche par l’effet volume généré par la croissance de pays tels que les
Etats-Unis, la Chine et l’Inde. Concernant ces deux derniers pays, il paraît pour
Les défis de l’agriculture au XXI e siècle - Leçons inaugurales du Groupe ESA