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No 96 - IUMSP

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pas d’emblée et ne sont pas censés le proposer systématiquement. On a signalé le cas d’un<br />

patient, dont la séropositivité a été découverte ultérieurement alors que l’intéressé pensait être<br />

séronégatif à la suite des examens médicaux qu’il avait subis lors de son arrivée en Suisse a . On<br />

notera par ailleurs que les clandestins ont un accès très tardif aux soins. Leur état de santé au<br />

moment de leur admission à l’Hôpital serait déjà très détérioré.<br />

A l’intérieur des communautés de migrants, le risque de stigmatisation est substantiel. En effet,<br />

les intervenants de Bâle ont mentionné que dans certains groupes ethniques, les personnes qui<br />

révèlent leur séropositivité s’exposent à un risque important d’ostracisme, allant jusqu’à des<br />

menaces de mort ! Les risques d’ostracisme et de stigmatisation pourraient conduire les personnes<br />

séropositives à renoncer à commencer un traitement, de peur que leur séropositivité ne soit<br />

découverte. Il n’est en effet pas rare qu’ils refusent la thérapie suite au test positif. De même,<br />

certains migrants s’opposent à l’intervention de médiateurs issus de leur cercle culturel.<br />

D’importants problèmes de stigmatisation ont également été mentionnés à Neuchâtel. Le personnel<br />

médical recommande aux personnes migrantes séropositives de ne pas révéler leur séropositivité<br />

à leur entourage. Si bien qu’un effort d’information s’avère particulièrement nécessaire<br />

au sein des communautés migrantes.<br />

Invisibilité<br />

Or les problèmes de stigmatisation n’affectent pas uniquement les populations migrantes, mais<br />

aussi l’ensemble des personnes vivant avec le VIH/sida. La séropositivité n’est toujours pas un<br />

fait socialement accepté. En d’autres termes, elle fait encore l’objet d’un tabou important, qui<br />

affecte en premier lieu les personnes séropositives, qui dès lors gardent le silence, pour ne pas<br />

s’exposer à des attitudes de rejet. Les entretiens menés avec les personnes séropositives à<br />

Neuchâtel ont confirmé ce constat, par ailleurs, partagé par la plupart des intervenants. La solidarité<br />

sociale envers les personnes séropositives tend à se déliter.<br />

La stigmatisation des personnes séropositives se répercute également sur l’offre. Des intervenants<br />

ont par exemple mentionné devoir dissimuler leur identité professionnelle afin d’effectuer<br />

des démarches administratives pour leur clientèle. Ceci pourrait tendre à entraver le bon fonctionnement<br />

de l’offre. De plus, il est possible que la stigmatisation des personnes séropositives<br />

ait pour effet d’augmenter le seuil d’accès à des dispositifs d’aide et de soutien, en raison, peutêtre,<br />

de l’impact négatif de la stigmatisation sur la subjectivité des personnes séropositives.<br />

Sexualité<br />

Il ressort de différents entretiens menés dans le cadre de cette étude que les conclusions de la<br />

recherche sur la sexualité des personnes vivant avec le VIH/sida sont d’actualité 32 . Dans le cadre<br />

de cette problématique, la récente brochure publiée par l’ASS (Rapports amoureux et sexualité) a<br />

reçu un accueil très favorable, tant de la part des intervenants que de la part des personnes vivant<br />

avec le VIH/sida. L’une des personnes séropositives interrogées dans la présente étude a souligné<br />

que cette brochure comblait une lacune. Elle a par ailleurs mentionné, en marge de l’entretien,<br />

avoir accepté de participer à cette étude car, elle trouvait, entre autres raisons : « qu’on ne parle<br />

pas assez de sexualité et de vie affective ».<br />

Si l’on sait désormais que les thérapies antirétrovirales hautement actives ont pour effet de<br />

réduire la charge virale, on ne connaît pas exactement l’impact de la perception de cette diminution<br />

sur les comportements sexuels des personnes séropositives. Peu d’intervenants se sont<br />

a<br />

On a mentionné également l’absence de soutien psychologique auprès de femmes requérantes d’asile,<br />

qui auraient vraisemblablement subi des traumatismes importants dans leur pays d’origine (viols, notamment).<br />

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