Les défis de l'agriculture mondiale - Vintage

Relever ensemble les défis écologiques
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vers la panne sèche. Cependant l’échéance de cette pénurie est variable selon
le stock des énergies fossiles considérées et le rythme de leur consommation.
Comme l’élève dilettante qui cherche à gagner du temps avant de faire ses devoirs,
nous essayons naturellement de gagner du temps en raclant toutes les ressources
disponibles possibles. Aurions-nous à notre disposition des énergies fossiles à
profusion et pour l’éternité, il faudrait néanmoins songer à une alternative car le
climat et donc, nos conditions de vie sur Terre, seront très fortement obérées à
court terme. De même, à supposer que ces énergies fossiles n’impactent en rien
le climat, il faudrait songer à les remplacer progressivement avant d’entrer dans
une phase de rareté, fatale à nos économies et l’équilibre de nos sociétés. Nous
avons toutes les raisons d’engager des actions musclées et surtout rapides. Si
nous attendons jusqu’à 2030 en ayant raclé le sous-sol de notre planète avant
d’entamer notre reconversion énergétique, nous devrons faire face à des dérèglements
économiques, environnementaux et sociaux majeurs.
L’inertie thermique des gaz à effet de serre s’impose tel un verdict impérieux.
Autant l’homme est et sera en mesure de réinventer les futures sources d’énergies
propres et abondantes, autant il est confronté à un défi colossal avec la dérive
climatique: réduire une dépendance totale et croissante aux énergies fossiles dans
une fenêtre de temps très courte.
Le pétrole, la glaise de notre monde matériel
Ces énergies ont permis le développement de l’ère industrielle et ont remisé
progressivement ce que l’on essaye de ressortir aujourd’hui dans une version
moderne, les moulins à vent, les poêles à bois, les fours solaires. Durant six
générations, le pétrole a servi de moteur à l’édification de la civilisation moderne,
si bien que pratiquement tout objet acheté a nécessité la consommation de
pétrole. Il n’est donc pas si facile de l’éradiquer de notre économie en prévision de
sa rareté annoncée, sans compter que ceux qui le produisent n’ont pas forcement
envie de se laisser faire. Le premier secteur consommateur de pétrole est de loin
celui des transports (41 %). Puis viennent les secteurs industriels, ceux de la
production d’énergie électrique et le raffinage des produits pétroliers. En fait,
nous ne voyons le pétrole que dans les stations service mais il est absolument
partout. Le pétrole fournit actuellement 98 % de l’énergie consommée pour les
transports dans le monde, ce qui en soit est largement préoccupant pour notre
mobilité.
Dans l’industrie chimique, l’écrasante majorité des molécules proviennent
également d’une seule source : les énergies fossiles et surtout le pétrole.
L’ensemble de la profession commence une cure de désintoxication, moins
pour sauver la planète que pour anticiper la hausse du cours de baril dans les
années à venir. A titre indicatif, selon une information de l’entreprise chimique
Les défis de l’agriculture au XXI e siècle - Leçons inaugurales du Groupe ESA