Les défis de l'agriculture mondiale - Vintage

Des agricultures écologiquement intensives
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le domaine écologique, à des plantes résistantes à la sécheresse, résistant aux
hautes températures, plus efficientes dans l’utilisation de l’eau, ou plus tolérantes
au sel.
Il n’y a pas de raison de se priver de faire évoluer génétiquement le vivant.
Les techniques d’évolution sont nombreuses et plus rapides que les anciennes
procédures de sélection. Parmi ces techniques, le recours à la transgénèse ne doit
pas être exclu, mais dans des conditions de contrôle social telles que soient pris
en compte tous les critères nécessaires, comme les risques environnementaux, les
risques pour la santé humaine et animale, l’intérêt réel des différentes acteurs
économiques, en particulier les producteurs et les consommateurs, l’intérêt
social, l’intérêt environnemental, et l’existence de solutions alternatives, etc.
Il ne faut pas non plus oublier qu’une des grandes voies de solutions réside
dans l’exploitation systématique de la biodiversité des espèces cultivées et des
races qui sont élevées, de manière à tempérer tous les risques d’agression.
Les techniques d’élevage
Il est difficile en peu de place de brosser un tableau de ce que pourrait être
un élevage à haute intensité écologique et à haute valeur environnementale. Il
faudrait d’abord pour cela s’intéresser aux différents types d’élevage. On se
contentera ici d’évoquer simplement l’élevage bovin.
En vérité, dans ce domaine, l’expérience de l’élevage biologique constitue une
base de références de grande qualité. En matière d’alimentation, une solution
écologiquement intensive conduirait à privilégier l’alimentation produite sur
l’exploitation (par rapport au « hors sol », où on nourrit des animaux sédentaires
avec de la nourriture importée d’ailleurs), donc à maximiser l’alimentation par
des prairies et par des fourrages en frais ou sous forme de foin ou d’ensilage. Cela
conduirait aussi à diversifier l’alimentation en protéagineux, céréales, betteraves,
tourteaux, etc. En matière de santé, cela conduirait à privilégier les techniques
préventives plutôt que curatives et à promouvoir la recherche multifactorielle des
causes des maladies (écopathologie).
Les bases de la santé restent le bien-être animal, notamment la limitation du
stress et de l’anémie, l’utilisation de races rustiques, l’alimentation équilibrée,
la qualité du logement, le plein air et l’exercice régulier, et la non utilisation
d’adjuvants comme par exemple les hormones de croissance. Là encore on
éviterait le forçage de la physiologie des animaux et on valoriserait les fonctionnalités
naturelles en les portant autant que possible à des niveaux de productivité
plus élevés.
Cette énumération de techniques est destinée à faire mieux percevoir leur
double caractère : de rupture, au sens où l’on ne se prive pas d’utiliser des
Les défis de l’agriculture au XXI e siècle - Leçons inaugurales du Groupe ESA