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Nr. 4 (33) anul IX / octombrie-decembrie 2011 - ROMDIDAC

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EX PONTO <strong>Nr</strong>.4, <strong>2011</strong><br />

152<br />

du détai: l’oeuvre dans son ensemble et dans sa profondeur ne reste dans la<br />

mémoire que par ces touches anonymes de détail». 20<br />

Le poète comprend, dans le texte roumain, tous les éléments poétiques du<br />

vers baudelairien. La transposition a la fidélité littéraire des ciselures univoques<br />

d’expression mais aussi la fidélité poétique des valeurs du message. Il croit à<br />

la valeur de l’expression claire et sincère, essayant de donner une adéquation<br />

intégrale à l’idée poétique : «une expression ne peut pas être remplacée, étant<br />

exigée par le déplacement de la pensée poétique, comme une chose unique<br />

et irremplaçable». 21 Un tel crédo poétique forme un traducteur exceptionnel<br />

qui respecte les profondeurs de la poésie-même. grâce à sa traduction tout<br />

d’abord, Baudelaire a pu être lu et compris.<br />

Al. Philippide, le poète-traducteur, respectant le texte original jusqu’à la<br />

littéralité, réussit de créer de la poésie à partir de la poésie d’autrui.<br />

En tant que poéte et traducteur, il sait bien que l’art et le but fnal de la<br />

traduction c’est pouvoir être à la fois le même et l’autre.<br />

voici un fragment de la préface publiée dans le volume Baudelaire.<br />

«C’est dans l’association de deux qualités, l’observation réaliste et la pensée<br />

poétique, apparement opposées mais parfaitement conciliées entre elles<br />

par la création de beauté, que réside la valeur artistique et humaine de la<br />

poésie de Baudelaire, valeur inaltérable, n’étant pas attachée à une époque<br />

quelconque; elle est attachée à un fond perpétuel de sensibilité du coeur<br />

humain et d’aspiration éternelle à la Beauté». 22<br />

Si Al. Philippide est le plus fidèle au texte baudelairien, Radu Cârneci a<br />

le mérite d’avoir traduit Les Fleurs du Mal en totalité.<br />

En 1991, on voit paraître trois éditions visant la lyrique baudelairienne<br />

intégrale: la traduction d’Al. Cerna Rădulescu (157 titres) 23 , la version de C.D.<br />

Zeletin 24 et la traduction de Radu Cârneci (170 titres).<br />

De ces trois, la plus complète est la dernière, comprenant plus de 157<br />

titres et les deux Bribes (Fărâmituri – vers impairs) et, aussi, Esquisse pour<br />

un épilogue à la deuxième édition; Poèmes divers (18 sous-titres); au total,<br />

plus de 500 vers en plus en comparaison avec les deux premières versions.<br />

Conscient de l’unicité de chaque poème, Radu Cârneci a tenté de transposer<br />

tous les éléments du texte, respectant la cadence intérieure, les espaces, les<br />

refrains, réussissant par son effort, de réaliser une traduction poétique d’un<br />

grand raffinement.<br />

on pourrait comparer trois variantes de quelques vers de La Vie<br />

Antérieure: „J’ai longtemps habité avec de vastes portiques/Que les soleils<br />

marins têgnaient de mille feux,/ Et que leurs grands piliers, droits et majesteux,/<br />

Rendaient pareils, le soir, aux grottes basaltiques.”<br />

1./„Printre portice vaste trăii în altă viaţă,/Sub flacăra marină a soarelui<br />

înalt/Şi unde seara pare o grotă de bazalt,/Printre subţiri piloţi ce-o fac şi mai<br />

măreaţă.” (trad. C.D. Zeletin)<br />

2./ „Am locuit o vreme pe sub un portic mare/Scăldat de cerul mării în<br />

flăcări mii şi mii/Şi-ai cărui drepţi pilaştri şi-nalţă bolţi pustii/Vrăjeau ca nişte<br />

grote când amurgea pe mare.” (trad. Al. Philippide)<br />

3. „Am locuit, lungi zile, sub falnice portice/Şi splendid aurite de soarele<br />

marin,/A căror nalţi piloţi se-aseamănă din plin,/Când seara-ţi umbrea faţa,<br />

cu grotele antice.” (trad. Radu Cârneci)<br />

Les trois variantes, respectant le champ sémantique et les lieux communs,<br />

démontrent que, dans une traduction, l’important n’est pas seulement le détail<br />

mais la restitution de la grandeur et de l’atmosphère poétique. Le mérite de

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