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No 96 - IUMSP

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Comme dans les autres villes, les services de planning familial (les services de la Fondation ProFa<br />

en ville et le service de planning familial rattaché au service de gynécologie-obstétrique de l'hôpital)<br />

sont ouverts à et fréquentés par les travailleuses du sexe. Les centres n'ont pas de mandat<br />

spécifique pour cette population, mais sont en contact avec elle lors de demandes (notamment<br />

en ce qui concerne les demandes d’interruption de grossesse). Au moment de la demande ou<br />

après l'interruption, une discussion qui porte sur la future protection leur est toujours offerte.<br />

Cette consultation est gratuite.<br />

Appréciation<br />

Accès au public cible et acceptation de l'offre — D’une manière générale, toutes les offres<br />

proposées sont très bien utilisées et/ou acceptées par les personnes concernées, c'est-à-dire les<br />

prostituées et les travestis, les clients, les barmen et la majorité des propriétaires des cabarets.<br />

Les femmes elles-mêmes aiguillent les nouvelles venues vers les différentes structures d’accueil.<br />

Le contact avec des femmes migrantes est facilité si les intervenantes appartiennent à la même<br />

communauté et/ou si elles connaissent personnellement la prostitution. Le programme APiS<br />

et le bus de Fleur de Pavé font recours à ces médiatrices culturelles. L'accès aux cabarets et<br />

l'acceptation des interventions par les gérants est facilité par le soutien de la Santé Publique<br />

dans la personne du médecin cantonal qui cautionne le programme APiS par une lettre de<br />

recommandation adressée aux patrons de cabaret. L'annonce écrite de la visite des médiatrices<br />

APiS fait que les femmes ainsi prévenues sont presque toutes présentes. L'offre de Tandem<br />

semble bénéficier de l'aiguillage effectué par le bureau du contrôle des habitants. Les femmes<br />

qui font appel à Tandem sont principalement les danseuses de cabaret (69 contacts en 2002).<br />

Les travailleuses du sexe actives dans d’autres secteurs de la prostitution sont en revanche<br />

beaucoup moins nombreuses.<br />

Le bus de Fleur de Pavé connaît une forte augmentation des usagères. L’augmentation de la<br />

fréquentation n’est pas sans poser un problème pour l’aménagement d’un espace confidentiel<br />

dans le bus, un besoin déjà relevé dans une précédente évaluation 41 . Entre 50 et 80 personnes par<br />

nuit fréquentent le bus actuellement (41 personnes en moyenne en 2002). Il y a rarement moins<br />

de 10 à 15 personnes dans le bus. L’augmentation de la fréquentation est avant tout due aux<br />

femmes migrantes, d'origine africaine et surtout brésilienne, qui souvent travaillent dans la<br />

clandestinité. Le bus accueille également plus de personnes travesties et transsexuelles qu'avant.<br />

Le nombre de femmes toxicomanes (une vingtaine) reste stable. Le bus atteint les femmes les<br />

plus vulnérables 41a . D’après les conclusions d’une précédente évaluation : « L'appréciation de ses<br />

prestations est très bonne et la majorité des utilisatrices ne peuvent pas imaginer des prestations<br />

supplémentaires qui répondraient mieux à leurs besoins » 41 .<br />

Dans le cadre des activités du projet APiS, les contacts avec les femmes migrantes ont triplé (de<br />

369 entretiens en 1999 à 1241 en 2001). La principale difficulté se situe au niveau des ressources<br />

humaines qui sont limitées par un budget très précaire. Les coordinatrices peuvent rarement<br />

aller au-delà du mandat de prévention des infections sexuellement transmissibles, même face à<br />

des situations de violence, d'urgence ou de demandes particulières.<br />

L'action de Don Juan est particulièrement appréciée par les travailleuses du sexe qui réclament<br />

une répétition plus fréquente de cette action.<br />

a<br />

« … femmes jeunes, peu formées, et fortement dépendantes de drogues et par conséquent aussi fortement<br />

dépendantes de la prostitution en terme de revenus. Cette population est connue pour travailler<br />

dans les conditions les plus défavorables que peuvent 'offrir' ce métier. Dans cette mesure on peut dire<br />

que le bus touche le groupe de femmes qui en a probablement le plus besoin, ce qui est confirmé par<br />

les femmes interrogées ».<br />

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