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No 96 - IUMSP

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Le recours au groupe est de toute évidence lié au seuil d’accessibilité. Les techniques utilisées<br />

dans les différentes villes semblent être de nature à l’abaisser le plus possible (diffusion d’un<br />

numéro de portable par les animatrices en éducation sexuelle, sites Internet, contacts individuels<br />

avec les intervenants, introduction facilitée au groupe, etc.). Ces éléments constituent en quelque<br />

sorte un set de bonnes pratiques (best practices), qui pourraient faire l’objet d’un document écrit<br />

à l’usage de tous les groupes présents sur le territoire. Il est néanmoins possible que ce genre<br />

d’informations aient d’ores et déjà été diffusées dans le cadre de l’action commune des groupes<br />

de Suisse alémanique lors du Coming-Out Tag (Gummibärle Aktion). Pour mémoire, cette action<br />

avait pour objectif de renforcer la visibilité des groupes et dédramatiser les formes alternatives<br />

d’expression sexuelle et d’encourager les jeunes concernés à accéder au groupe. Soutenues par<br />

l’ASS, les antennes et les ORW des cantons ou des villes concernés, cette action a vraisemblablement<br />

porté ses fruits. Elle a en outre bénéficié d’une bonne couverture médiatique. A Bâle,<br />

notamment, elle s’est traduite par une hausse sensible de la fréquentation.<br />

Limites de l’intervention communautaire — Malgré tous les avantages que représentent les<br />

groupes jeunes gays pour la prévention VIH auprès de ce public cible, ceux-ci ne couvrent pas<br />

l’ensemble de la problématique, ce pour au moins deux raisons. Premièrement, il est important<br />

de souligner que les groupes jeunes gays sont principalement accessibles aux populations urbaines.<br />

En d’autres termes, on ignore dans quelle mesure les jeunes habitant les zones rurales ont<br />

accès à l’offre. Deuxièmement, comme le souligne Patrice Pinell, les activités de prévention élaborées<br />

sur la base du réseau communautaire sont limitées, car le recours à ces structures d’accueil<br />

suppose à priori un niveau d’acceptation de l’homosexualité relativement consistant. Or, la<br />

mauvaise acceptation de l’homosexualité ne se caractérise pas forcément par l’absence de rapports<br />

sexuels avec d’autres hommes. Le manque d’expérience, la possible différence d’âge avec<br />

les partenaires sexuels, l’incapacité à imposer le préservatif ou le safer-sex et le stress sont autant<br />

de facteurs de vulnérabilité face à une infection à VIH. Ces possibles défauts de couverture plaident<br />

en faveur d’interventions ou de dispositifs diversifiés, comme Drgay.ch (voir 5.1.1), la<br />

Rainbow-Line (voir 5.1.2) ou des médias plus généralistes, comme le site romand CIAO a . Il est<br />

nécessaire de sensibiliser les professionnels du milieu scolaire.<br />

Sensibilisation à l’homosexualité dans les milieux de l’éducation<br />

Cette nécessité a notamment fait l’objet de recommandations dans le cadre de l’étude Cochand<br />

(et collaborateurs) sur l’incidence du développement identitaire sur les risques d’infection par le<br />

VIH chez les jeunes homosexuels de moins de 25 ans 71 . Les expériences menées dans ce domaine<br />

portent davantage sur les conditions d’existence des jeunes en proie à des difficultés par rapport<br />

à leur orientation sexuelle que sur la seule prévention du VIH. De ce fait, les interventions<br />

correspondent à ce que les germanophones appellent la « Verhältnisprävention » ou prévention<br />

structurelle, laquelle se situe en amont d’interventions plus ciblées dans le domaine du<br />

VIH/sida 73 .<br />

Les expériences évoquées au cours de la présente évaluation montrent que les milieux scolaires<br />

n’ont pas suffisamment compris les enjeux associés aux conditions d’expression de<br />

l’homosexualité ou des malaises identitaires, sur le plan de la santé sexuelle 74 et de la santé<br />

psychique b . De fait, plusieurs intervenants interrogés dans le cadre de cette évaluation ont<br />

souligné la fragilité des contacts avec ces milieux. Si les difficultés rencontrées par la Commission<br />

Jeunesse et Ecole (Pink Cross) s’expliquent en partie par une communication défectueuse,<br />

a<br />

b<br />

Ce site n’a pas été étudié dans le cadre de la présente évaluation.<br />

Selon les résultats de l’étude Cochand, environ 30% des répondants ont songé au suicide au cours des 6<br />

derniers mois et 24% déclarent avoir tenté de se suicider par le passé.<br />

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