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sentation iconographique, combien éloquente, dans le complexe cultuel
de Yazilikaya. 7 L'assemblée divine qui a lieu lors de cette fête
«lourde, celle du ciel et de la terre» est figurée dans la pièce principale
de ce monument rupestre. 8 Dieux et déesses, répartis en deux
cortèges, ont tous une position figée. L'unique mouvement de marche,
voire de course, est représenté sur la frise des Douze dieux,
douze figures pareilles (fig. 1) qui forment une unité en soi et incarnent
ce passage d'une année à l'autre. 9 Une image identique des
Douze dieux, est sculptée dans l'autre grande pièce de Yazilikaya
qui abrite le mausolée du roi Tuthaliya IV, son fondateur: ici, Les
Douze dieux font face à l'effigie du souverain défunt et incarnent
sans nul doute son passage vers l'Au-delà, soit sa résurrection.
Cette symbolique de résurrection est confirmée par les rites de
passage. Le nombre douze intervient en effet dès le début d'une
longue série d'opérations que l'on effectue lors des funérailles royales
afin de faciliter à l'âme l'accession à l'Au-delà. La première
offrande qui est déposée sur le bûcher du roi, après avoir ramassé
les ossements, consiste en deux espèces de douze pains: 10
7 La configuration de ce monument situé à 2 km. de Hattusa ainsi que les
symboliques qui inspirent son aménagement sont analysées par Emilia Masson, Les
Douze dieux de l'immortalité, croyances indo-européennes à Yazilikaya [cité ici
Les Douze dieux] Paris, Les Belles Lettres 1989, 15—105 (avec bibliographie).
8 L'épisode homérique du Banquet chez les Ethiopiens où Zeus se rend
chaque année relève du même concept, Iliade I 423—425: «Zeus est parti hier du
côté de l'océan prendre part à un banquet chez les Ethiopiens sans reproche, et tous
les dieux l'ont suivi. Dans douze jours il retournera dans l'Olympe».
9 Comment ne pas rappeler ici la description que fait Natko Nodilo des
douze fils du dieu soleil suprême Vid et de sa parèdre Vida qui correspond tout
autant à l'image des Douze dieux du sanctuaire hittite: «Ce groupe des Douze
dieux, tel une divinité aux douze faces, a la tâche de construire l'année novelle ou
les douze mois; les mois et les dieux se placent de telle manière que l'un marche
derrière l'autre d'un pas ferme…», cf. o. c., IV, 124—6.
10 Ce rite ainsi que les mentions du nombre douze chez Homère sont discutés
chez Masson, Douze dieux, 77—78 et 80—81.
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