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No 96 - IUMSP

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manière à ne pas heurter leur subjectivité ou anticiper sur des thèmes qu’ils ne sont peut-être pas<br />

prêts à évoquer. Dans le domaine de la sexualité, explique l’éducateur de l’A.E.M.O : « si le jeune<br />

balaie les questions assez rapidement, j’en conclus qu’il n’est pas encore mûr pour aller plus loin. Je me<br />

mettrai en position d’attente, de manière à voir si, par d’autres biais, on pourra y revenir. Pas de<br />

forcing. Ce serait causer plus de dégâts ». Et l’éducateur de souligner, que les qualités personnelles<br />

de l’intervenant comptent aussi, lorsqu’il s’agit d’apprécier dans quelle mesure l’aide apportée<br />

sur ces sujets correspond au besoins des intéressés a . L’intervenante du RI exprime un avis<br />

relativement similaire. Le fait que les jeunes ne se sentent pas jugés, qu’ils perçoivent qu’ils<br />

peuvent obtenir des réponses, renforce l’acceptabilité des interventions : « On ne les harcèle pas.<br />

On est attentifs ».<br />

La prévention passe également par un travail de décodage de la demande, laquelle peut<br />

s’exprimer de façon non verbale. Au RI, c’est de cette manière qu’un conseil, voire un accompagnement<br />

plus personnalisé se met en place. Le cas échéant, l’accompagnement se concrétise par<br />

la mobilisation d’autres institutions du réseau socio-sanitaire. A ce titre, le rapport d’activité du<br />

RI mentionne deux exemples de prise en charge, dont l’un concerne une jeune fille séropositive<br />

(migrante) de 14 ans 57 . Après évaluation de sa situation personnelle b , le réseau a été mobilisé (soit<br />

un enseignant, l’Office des mineurs, l’Office médico-pédagogique et l’Hôpital). De la même<br />

manière, les éducateurs de l’A.E.M.O. font intervenir différents membres du réseau (PF, GSN,<br />

etc.) lorsque des comportements ou des situations à risques ont pu être identifiés (dépistage VIH,<br />

CPC, IVG) : « On a suivi des jeunes présentant une sexualité à risques (… ) On a conseillé à ces jeunes<br />

de prendre contact avec le planning familial. (… ) Quand on pense toucher nos limites et que d'autres<br />

personnes sont plus compétentes pour traiter de certains problèmes, on oriente » c De fait, à la lumière<br />

des différents entretiens réalisés, il apparaît que le travail de réseau (complémentarité des interventions)<br />

fonctionne parfaitement. A ce titre, l’éducatrice du RI mentionne néanmoins des effets<br />

inattendus, notamment des difficultés en ce qui concerne le recouvrement des prestations. On<br />

ignore cependant dans quelle mesure ce recouvrement concerne le domaine VIH/sida.<br />

Besoins non couverts — Tous les intervenants interrogés (sans exception) s’accordent à dire que<br />

la consommation abusive d’alcool figure parmi les problèmes récents qui concernent directement<br />

la prévention du VIH/sida et qui ne sont pas suffisamment couverts. Selon l’intervenante<br />

du RI, la « recherche de l’ivresse — se péter » semble être devenu un but en soi dans la consommation<br />

d’alcool. Or, souligne-t-elle, cette consommation abusive (notamment des alcopops)<br />

s’accompagne de prises de risques importantes. Et le problème ne concerne pas uniquement les<br />

jeunes les plus vulnérables mais tend à s’étendre parmi les jeunes en général. Ce phénomène a<br />

notamment été identifié lors des journées santé organisées par le GIS dans les milieux scolaires.<br />

La responsable du PF observe qu’il devient de plus en plus net chez les plus jeunes. Il a de plus<br />

un impact certain sur le choix des partenaires sexuels et sur les demandes de contraception<br />

d’urgence… le lundi matin.<br />

Parmi les problématiques récentes, les conduites prostitutionnelles retiennent également<br />

l’attention des éducateurs de l’A.E.M.O. Ils soupçonnent que des jeunes filles migrantes, originaires<br />

d’Amérique centrale ou d’Afrique, s’orientent vers ce type de pratiques sur la base de<br />

pressions qu’exercerait la famille restée dans le pays d’origine. La difficulté de trouver un emploi<br />

faciliterait le passage à l’acte.<br />

a<br />

b<br />

c<br />

Un intervenant pourra rester à des niveaux très pratiques ou alors développer le sujet : « en tenant<br />

compte de tout ce qui est invisible dans la relation ».<br />

Travail au bar (vraisemblablement un comportement proche de la prostitution… ).<br />

Accompagnement possible.<br />

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